Adama
Traoré : après Minneapolis, Paris s'insurge
REPORTAGE.
Des milliers de personnes se sont rassemblées mardi 2 juin pour
demander « justice pour Adama » et, plus généralement, protester
contre les violences policières.
Depuis quatre ans, sa sœur, Assa Traoré, se bat « pour que justice soit faite » et que les trois gendarmes responsables de l'arrestation soient mis en examen. C'est elle qui, un peu plus tôt cette semaine, avait appelé les citoyens à se rassembler, alors qu'une troisième expertise médicale commandée par les juges d'instruction chargés de l'enquête a de nouveau exonéré les gendarmes de toute responsabilité dans la mort d'Adama.
Selon cette nouvelle expertise, il ne serait pas mort « d'asphyxie positionnelle », mais d'un « œdème cardiogénique ». C'est sur ce point que se battent depuis quatre ans la famille et les proches d'Adama qui mettent en cause la technique d'interpellation des gendarmes en se basant sur plusieurs contre-expertises qui affirment que le jeune homme ne présentait aucun problème de cœur. Mardi, une nouvelle contre-expertise réalisée à la demande de la famille a encore pointé du doigt la responsabilité des gendarmes, attisant colère et incompréhension devant le tribunal ce 2 juin.
En France, un Noir ne peut pas sortir faire un tour de vélo
Sur de nombreuses pancartes, on pouvait effectivement lire le slogan « I can't breathe » (en français « je ne peux plus respirer »), les derniers mots prononcés par George Floyd avant de mourir et qui auraient aussi été ceux d'Adama Traoré, selon sa sœur Assa. Venue devant le tribunal, cette dernière s'est adressée à la foule : « Mon frère est mort le jour de son anniversaire. Il a mis son bob, il a mis sa chemise à fleurs, il a pris son vélo et il est sorti faire un tour. Mais en France, un Noir ne peut pas sortir faire un tour de vélo », a-t-elle lancé, avant d'accuser la justice française, de couvrir les gendarmes qui ont « tué son frère ».
Ce que cette militante antiraciste omet de préciser, c'est qu'il était en compagnie de son frère Bangui, sous le coup d'une enquête pour « extorsion de fonds avec violence ». Lorsqu'ils sont repérés par deux gendarmes en civil, le frère d'Adama reste calme pendant l'arrestation, mais le benjamin, lui, s'enfuit, provoquant une véritable chasse à l'homme dans la commune. Selon sa famille, il aurait pris la fuite pour ne pas se soumettre au contrôle des gendarmes alors qu'il n'avait pas ses papiers d'identité sur lui.
« Tout
le monde déteste la police »
À la fin de
son discours, accueilli par un tonnerre d'applaudissements, Assa Traoré a
lancé à l'endroit des policiers : « Si vous avez une arrestation
à faire, venez la faire ici. » Une pique bien sentie alors que, plus
tôt dans la journée, des membres des forces de l'ordre se sont présentés à son
domicile, sans toutefois procéder à une interpellation. Probablement un simple
rappel à l'ordre, ce projet de rassemblement – largement partagé sur les
réseaux sociaux et dont elle est l'instigatrice – ayant été interdit mardi par
la préfecture de police de Paris.La préfecture craignait en effet que des groupes d'extrême gauche, antiracistes et farouchement opposés à la police ne viennent perturber le rassemblement pacifique. Plusieurs personnalités, à l'instar de Madjid Messaoudene, élu en Seine-Saint-Denis et connu pour être un grand pourfendeur de la laïcité, avaient en effet appelé à maintenir la manifestation malgré le décret d'interdiction. Devant le TGI, des slogans comme « tout le monde déteste la police » ont résonné tout au long du rassemblement. Quelques groupes ont également lancé des « morts aux Blancs », cette fois peu repris par la foule. Mais après trois heures de manifestation relativement calme, plusieurs incidents ont été recensés par la préfecture.
Nombreux
incidents en marge du rassemblement
Des heurts
ont notamment éclaté aux abords du périphérique. Après avoir essuyé des tirs de
projectiles, les CRS ont envoyé des « grenades de désencerclement »
pour tenter d'éparpiller les fauteurs de troubles. Plusieurs d'entre eux ont
alors mis le feu à du mobilier urbain en dessous du périphérique et bloqué le
passage, quand d'autres s'en sont violemment pris à des voitures de police. Les
CRS, très nombreux, mais plutôt discrets pendant toute la durée de la
manifestation, sont intervenus à coups de gaz lacrymogène. Les incidents se
sont ensuite déplacés jusqu'à la porte de Clichy. Le but pour les policiers
était de « contenir et disperser », afin d'éviter qu'un cortège
sauvage ne se disperse dans Paris, qui célébrait ce mardi sa première soirée de
liberté.Reste que les manifestants ne comptent pas en rester là. « Un mouvement mondial est en train d'émerger », confie Stéphanie, une étudiante de 24 ans. Pour beaucoup, la mort d'Adama Traoré en 2016, ou les violences subies par le jeune Gabriel à Bondy, sont entièrement comparables à la mort de George Floyd aux États-Unis (bien que l'enquête sur le décès d'Adama Traoré ait conclu le contraire). Dans le cortège, le hashtag #BlackLivesMatter était partout, de quoi imaginer que le mouvement initié il y a plusieurs mois aux États-Unis est désormais solidement ancré dans les esprits français.
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Récupération
facile, classique, car ce jeune était un délinquant avéré, alors essayer de
manifester par mimétisme, comme l'on fait les habitants US de communautés
afro/américaine doit être sanctionnée, car interdite pendant cette pandémie
Covid 19 !
Pour le
reste, il faut laisser ces français issus de communautés africaines déverser leurs
colères anti-racistes qui ne servent à rien, sinon qu'à augmenter le vrai
racisme, en les encadrant pour éviter tous débordements !
Jdeclef 03/06/2020
12h25
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