vendredi 12 juin 2020

Comme d'habitude l'Union européenne est désunie, mais là, c'est face à une crise économique sans précédent, suite à une crise sanitaire !


Relance économique : l'Europe patine dangereusement

Face à des prévisions économiques toujours plus sombres, l'eurogroupe appelle à une réponse politique européenne rapide. Mais la cacophonie règne.

Où en est le plan de relance européen ? Nulle part. Depuis que la Commission européenne a présenté sa proposition inédite d'un budget européen adossé à un grand emprunt de 750 milliards d'euros, les dirigeants européens pataugent. Ils auraient dû en débattre à Bruxelles lors d'un sommet européen le 19 juin, mais, à la demande de certains États membres, ce sommet se transforme en simple vidéoconférence. « Il n'en sortira rien. Chacun va se contenter de lire sa feuille. Ce n'est pas possible de négocier un budget dans de telles conditions », s'exaspère un diplomate allemand.
Avec des termes choisis, Mario Centeno, le président de l'Eurogroupe, qui a réuni jeudi les ministres des Finances européens (par visioconférence), pointe des perspectives économiques sombres. Il en appelle à une action vigoureuse. « La visibilité est faible, les prévisions changent chaque mois et les risques restent importants, souligne-t-il. En tout cas, nous sommes dans une profonde récession. Une action politique pour soutenir la reprise au niveau de l'UE est maintenant nécessaire. »
Plan de relance : la Commission européenne propose 750 milliards d'euros
Seulement voilà, les semaines passent et les leaders des 27 n'embrayent pas. Ils sont convenus de ne se voir qu'en juillet alors que l'économie, elle, a besoin de confiance ici et maintenant. « Il faudra sans doute deux sommets pour se mettre d'accord », estime-t-on à Berlin (les Pays-Bas n'écartent pas un accord tardif à l'automne). Deux sommets pour acheter l'adhésion des 4 pays dits frugaux, Pays-Bas, Danemark, Suède qui se sont donné un porte-parole, le chancelier autrichien, Sebastian Kurz.
Les frugaux ne veulent pas de « subventions », mais seulement des « prêts ». Les diplomates rompus à ce genre de sommets budgétaires connaissent la musique. On résiste, on traîne, on multiplie les bilatérales et on finit, entre quatre yeux, par exiger une contrepartie en échange d'un vote favorable. Chacun doit pouvoir sortir de la négociation avec un paquet financier qu'il puisse vendre à son opinion publique comme une « victoire ».
Subventions européennes : l'Italie choyée, la France lésée ?

Comédie diplomatique

En l'occurrence, les quatre frugaux doivent pouvoir dire qu'ils ont maintenu le rabais de leur contribution nationale au budget européen et que leurs électeurs ne rembourseront pas le grand emprunt européen à la place des Italiens et des Espagnols, lesquels sont appelés à des réformes vigoureuses. De leur côté, les Italiens et les Espagnols doivent pouvoir dire que l'Europe s'est montrée solidaire à leur égard. Les Français et les Allemands doivent pouvoir dire que leur pacte du 18 mai préfigure une Europe résiliente et souveraine, engagée dans la transformation écologique et numérique de son économie. Les pays de l'Est – dont les 4 pays du groupe de Visegrad – doivent pouvoir rassurer les leurs sur la pérennité des fonds de cohésion.
On pourrait d'ores et déjà rédiger le communiqué triomphant de chacun de ses groupes d'État tant cette comédie diplomatique, jadis dénoncée par François Hollande, est réglée comme du papier à musique. En attendant que tous les musiciens de ce grand orchestre acceptent de jouer la même partition, il faut patienter, le temps que chacun règle son propre instrument au diapason et accepter que quelques fausses notes s'échappent de la fosse…

Mark Rutte débordé

Avant chaque sommet, les palabres commencent. En février, lors de la précédente discussion budgétaire (bien plus simple que celle d'aujourd'hui), les 4 frugaux avaient formé un bloc uni, refusant toute discussion bilatérale. À l'époque, Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, était le plus vocal. Cette fois, il fait profil bas… Son gouvernement composite (4 partis, VVD, CDA, D66 et CU) comprend des formations politiques en désaccord sur la nécessité d'approuver ou non le grand plan de relance européen. Les D66 (Démocrates 66) sont sociaux et libéraux, profondément europhiles, et soutiennent le plan de la Commission. Le CDA (Appel démocrate-chrétien) n'a plus vraiment de chef, mais dispose au sein du cabinet Rutte III d'un poste clé, celui des Finances, en l'occurrence occupé par Wopke Hoekstra.
Ce jeune ministre de 44 ans, pétri d'ambition, se verrait bien Premier ministre à la place de Rutte l'an prochain à la suite des législatives. Hoekstra veut déborder Rutte par sa droite en se montrant plus dur encore à l'égard des pays du sud de l'Europe dont il exige des réformes et pour lesquels ne consent qu'une simple charité chrétienne-démocrate de quelques milliards. Il estime aussi que la clef de répartition des aides telle qu'envisagée par la Commission n'est pas acceptable.

Diviser les frugaux

La CU (Unité chrétienne de Gert-Jan Segers) fait partie des conservateurs européens (adhérente du groupe ECR), soutenant une Europe des nations. Elle présente un profil à droite sur les questions sociétales et à gauche sur les questions économiques et sociales, animé par l'idéal de charité chrétienne. Rutte, chef de file du VVD, doit donc conjuguer une alliance de partis qui ne pensent pas la même chose sur l'Europe. Position très délicate qui vient bousculer ses propres convictions proeuropéennes…
Tout le jeu diplomatique consiste à diviser le front uni des 4 frugaux afin d'isoler leurs revendications et tenter de les satisfaire, en mobilisant des forces proeuropéennes internes à leur pays, et notamment le patronat. Dans un pays comme les Pays-Bas qui tirent 70 % de leur richesse des exportations dans l'Union européenne, la vigueur du marché intérieur est essentielle. Les consommateurs et fournisseurs du Sud sont indispensables aux entreprises néerlandaises. Idem pour l'Autriche dont les relations avec le nord de l'Italie sont vitales.

Sebastian Kurz, le plus idéologue

Amélie de Montchalin, la secrétaire d'État française aux Affaires européennes, entame aujourd'hui une tournée qui vise précisément à prendre langue avec les autorités autrichiennes qui se poursuivra lundi par une visite aux Pays-Bas. Elle sera reçue par Karoline Edtstadler, son homologue autrichienne. Ce qui est une première ouverture. Il a fallu trouver un prétexte pour justifier ce déplacement avant le sommet vidéo du 19 juin. Comme l'Autriche a pris en charge des patients français lors de la crise sanitaire, officiellement, la France rend visite à l'Autriche pour la remercier de cette solidarité médicale. Au passage, Amélie de Montchalin rencontrera des chefs d'entreprise et des élus pour prendre le pouls de l'opinion. Karoline Edtstadler a proposé de donner des interviews croisées dans la presse autrichienne. Que répondra-t-elle quand la question lui sera posée sur le plan de relance européen ? Précisera-t-elle les intentions de l'Autriche ?
En fait, Sebastian Kurz, le chancelier autrichien, est soupçonné d'être le plus idéologue des 4 frugaux. Il a développé lui aussi une diplomatie du voisinage en sensibilisant les pays du V4 (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) à la problématique des dettes communes en Europe. Le discours de Kurz a consisté à leur dire que ces dettes européennes, ils les paieraient eux aussi dans quelques années quand ils seront devenus, à leur tour, des contributeurs nets au budget européen. Sa petite musique a rencontré un certain écho auprès de Viktor Orban qui se voit bien, à la tête de la Hongrie, devenir un pays contributeur net dans quelques années… Un axe austro-hongrois se reforme – y compris vis-à-vis d'Israël – qui n'est pas sans racine historique en Europe… Angela Merkel va devoir reprendre la main sur ce qui était considéré jusqu'à présent comme sa sphère naturelle d'influence.

Perspectives économiques de plus en plus sombres

Amélie de Montchalin se rendra lundi aux Pays-Bas. Au menu : rencontre avec des chefs d'entreprise et les membres de la majorité composite du cabinet Rutte III, notamment des chefs de groupe politique au Parlement, y compris dans l'opposition. La France travaille le terrain parlementaire néerlandais puisqu'au bout du compte, le plan de relance européen devra être approuvé par l'ensemble des 27 parlements nationaux. La Suède, quant à elle, refuse tout dialogue bilatéral et s'en tient à la solidarité du groupe des frugaux. En revanche, le Danois Jeppe Kofod, ministre des Affaires étrangères, se montre plus ouvert. Il évite de distinguer « prêts » et « subventions », et souhaite obtenir des « garanties ».
Hélas, ce patient travail est à la remorque d'une crise économique qui s'accentue de semaine en semaine. Les dernières perspectives économiques de l'OCDE sont catastrophiques : dans le pire des scénarios, celui de deux chocs successifs, la variation du PIB serait de - 14,4 % pour l'Espagne, - 14,1 % pour la France, - 14 % pour l'Italie et le Royaume-Uni, - 11,5 % pour la zone euro, - 10 % pour les Pays-Bas, - 8,8 % pour l'Allemagne, - 7,8 % pour la Suède, - 7,5 % pour l'Autriche, - 7,1 % pour le Danemark.
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Et malgré cela :
Chaque pays de cette union veut tirer la couverture à lui!

Sans compter que la crise sanitaire n’est pas terminée car le Covid 19 est toujours là, dans le monde, et là il n’y a pas de frontières pour le stopper, malgré des discours ambigus de nos scientifiques qui pataugent, car pas sur de leurs hypothèses sur la reprise de la pandémie loin d’être terminée !

Pour l’échéance de la rentrée de septembre pour la France c’est loin d’être gagné et risque d’être plus catastrophique, que peut être le début de la crise sanitaire, car pour l’instant l’état et la commission européenne masque les dégâts économiques par des rustines provisoires d’aides financières diverse en augmentant la dette, « sur les pneus crevés de la bicyclette européenne » qui vont se dégonfler, surtout si la crise sanitaire n’est pas assez maîtrisée !

Car au niveau mondial et dans certains pays européens, ce n’est pas encore le cas, qui fait craindre une reprise qu’il faudra beaucoup mieux gérer que celle-ci et nos dirigeants politiciens élus n’en semble pas capables et nos scientifiques aussi qui passent leurs temps à se contredire sans résultat probant !

Donc il faut que les français lambda s’arment de courage et se réveillent enfin au lieu de croire à un monde de bisounours ou qu’on leur offre tout ce qu’ils auront besoin !

Jdeclef 12/06/2020 13h15

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