Yannick
Jadot, roi du pétrole
PORTRAIT.
Après la vague verte des municipales, l'écologiste rêve de 2022. Encore doit-il
s'imposer comme le candidat naturel au sein d'un parti aux nombreux egos.
En 2005, l'ex-activiste de Greenpeace fonce pleins gaz en Zodiac dans la base de sous-marins nucléaires de l'île Longue, dans le Finistère. Des faits d'armes qui lui valent une condamnation par un tribunal militaire pour « atteinte aux intérêts supérieurs de la nation ». « Vous en connaissez beaucoup des présidentiables déjà condamnés par un tribunal militaire ? » feint-il d'interroger avant qu'on ne lui offre la réponse sur un plateau d'argent : le général de Gaulle en 1940, par Vichy. D'une lampée, il termine son fond de café et exulte, plein d'ironie : « Ah, voilà ! Macron, Le Pen… Tout le monde se dit gaulliste, mais le seul qui a un point commun avec lui, c'est moi. »
« T'es devenu une cible maintenant »
À l'entendre fanfaronner sur ses similitudes
avec le Général, dont il dit avoir relu les Mémoires de guerre ces
derniers mois, on repense à cette blague de Nicolas Hulot. Devant quelques amis
qu'il a réunis à dîner un soir de 2019, de ces agapes où l'on cancane en
toute liberté, l'ancienne vedette du petit écran torpille : « Vous
savez si les travaux au siège d'EELV avancent ? Ils élargissent les portes
parce que la tête de Yannick ne passe plus. » La joyeuse bande en
hurle de rire tout en saluant le bon score (13,5 %) obtenu aux
élections européennes par le candidat d'Europe Écologie-Les Verts. Un autre
invité d'embrayer, larmes aux yeux : « Monsieur Melon veut en
plus conquérir et exercer le pouvoir, pardonnez du peu. » De plus
belle, les convives se tordent de rire. « On s'est bien marrés ce soir-là,
se souvient aujourd'hui l'un des participants. Tout le monde en a pris pour son
grade, Yannick le premier. On s'est moqués de lui, mais personne n'est
dupe : il joue sa partition et cela marche plutôt bien. »
L'autre vague qui contrarie Emmanuel MacronTous ces médisants, ceux qui potinent sur « le melon de Jadot », l'intéressé s'en moque. Fut un temps où il s'en serait ému et même agacé, mais c'est son vieil ami Jean-Louis Borloo qui lui a conseillé de « laisser faire ». « T'es devenu une cible maintenant. T'encaisses, tu décoches, t'encaisses, tu décoches, et ainsi de suite », lui a sobrement préconisé l'ancien ministre de l'Écologie, qui s'est lié « d'une amitié profonde » pour Yannick Jadot depuis 2007 et le Grenelle de l'environnement. « À l'époque, il était le porte-voix des ONG à la table des négociations, se souvient Borloo. J'ai cru voir un de ces radicaux de Greenpeace, mais je faisais erreur : c'est un travailleur acharné, quelqu'un avec qui j'ai eu plus de convergences que de divergences, quelqu'un qui a cette culture du compromis et de la coalition. Il y a beaucoup de modernité chez Yannick et j'ai beaucoup d'estime pour lui. »
Et, quand il s'inquiète des sondages qui le font stagner, son ami Jean-Louis le rassure : « N'oublie pas ce que disait Jacques Chirac : mépriser les hauts et repriser les bas. » Les amis, justement, Yannick Jadot en a peu. « C'est un solitaire qui ne veut pas l'être. Il souffre de ne pas être d'un clan chez les écologistes, de ne pas avoir de fidèles », concède Matthieu Orphelin, député ex-LREM. L'ancien eurodéputé Jean-Paul Besset, premier mentor politique de Jadot, avec qu'il a fondé EELV en 2008, dit de lui que son orgueil, son ego et son ambition ont usé leur amitié.
2022, ce ne sera pas tout schuss.
Si Jean-Louis Borloo aime à l'appeler « le Viking », Yannick Jadot cherche encore son drakkar. « EELV ? C'est une chaloupe où les marins rament dans tous les sens, philosophe une vieille vedette de l'écologie politique. Pour que Yannick parvienne à aligner les planètes pour la présidentielle de 2022, il y a deux impératifs : s'imposer comme candidat naturel au sein du parti et, ensuite, s'imposer comme le leader d'une coalition plus large. La première mission paraît impossible. » Et pour cause, chez EELV, on n'aime guère les rois autoproclamés. Quant à la verticalité et l'incarnation providentielle, très peu pour eux. « Ce n'est pas Yannick qui décide tout seul pour 2022, c'est le parti et les militants », abonde le maire de Grenoble, Éric Piolle, qui, à fleurets mouchetés, revient sur l'élection européenne de son « copain » – il le jure ! – Jadot : « C'était un très beau score, mais c'est aussi une campagne qui nous laisse à dix points derrière Macron et Le Pen. » Preuve s'il en fallait pour Piolle : « On vient de gagner Grenoble, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Poitiers, Paris et Marseille. C'est une victoire historique et personne n'a pourtant dit que tout ça, c'est grâce à Yannick. Je crois que l'heure de se trouver un champion n'est pas encore venue. »
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Ces douceurs, Yannick Jadot les encaisse. Il en a vu d'autres.
Comme ce matin de 2011. Alors qu'il vient de quitter la campagne d'Eva Joly
d'un tweet peu inspiré, Dominique Voynet lui décoche quelques amabilités
au siège des Verts : « Salut, gros connard. Pardon, sale enc… de ta
race. » L'histoire d'EELV parle d'elle-même : les civilités n'y
sont pas légion, surtout quand le commentaire est signé Éric Piolle, que l'entourage
de Jadot soupçonne d'être malignement coaché par une certaine Cécile Duflot.
« Comme Voynet, Cécile le déteste », lâche un proche de
l'eurodéputé. Alors, Yannick Jadot lui-même l'admet : « 2022, ce
ne sera pas tout schuss, il y a des ego à convaincre. Mais l'enjeu n'est
pas de battre le record de Noël Mamère à l'élection
présidentielle. » Un constat précisément partagé par Mamère :
« Nous sommes dans la cour des grands, n'ayons pas le pouvoir honteux.
Soyons les moteurs du rassemblement et des compromis, quoi qu'il nous en
coûte ! »Il faut apprendre à aimer les électeurs français.
Car lui regarde plus loin. Jean-Louis Borloo, Dany Cohn-Bendit, Nicolas Hulot, Matthieu Orphelin et bien d'autres lui ont répété ce dont il s'est convaincu depuis bien longtemps : « EELV ne peut pas gagner seul une élection nationale. » Il s'est donc mis en quête de crédibilité et a multiplié ces derniers temps les rencontres avec le patronat, des cadres de la police nationale ou encore des économistes. « Il faut apprendre à aimer les électeurs français, implore-t-il. S'il y a une majorité culturelle pour l'écologie, il n'y a pas encore de majorité politique parce que notre façon de l'aborder a pu être par le passé culpabilisatrice. Le monde économique est prêt, les agriculteurs sont prêts et il faut les accueillir, les mettre en confiance. » C'est donc en solitaire que Yannick Jadot a décidé de barrer son drakkar aux airs de rafiot. Mais, plus d'un an après son score aux élections européennes et au lendemain d'une déferlante historique des écologistes aux municipales, il s'en convainc : « On a le vent dans le dos. » Peut-il tourner ?
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Quand les
français lambda ne savent plus pour qui voter, ils se tournent vers les verts,
c'est plus politiquement correct hypocrite que vers l’extrême droite
Lepeniste qui a mauvaise réputation à
cause de son créateur J.M LE PEN bien que sa fille essaie de lui redorer son
blason de bonne conduite, mais avec un nom comme celui-ci et bien qu’ayant changé
son sigle en RN çà laisse des traces indélébiles !
Nos
concitoyens petit à petit se laissent convaincre par l'écologie qui en soit
n'est pas une mauvaise chose, mais quand elle devient écologie politique
sectaire bornée n'est pas meilleur que les extrêmes gauche ou droite !
Surtout
quand cette économie veut mettre le pas sur tout, pour faire du profit et de
l'argent roi qui mène toutes nos sociétés capitalistes, elle passe avant
l'écologie utopique qui elle peut modifier les choses dans le bon sens, mais
bien trop lentement !
Car quand on
parle d'un projet écologique, on vous demande toujours comme ça coûte ou
combien ça va rapporter !
Sans parler
du temps que cela mettra pour le réaliser, le pire étant quand il s'agit de
taxes diverses et nombreuses soi-disant pour un but l'écologique ou de lutte
contre les pollutions diverses qui envahissent notre monde moderne, comme cette
fameuse taxe carbone dont on ne sait pas où va l'argent récolté ?!
Alors
certains politiciens médiocres de tous bords se disent écologiques alors qu’ils
ne l’étaient pas, mais comme çà fait bien chez nos bienpensants donneurs de
leçon, il faut aller dans le sens du vent politique pour récolter les voix des
gogos qui s’y laissent prendre, on peut trouver plein d’exemple d’élus de cet acabit,
mais beaucoup de français préfèrent croire à des utopies !
Il ne faut pas
être contre l’écologie, mais quand elle devient politique, elle perd son âme !
Jdeclef 30/06/2020
13h44 LP
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