jeudi 25 juin 2020

Les confessions d'un homme que certains croyaient intelligent qui s'est fait prendre comme un idiot !


Les confessions de François Fillon

Le journaliste Tugdual Denis a passé du temps avec l'ancien Premier ministre. Il en tire un livre original, entre anecdotes, regrets et règlements de comptes.

Un « mystère », en effet. Tugdual Denis, son biographe (et ancien de la maison Le Point), a raison d'employer le mot. Mais a-t-il seulement la réponse, fût-il l'auteur d'un livre* passionnant ? Et cette autre interrogation, une fois « la vérité sur le mystère Fillon » entendue : était-il fait, Fillon, pour la politique ? La compétence n'est pas en débat – les orientations seules peuvent l'être. Il est, estime le journaliste de Valeurs actuelles, une sorte de « Nicolas Sarkozy sans les outrances », d'« Alain Juppé sans les accommodements ». Mais pour « faire » président, il faut des qualités, d'aucuns diraient des travers, dont il est à l'évidence dépourvu.
L'homme n'est jamais mieux que lorsqu'il est seul, ou bien en famille, laquelle apparaît soudée sous la plume de l'auteur, et elle l'était déjà avant les tempêtes et les interrogatoires du juge Tournaire. Le désormais Senior Partner chez Tikehau n'aime pas marcher en meute, éloigne les curieux, ne concède rien à l'air du temps, ne fait aucun effort de séduction et dit généralement ce qu'il pense. On le savait. François Fillon est un homme de tête-à-tête. Ce livre en est la preuve. Tugdual Denis l'a accompagné comme aucun journaliste avant lui, poussant la promenade jusqu'à Partrishow, près de St Issui's Church, au Pays de Galles, où aimerait être enterré François Fillon. On n'a d'ailleurs pas le souvenir d'un homme politique de premier plan, réputé secret, jouant à ce point le jeu de la confidence, et même de la connivence, ouvrant tant de rideaux et se remémorant tant d'anecdotes – pour cela Fillon est intarissable. Au Pays de Galles ou à Paris, dans la Sarthe ou en banlieue parisienne, chez la communicante Anne Méaux ou chez l'ami Henri de Castries, en présence de Penelope ou des enfants Fillon, ils ne se sont pas quittés. Il a même fallu, par moments, que l'accompagnateur se fasse passer pour « un ami de la famille » tant Fillon a tenu à la discrétion. Le vin et les voitures, en outre, ont permis le frisson et la désinhibition – mais jamais l'un avec l'autre !
EXCLUSIF. La contre-attaque de François Fillon
Je m'en veux
C'est en fait un livre sur ce binôme que nous propose le journaliste, dans lequel on s'appelle par son prénom, on rompt quelques digues, on assume des convergences et même des amitiés communes. « Bruno » (Retailleau) en est une. Tugdual Denis est « filloniste », il l'écrit. Il prône la transparence, ne dupe pas le lecteur, quand tant de ses confrères feignent la distance alors qu'ils ne sont pas moins proches de leurs sujets. Au gré de leurs pérégrinations, une complicité s'installe, qui n'interdit pas le journaliste de poser toutes les questions que se pose le lecteur, et bien au-delà (Dieu, l'homosexualité, l'argent, Merkel, « pas une si grande chancelière », Macron et ses SMS et les satisfecit accordés à Philippe…). L'un doute de ses questions ; l'autre s'étonne de sa propre hardiesse à y répondre. Sans le filtre de ses avocats ou de ses communicants, Fillon livre longuement ses impressions sur l'affaire qui lui a peut-être coûté l'élection à la présidentielle. « Penny [Penelope, sa femme, NDLR] et moi, on se pensait solides, même après nos premières auditions. Peut-être a-t-on fait preuve de naïveté, de manque d'expérience. Pour moi, il n'y avait pas l'ombre d'un risque que je sois mis en examen. Ça n'avait pas de sens. C'était impossible. Cela n'arriverait pas. Au moment où j'apprends que je le suis, je prends un coup. Physiquement. » S'il justifie l'embauche de sa femme par son suppléant Marc Joulaud ainsi que l'augmentation de son salaire (« Il ne faut pas oublier que durant toute ma période à Matignon, Penelope ne travaillait pas »), il regrette d'avoir accepté les costumes Arnys offerts par l'avocat Robert Bourgi. « Oui, je m'en veux. Je m'en veux car je me suis fait piéger, mais j'aurais pu l'éviter. J'aurais dû déminer le piège en les retournant immédiatement. Au début, je ne sais pas qu'il s'agit d'un cadeau de Robert Bourgi ! […] Après la primaire gagnée, quand ils m'ont appelé pour me dire que c'était formidable, et qu'ils allaient me faire des costumes pour la campagne, les gens d'Arnys ne m'ont bien évidemment jamais parlé de Bourgi. »
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Sarkozy est tellement tordu
Il se remémore le contexte de l'époque que des dirigeants politiques, non des moindres, ont contribué à tendre. « Hollande, c'est vraiment un politicien, lâche-t-il. Il n'a pas de vision : il manœuvre. Très vite, il va voir que je serai candidat en 2017 et que je constitue donc un problème ; il devient alors très agressif. Pendant mes affaires, durant la campagne, il n'a cessé d'exciter les journalistes en leur racontant qu'il y avait d'autres trucs qui allaient sortir. » De la même manière, il éreinte Nicolas Sarkozy, qu'il avait indirectement critiqué en 2016 en se demandant si quelqu'un imaginait le général de Gaulle mis en examen. Après la primaire, « il n'arrêtait pas de me dire : Je veux que tu gagnes ! Je veux que tu gagnes ! Même pendant les affaires, il me donnait des conseils quand je venais le rencontrer. Mais il est tellement tordu que je ne savais pas la part de sincérité. » Puis de livrer cette hypothèse pour le moins limpide : « Quand Bourgi, l'homme des costumes, est venu le voir, il a dû se dire qu'il fallait me porter le coup de grâce. Ensuite, je l'ai appelé, je lui ai dit : Il faut l'arrêter, là, Bourgi… ! Nicolas a eu un petit rire au bout du fil. Bourgi n'était pas arrêtable. » La rancune est tenace, de part et d'autre, qui s'est d'abord vérifiée dans le livre Passions de l'ancien président, lequel s'est livré à un portrait acide (« Il n'est pas franc ») de celui qu'il qualifia durant son quinquennat de « collaborateur ». Sarkozy en veut à Fillon. Il lui en veut d'avoir demandé à Jean-Pierre Jouyet, ancien secrétaire général de l'Élysée sous Hollande, d'accélérer les procédures judiciaires contre lui. Un fait que dément Fillon : « Ce déjeuner avait initialement pour objet d'étudier la question éventuelle de ma candidature à la présidence de la Commission européenne. » Et c'est tout. Mais si nous n'avions pas compris les sentiments qu'il porte à l'endroit de son rival de 2016, Fillon en rajoute. « J'ai toujours eu du mal avec sa façon d'être. Ses méthodes, confie-t-il. Sa conception très chef de bande de la politique et des relations humaines. […] Il a été vexé par ma victoire à la primaire. C'était pour lui insupportable. »
Dans la tête de François Fillon, face aux magistrats

La Libye, une erreur

Entre autres regrets, il exprime celui de ne pas avoir pu empêcher l'intervention en Libye : « J'aurais dû plus souvent m'opposer à lui. Sur la Libye, par exemple, je me suis tu. […] Il n'est pas possible pour une grande puissance de régler un problème par la force. » L'aveu fera le miel de ceux qui constatent tous les jours le chaos en Libye. Et si Édouard Philippe, dont on nous décrit chaque jour les souffrances et humiliations, a la bonne idée de lire ce livre, il y trouvera des inspirations pour un éventuel témoignage de son passage rue de Varenne.
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Surement menteur ou tout au moins dissimulateur qui s'est servi indirectement de son épouse qu'il a entraîné dans sa chute, indirectement incluant en passant ces enfants !

Pour de simples histoires d’avantages indus en bon bourgeois hobereau gentleman campagnard dans son château de la Sarthe se prenant pour un seigneur de petite noblesse moyenâgeux nanti, mais qui n'en n'avait pas assez !

Qui n'a pas compris qu'en pleine campagne électorale, ou il croyait enfoncer une porte ouverte, qu'on ne le louperait pas sur le moindre écart, surtout stupide et impardonnable de la part d'un politicien chevronné !

Qu'il aille à son procès et se fasse oublier, et comme en fait, il n'avait pas assez d'amis à droite, car arrogant, ils l'ont lâché sans regret !

La politique n'est pas un chemin ou il n'y a pas de pierres, il a 66 ans âge de la retraite !

jdeclef 25/06/2020 16h18

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