lundi 29 juin 2020

Les français ne votent plus, car déçus par la politique et leurs politiciens médiocres !


Les élections municipales accouchent d'un nouveau paysage politique

ANALYSE. C'était attendu, mais pas à ce point-là : la gauche se refait une santé au second tour des municipales. Autour des nouveaux maîtres : les écologistes.

Boudés par les électeurs, ces élections municipales 2020 ont donné lieu, toutefois, à de grandes surprises, qui dessinent un nouveau paysage politique. Une vague verte qui se transforme en tsunami. Une forte résistance de la gauche dans ses bastions. Une droite à la peine. Une extrême droite qui ne parvient pas à s'ancrer dans ce « pays réel » cher à Maurras. Mais une vive source d'inquiétude démocratique : un taux d'abstention record.

Un taux de participation historiquement bas

Tout le monde n'est pas Kylian Mbappé ! Le jeune footballeur star a diffusé sur les réseaux sociaux des photos de lui sortant de l'isoloir et posant avec des assesseurs de son bureau de vote. Las, son exemple n'a guère été suivi. Après un premier tour, le 15 mars, marqué par une abstention record au début de l'épidémie de coronavirus – la plus forte à une élection municipale sous la Ve et même la IVe République… –, on pouvait s'attendre à un sursaut civique pour le second tour, ce 28 juin. Malheureusement, il n'en est rien. Bon nombre des 16,5 millions d'électeurs appelés à voter dans 4 855 communes – les deux tiers dans des villes de plus de 30 000 habitants – ne se sont pas acquittés de leur devoir électoral. Et encore moins dans les grandes que dans les petites – où la participation est généralement plus forte. À l'exception de quelques villes, où les matchs étaient très serrés et à portée hautement symbolique, telles que, par exemple, Perpignan, Toulouse, Marseille. 59,5 % : un taux d'abstention record inquiétant pour la vie démocratique de notre République.
Certes, la peur d'attraper le Covid dans un bureau de vote reste forte, c'est même la première des raisons invoquées par les abstentionnistes détectés par Ipsos/Sopra Steria (43 %), dans un sondage réalisé les 26 et 27 juin. Mais la pression pandémique était bien moindre qu'au premier tour. On ne peut ramener cette désertion à ce seul facteur sanitaire. Dans nombre de villes, l'offre politique était importante, et parfois renouvelée, et les batailles, souvent des chocs frontaux entre deux visions du monde, sur le papier s'avéraient engageantes : dans le sondage Ipsos/Sopra Steria, 75 % des personnes interrogées se disaient intéressées par ce scrutin. L'élection municipale, qui vise à désigner des élus qui sont les plus populaires, ou disons les moins impopulaires des politiques, et qui se sont trouvés en première ligne pour gérer la pandémie, est souvent suivie. Les Français ont-ils donc voulu témoigner d'une lassitude démocratique ?
Dans le sondage Ipsos/Sopra Steria, le second argument invoqué par les abstentionnistes est le fait de considérer que ces élections ne changeront rien à la vie quotidienne : s'agissant d'un scrutin local, c'est alarmant. Après la crise sanitaire et économique, le signe d'une crise politique ? Indice préoccupant : 72 % des moins de 34 ans sondés par Ipsos/Sopra Steria sont abstentionnistes. Plus immédiatement, avec cette participation en berne, se pose un problème de représentativité démocratique. Comme le relevait, ce matin électoral, dans Ouest-France, le directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po Paris (Cevipof), Martial Foucault, 18 % des maires élus au premier tour l'ont été avec moins de 25 % des électeurs inscrits de leur commune. Le second tour devrait accentuer cette tendance.

Un tsunami vert

« Le match est entre Aubry et moi. » Dès octobre 2019, l'écologiste Stéphane Baly avait exclu – pour la première fois depuis 40 ans – toute alliance entre son mouvement EELV et le PS. Le suspense a été à son comble dimanche et les deux candidats longtemps donnés au coude-à-coude. Même si Martine Aubry l'a finalement emporté, Stéphane Baly a réussi à faire vaciller l'inoxydable Martine Aubry, à la tête du Beffroi de Lille depuis 2001.
Ce second tour des municipales, c'est la soirée de Yannick Jadot, le patron d'EELV, qui a mouillé le maillot, comme on dit au rugby, pour soutenir ses troupes. À Lyon, Grégory Doucet fait tomber la citadelle Collomb. Et à Bordeaux, Pierre Hurmic prend le duché juppéiste tandis qu'à Marseille la coalition hétéroclite verte-rose-rouge menée par Michèle Rubirola ébranle le système Gaudin. À Strasbourg, Jeanne Barseghian s'impose face à Alain Fontanel et Catherine Trautmann. À Poitiers, Léonore Moncond'huy terrasse un notable socialiste, maire depuis 12 ans, Alain Claeys. À Annecy, François Astorg scelle – de peu – le destin de Jean-Luc Rigaut. À Besançon, Anne Vignot, ingénieure de recherche au CNRS, à la tête d'une large coalition de gauche, est élue sans coup férir. Vote de contestation ou d'adhésion ? Certes, comme à Besançon, cette vague verte est souvent mâtinée de rouge, les écologistes ayant fait cause commune avec les communistes et même, parfois, ailleurs, comme à Toulouse, avec les Insoumis. Mais il ne faut pas minimiser cette expression des votants, les Français ayant depuis longtemps montré leur préoccupation pour l'environnement. Reste à savoir si ces nouveaux maires sauront s'abstraire d'une vision pour le moins idéologique, voire parfois sectaire, de l'écologie…

La déroute confirmée du parti présidentiel

La mise bronzée du Premier ministre se félicitant de sa – large – victoire dans « sa » ville du Havre ne doit pas être un trompe-l'œil. Pour la majorité présidentielle, ces élections marquent une déroute. Emmanuel Macron, chantre désormais de la décentralisation, n'avait curieusement pas misé sur ces élections locales. Les résultats sont donc conformes à cette non-ambition. Comme on pouvait s'y attendre, le mouvement macroniste n'imprime pas à l'échelle locale. Les maires LREM sont portion congrue. Symbole fort : Paris, imperdable sur le papier pour les macronistes au début de la campagne, qui reconduit Anne Hidalgo, pourtant très impopulaire il y a encore quelques mois, et désavoue – fortement – la représentante du parti présidentiel, l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Le Parti socialiste reprend du poil de la bête

Les femmes, avenir du socialisme français ? Au-delà de la victoire sur le fil de Martine Aubry à Lille, le PS peut se rasséréner avec la victoire attendue d'autres femmes : Anne Hidalgo à Paris, mais aussi Johanna Rolland à Nantes et Nathalie Appéré à Rennes. Michaël Delafosse à Montpellier prend sa revanche sur 2014 et arrache la mairie à Philippe Saurel. Une belle prise, surtout, pour le PS : Nancy, capitale du radicalisme, où l'héritier d'André Rossinot, maire pendant 31 ans (1983-2014), Laurent Hénart, à l'issue d'un duel serré, doit céder la place à son éternel rival, Mathieu Klein, qui a toujours témoigné d'une fidélité sans faille pour son Parti, même dans les pires moments. Avec ces têtes d'affiche, le PS peut renouer avec une – relative sérénité. À Clermont-Ferrand, le maire socialiste sortant, Olivier Bianchi, l'a emporté avec 48,41 % des voix face au candidat DVD Jean-Pierre Brenas (36,50 %) et à la liste La France insoumise emmenée par Marianne Maximi (15,08 %).

Les Républicains en demi-teinte

Belle victoire pour Jean-Luc Moudenc qui, à Toulouse, résiste brillamment à l'offensive menée par l'Archipel citoyen. Comme toujours, dans la ville de Jean Jaurès et de Zebda, le maire (LR) était donné perdant : Moudenc reste au Capitole. À Nice, Christian Estrosi est, lui, confortablement réélu. Si tous deux sont Macron-compatibles, de quoi faire passer les amères pilules de Bordeaux – à droite depuis 1947 ! – et de Marseille, que la droite devrait abandonner à la gauche plurielle menée par l'écologiste Michèle Rubirola –, cela reste à confirmer : dans la cité phocéenne, le vote se fait par secteurs, même si Martine Vassal est en mauvaise posture dans le sien. À Saint-Étienne, le maire sortant Les Républicains Gaël Perdriau l'emporte avec 58,91 % des voix face à la liste emmenée par le candidat LDVG Pierrick Courbon (41.08 %). Les Républicains confirment leur ancrage dans les villes moyennes, par la victoire de Maider Arosteguy à Biarritz ou encore la réélection d'Émile-Roger Lombertie à Limoges, historique place forte socialiste. À La Baule, le sarkozyste Franck Louvrier s'installe dans le fauteuil du baron gaulliste Olivier Guichard. Comme le relève Guillaume Peltier, numéro 2 de LR, le parti de droite gagne dans 55 % des villes moyennes.

Le Rassemblement national décroche Perpignan, mais n'étend pas sa toile territoriale

Joli trophée pour le parti lepéniste qui décroche, pour la première fois, une ville de plus de 100 000 habitants : Perpignan. L'eurodéputé et ex-numéro deux lepéniste Louis Aliot remporte son pari et fait chuter le maire (LR) Jean-Marc Pujol, élu depuis 2009. Avec Perpignan et sa voisine Béziers, dirigée par Robert Ménard, allié du mouvement, un axe d'extrême droite s'installe au sud de Montpellier, autour de deux notables. Cependant, la conquête catalane ne saurait masquer la réalité électorale : ces municipales ne sont pas un bon cru pour le RN, qui peine à étendre sa toile dans le pays. Les troupes de Marine Le Pen pouvaient, suivant leurs résultats passés, légitimement espérer installer l'un des leurs comme maires dans 56 villes, essentiellement petites. Le parti en avait conquis 11 en 2014. Las, le premier tour n'a pas été à la hauteur de ses espérances, le RN ne conservant que huit de ses municipalités. Pour le second tour, il s'en est tenu à quelques prises symboliques : outre Perpignan, Moissac, la ville des Justes au cœur du fief radical de la famille Baylet.

L'émiettement des votes

Il faudra attendre tard pour avoir les résultats complets des votes. Plusieurs duels sont serrés dans de grandes villes. Il y a des triangulaires dans pas moins de 786 communes, et même des quadrangulaires dans 155 – sans compter des quinquangulaires dans 12… L'irruption dans nombre de villes de coalitions « citoyennes » hétéroclites, rassemblant des associatifs mais aussi – et surtout – des militants chevronnés d'EELV, du PS, du PC, de LFI, parfois opposées à des listes de gauche plus traditionnelles, a éparpillé l'électorat et rend la lecture plus difficile. L'émiettement des votes ne sera pas sans poser des problèmes de gouvernance, en premier lieu dans la désignation d'un exécutif local, comme cela risque d'être le cas à Marseille, notamment.
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Alors comme ils ont perdu leurs illusions et leur caractère qui faisait leur qualité !

Depuis les derniers quinquennats, ils votaient déjà pour leurs présidents par défaut en espérant qu’ils en trouveraient un sorti de l’ordinaire ou de ces politiques politiciennes de partis qu’on traîne depuis des décennies !

Avec bien sur une forte abstention qui n’est pas la seule cause du COVID 19 !

Cela ne montre pas encore que ces votes pour les verts et surtout l’écologie politique soit la bonne solution que les français ont utilisé dans leurs votes pour protester contre le pouvoir en place comme pour les élections européennes, sauf que là, les administrés gogos croient au « père Noel vert » et que c’est surtout pour leur vie quotidienne municipale de leurs villes à venir !

Pour les bobos bien-pensant donneurs de leçon, l’écologie çà fait bien, c’est à la mode, cette écologie, bien qu’elle soit utile, quand elle n’est pas sectaire politique bornée ou utopique !?

Là, ils n’ont pas trop voté pour l’extrême droite, le vilain petit canard, alors ils se sont retournés, vers les Verts d’EELV qui eux sont aussi une forme d’extrémistes bornés sectaires pour certains « empêcheurs de tourner en rond » !

Car les français à mémoire courte, principal de leurs défauts, devraient se souvenir des ministres de l’écologie plus médiocres les uns que les autres qui ont profité dans les gouvernements de tous bords passés !

Car nos concitoyens votent toujours pour sanctionner un pouvoir qui les déçoit et E.MACRON sur ce plan a parfaitement réussi, donc les verts étaient là pour servir à cela !

Enfin, ce ne sont que des élections municipales qui ne toucheront que les administrés concernés par cette vague verte, comme des algues invasives !

La politique politicienne est une plaie dans notre pays qui ne se refermera pas de sitôt, et les français votent toujours aussi mal !?

Reste à savoir, ce va faire notre président donneur de leçon bienpensant dans ce remaniement attendu, mais dont il ne faut pas en attendre de miracle !

Jdeclef 29/06/2020 10h33

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