110 km/h
sur autoroute : la navrante idéologie du « toujours moins »
Sous le
couvert de préserver la santé des Français, on voudrait encore restreindre la
vitesse sur les autoroutes comme si cela avait un effet décisif sur la qualité
de l'air
L'initiative n'est en aucun cas étayée par une vision sociologique et économique du problème. Au travers de la convention citoyenne qui a réuni durant sept week-ends de travail 148 prétendus experts chargés de formuler 150 propositions en faveur du climat, on aboutit forcément à une mesure « anti bagnole » qui dépasse l'imagination. En tentant au passage d'étayer un éloge de la lenteur même si la proposition n'a rassemblé que 60 % des suffrages contre 96 ou 98 % aux autres suggestions.
« Convention citoyenne : le choix de la décroissance »
Passer de 130 à 110 km/h permettrait ainsi, selon ces experts, de baisser les émissions de gaz à effet de serre de 20 % en moyenne, d'économiser 1,40 euro par 100 km sur le coût des carburants et de baisser la mortalité et les dommages corporels. Sauf que les autoroutes sont déjà quatre fois plus sûres que les routes.
Si on s'y tue (269 personnes en 2018), c'est parce qu'on meurt d'ennui et que l'on s'endort. Il s'agit de la deuxième cause d'accident (statistiques sociétés d'autoroutes 2017) quasi-ex aequo avec la première, la ceinture non attachée et pratiquement autant pour la troisième, la consommation excessive d'alcool, drogues ou stupéfiants. À elles trois, ces causes représentent chacune à peu près un quart des accidents.
Mortalité :
la vitesse après les piétons
La vitesse n'intervient que pour 12 % des accidents et
encore, elle est souvent une résultante des autres facteurs. Elle est devenue
tellement secondaire qu'elle n'apparaît qu'après la mortalité des piétons
(14,7 %), quatrième cause de mortalité sur autoroute ! Parler de
vitesse dans ces conditions est tout simplement une manipulation grossière
d'information.
Mais le but assigné est de réduire de 40 % nos émissions de
gaz à effet de serre d'ici à 2030, soit un objectif exponentiel de
263 millions de tonnes épargnées dans le ciel français. Justement le ciel,
à aucun moment les experts ne songent à ralentir le vol des avions, car ils
dessinent de jolis panaches blancs au-dessus de nos têtes. Mais
ils s'affranchissent pour le moment de toute règle sérieuse en matière
d'émissions polluantes.
Alors, parlons-en de 1990, année point de départ à tout objectif
de réduction des émissions polluantes. Cette année-là, l'automobile française
tire ses derniers feux d'artifice d'avant la paupérisation du marché résultant
du premier choc pétrolier de 1973. Citroën présente la sublime SM à moteur Maserati
et décroche le titre de la voiture de l'année avec la XM, dernière voiture haut
de gamme française.
Des efforts
non reconnus
L'inquisition routière n'a pas encore frappé mais l'étau va, les
années suivantes, rapidement restreindre l'usage de l'automobile alors que l'Allemagne
obtient de meilleurs résultats que nous en termes de mortalité sans toucher à
ses vitesses sur autoroute. Le 29 novembre de cette année-là, un décret
fixe en effet la vitesse en ville à 50 km/h au lieu de 60 – une
mesure bien tardive – alors qu'on roule à 130 km/h sur autoroute depuis
1974.
Certes, les pouvoirs publics se plaignent d'une remontée des
consommations moyennes en 2017 et 2018 mais elle est moins
due au succès des SUV, stigmatisés, car ils sont au centre des obsessions
écologistes, que de la calamiteuse affaire du dieselgate. Ce dernier a
contracté le marché du diesel en dépit de ses réelles vertus, car il est un
grand contributeur à la baisse des émissions de CO2 et, par
conséquent, des consommations.
Le véhicule essence est structurellement plus énergivore avec, en
2018, une consommation moyenne d'essence de 7,2 l contre 6,0 l au
diesel. Moins en odeur de sainteté, le diesel délaissé, les constructeurs ont
reporté les efforts technologiques sur le moteur à essence au point que,
toujours en 2018, la consommation moyenne des nouveaux véhicules à essence a
diminué de 1,8 % contre 0,9 % pour le diesel.
La menace du
train routier
En restreignant le diesel, l'Europe et, avec elle, le gouvernement
français se sont tiré une balle dans le pied et provoqué une vraie crise du
marché en espérant bêtement remplacer le gazole par les batteries des voitures
électriques. Le marché n'en veut pas dans de telles proportions et la réalité
industrielle qui en découle est tout autre. Au lieu de s'adapter à la demande
des consommateurs, c'est le législateur qui impose l'offre.
Il y a désormais un risque réel de provoquer une cassure
économique mondiale avec des normes inatteignables dans le temps imparti.
Justifier le 110 km/h, qui n'est à ce stade qu'une proposition non
avalisée par le gouvernement, ne correspond en rien à l'usage naturel d'une
voiture. Le critère de vitesse, qui est une mesure du progrès dans toutes les
activités de nos sociétés modernes, ferait donc une exception quand il s'agit
d'automobile.
On peut même anticiper d'autres problèmes nés du 110 km/h
comme la subordination du flux automobile à celui des camions. Car, comme aux
États-Unis, le rythme des déplacements sur les grandes voies sera, à
110 km/h, dicté par les poids lourds et les autocars en raison d'un
différentiel d'allure trop faible avec les voitures. Il ne sera plus permis à un
automobiliste de les doubler.
Les cortèges d'automobiles s'alignent, outre-Atlantique, sur la
cadence de déplacement des camions, jusqu'à former des petits trains peu
compatibles avec une sécurité routière améliorée. Quant à la pollution, il va
falloir quand même expliquer aux constructeurs d'automobiles et aux usagers qui
ont fait l'effort d'acheter des véhicules dépollués dernier cri, cette descente
généralisée vers le 110 km/h. Et pourquoi pas ensuite, selon la logique
Hidalgo, moins encore avec exactement les mêmes arguments.
Lire
aussi « Hidalgo veut imposer les 30 km/h à Paris et créer des
passages piétons sur le périphérique »
Déjà, le
80 km/h sur routes, décrété à titre d'expérience et au nom de la seule
sécurité routière, a provoqué un tollé et déclenché en partie le mouvement des
Gilets jaunes. Vécu comme une humiliation parisienne par la province, le
80 km/h a enflammé les passions et il ne manquera pas de le faire à
nouveau lorsque Édouard Philippe communiquera les résultats – forcément
positifs – de son expérience tronquée et statistiquement aussi malléable que
les études sur la chloroquine.
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Comme
HIDALGO à PARIS avec ces 30 km heure, dont on a peine les faire, quand on subit
les embouteillages parisiens qui perdurent et ont repris après le confinement !
Après les 80
km heure du 1er ministre fiasco mal digéré par les français, cela à
un gout de revenez y dont la maire de paris ne fait qu’imiter sans nouveauté !
Elle
pourrait revenir aux calèches de IXX eme siècle, ce serait anachronique, mais romantique
dans la ville lumière, pour les touristes, mais il faudrait ramasser le crottin
de cheval (lol) !
Et elle veut
aussi créer des passages piétons sur le périphérique pour qu'ils puissent
respirer les gaz d’échappement à plein poumons ?!
Tout cela, ressemble
bien à des promesses électorales utopiques irréalistes mais nous sommes en campagne
électorale municipale à PARIS ?!
Les parisiens
feront ce qu’ils veulent en votant, s’ils se déplacent plus qu’au 1er
tour ?!
Mais cette
folie écologique tourne la tête à tous ces politiciens de tous bords, car à la
mode du moment, pauvre France, qui a besoin de réalité économique avant tout
chose au présent, car nous subissons une crise sanitaire et surtout économique !
Jdeclef 20/06/2020
18h36
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