Liban : le Hezbollah se réjouit d'une « grande
victoire » aux législatives
Le mouvement chiite libanais devrait conforter sa position
dans l'hémicycle. Le Premier ministre sunnite Saad Hariri fait figure de grand
perdant.
Le
puissant mouvement chiite libanais Hezbollah, allié indéfectible
de l'Iran, a salué
lundi 7 mai une « grande victoire » aux législatives, qui conforte selon lui sa dimension militaire, au
terme d'un scrutin dont son principal rival, le Premier ministre sunnite Saad Hariri, s'avère le grand
perdant. Les législatives du dimanche 6 mai, les premières depuis
2009, ont été marquées par un faible taux de participation
(- 49,2 %), dans un climat de désenchantement au sein de la
population confrontée à une classe politique accusée de corruption et de
népotisme.Au Liban, le partage du pouvoir entre les différentes communautés religieuses empêche la suprématie d'un seul parti ou d'une communauté au sein de l'hémicycle. Mais le Hezbollah devrait conforter sa position grâce aux alliances qu'il pourrait tisser ou renouveler. « C'est une grande victoire morale et politique pour la Résistance », a lancé le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'un discours télévisé, utilisant le surnom donné au mouvement en référence à sa lutte contre Israël.
« Nous pouvons dire aujourd'hui (...) que l'objectif a été réalisé », a ajouté Hassan Nasrallah, sans dire combien des 128 sièges du Parlement son parti et ses alliés avaient remportés. Une alliance renouvelée avec le parti chrétien du président Michel Aoun et la formation chiite Amal permettrait à une majorité de se dégager. Le Hezbollah devrait pouvoir ainsi éviter l'ouverture de certains dossiers sensibles, comme celui de son arsenal militaire, auquel il n'a jamais renoncé après la guerre civile (1975-1990). Et cette tendance semble confortée par des résultats dévoilés en soirée par le ministère de l'Intérieur en conférence de presse. Le dépouillement n'est toutefois pas terminé dans une circonscription.
« Grande
influence »
Dans
un contexte de fortes tensions régionales autour du rôle de l'Iran, principal
parrain du mouvement chiite, « le Hezbollah est bien parti pour avoir une grande influence dans
le processus décisionnel » au Liban, confirme le politologue Karim
el-Mufti. Le discours triomphaliste de Hassan Nasrallah contraste avec celui de
son grand rival, Saad Hariri, qui a indiqué que son mouvement – Le Courant du
Futur – avait perdu le tiers de ses sièges, passant de 33 à 21 députés.
« Nous avions parié sur un meilleur résultat et un bloc plus large »,
a-t-il admis lors d'une conférence de presse, s'exprimant toutefois de façon
décontractée.Selon Karim el-Mufti, « la reconduction de Saad Hariri au poste de chef de gouvernement n'est pas menacée ». Le revers du camp Hariri, soutenu par l'Arabie saoudite, intervient six mois après le feuilleton de sa démission surprise depuis Riyad, qui avait suscité une vaste mobilisation populaire et diplomatique. Mécontente des compromis du Premier ministre vis-à-vis du Hezbollah pro-iranien, l'Arabie saoudite l'avait finalement laissé rentrer sous les vivats au Liban.
Créé au début des années 1980 dans la foulée de la Révolution islamique iranienne pour lutter contre Israël, le Hezbollah combat actuellement en Syrie aux côtés du régime de Bachar el-Assad. Il est considéré comme une organisation « terroriste » par les États-Unis, et cinq de ses membres ont été accusés dans l'assassinat en 2005 de Rafic Hariri, ancien Premier ministre et père de Saad. L'ONU a dit espérer « la formation rapide d'un gouvernement », appelant « les acteurs politiques libanais » à garder une attitude « responsable » dans les prochains jours pour protéger la stabilité du Liban ».
Rôle
d'arbitre
Les
nouveaux contours du Parlement pourraient conforter le rôle d'arbitre auquel
prétend la formation chrétienne du président Aoun, qui dominerait une coalition
de 29 sièges selon un chiffre dévoilé par le parti. « Le plus
grand acteur sera le groupe du président Aoun, qui évoluera parmi les blocs non
alignés, et le Hezbollah bénéficiera de ce fait de l'absence d'une large
coalition » face à lui, a expliqué le politologue Imad Salamey.Depuis 2009, le mandat du Parlement avait été prorogé à trois reprises en arguant des risques pour la sécurité du pays liés à la guerre en Syrie voisine, qui a débuté en 2011. Un taux de participation plus élevé était prévu cette année, mais le nouveau Code électoral ainsi que les bulletins de vote pré-imprimés semblent avoir dérouté des électeurs.
« Ni les électeurs ni les responsables de bureaux de vote ne sont encore familiers avec » ce nouveau Code, basé sur un système proportionnel complexe, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk. Malgré cette participation décevante, et en dépit de quelque 800 000 nouveaux électeurs, la nouvelle loi électorale, plus représentative, a permis à une candidate de la société civile, la journaliste de télévision Paula Yacoubian, à faire son entrée au Parlement.
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Et ce n’est pas la 1ere fois !
En tous cas la finule onusienne et la France sont toujours sur place avec un contingent important, car ce pays multi confessionnel n'est pas stable !
Mais ce vote en faveur du HEZBOLLAH allié de l'Iran ne peut améliorer cette instabilité et surtout bien sur inquiéter ISRAËL son principal ennemi (entre autres dans la région!)
Et l’accord sur le nucléaire iranien peut être abandonné par D.TRUMP ne peut arranger les choses dans ce moyen orient instable !
Entre son indépendance et le début de la guerre civile qui l'a ravagé de 1975 à 1990 le LIBAN ce petit pays que l’on oublie souvent, a une fausse paix artificielle entre les communautés qui le composent !
Pour mieux comprendre :
Le Hezbollah (arabe : « Parti de Dieu »), fondé en juin 1982, mais révélé publiquement en février 1985, est un groupe islamiste chiite et un parti politique basé au Liban. Ses activités paramilitaires sont supervisées par le Conseil central djihadiste.
L’organisation est parfois qualifiée de « djihadiste chiite ». Il fut créé à la suite de l'intervention militaire israélienne au Liban de 1982, (en fait considéré comme terroriste) en s'appuyant sur un financement iranien !
Jdeclef 08/05/2018 14h12 LP
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