CRITIQUES DE BON SENS: Commentaires d'articles de presse sur fait de société ou politique du monde
samedi 12 mai 2018
Dans extrême gauche il y a le mot extrême (au bout du supportable en politique !)
Extrême gauche, un racisme qui ne dit pas son nom
Réunions en non-mixité, chasse à l'appropriation culturelle,
obsession du genre. Enquête sur les dérives de l'antiracisme dit
« intersectionnel ».
le
lundi soir 23 avril, dans l'amphi B2 de l'université Paris-VIII, à Saint-Denis, où une
main révoltée a inscrit à la bombe « Moins de tribune, plus de
tribu », le front commun des facultés contre la sélection paraît bien mal
en point. Assise derrière un bureau et filmée par ses camarades, Samira lit le
communiqué fondateur de la Riposte antiraciste populaire, la RAP : « La
convergence des luttes n'est qu'un outil de marketing politique, une punch line vide de réalité qui sert à cacher
les différentes discriminations que l'on retrouve dans les mouvements de
gauche. » À peine 15 kilomètres séparent le campus de Paris-I
(Tolbiac) de celui de Paris-VIII (Saint-Denis), 15 kilomètres et un gouffre
politique sur la question de l'antiracisme. De
ce côté du périphérique, on s'emporte sur les « angles morts de la gauche
blanche », incapable de défendre sans tiquer la tenue de réunions
« en non-mixité racisée », c'est-à-dire entre non-Blancs pour la
plupart issus de « populations colonisées ». Samira poursuit sa
charge contre ces mouvements étudiants du centre de Paris, trop aveugles aux
couleurs de peau : « Les tribunes sont blanches. Les interruptions et les
agressions verbales sont quotidiennes lorsqu'une personne non blanche dénonce
le racisme en assemblée générale. Nous assistons à un déni de la parole
antiraciste ! » Vient le moment solennel. « Nous, étudiants antiracistes,
nous emparons de la non-mixité choisie comme outil d'organisation
politique. » Ici, on ne craint ni le sectarisme ni les raccourcis :
« Les seuls à se sentir exclus par nos propos sont nos ennemis
politiques. » Samira poursuit sa lecture en arabe, « par solidarité
avec les migrants ». Applaudissements.
« Camp
d'été décolonial »
La
France militante serait-elle
touchée par le syndrome anglo-saxon d'un repli communautaire fondé sur la
couleur de la peau ? Des réunions en non-mixité se tiennent désormais au cœur
d'organisations de gauche comme le bureau politique de l'Unef, ou chez
Sud-Éducation 93, qui prévoyait en novembre d'organiser un stage en
« non-mixité racisée ». Depuis deux ans, les initiatives essaiment
partout en France. En mars 2016, à l'occasion de Nuit debout, la
« commission féministe » organise des réunions réservées aux
« femmes et minorités de genre », entraînant des débats et des
réactions politiques houleuses. Six mois plus tard, les deux activistes
antiracistes Fania Noël et Sihame Assbague rallument la mèche en organisant un
« camp d'été décolonial » destiné « uniquement aux personnes
subissant à titre personnel le racisme d'État en contexte français ». Lors
d'une interview donnée à Vice News,
elles justifient l'efficacité de réunions où les Blancs sont absents, car,
expliquent-elles sans nuance, « ils se situent en tant qu'observateurs,
alors qu'il faudrait aussi qu'ils se posent la question des bénéfices que leur
rapporte la blanchité
dans un système qui les privilégie. » Les deux jeunes femmes accusent les
traditionnels militants de l'antiracisme : « Pour toutes les personnes
blanches qui sont dans l'antiracisme, il y a une dorure symbolique, comme ceux
qui font de l'humanitaire. Ils se regardent être des gens bien. » Pour
cette nouvelle génération de militants très marqués à gauche, il est impossible
de se dire antiraciste et de remettre en question les vertus de la non-mixité.
Ceux qui doutent seront renvoyés vers l'exemple honni de SOS Racisme,
association dont la simple évocation suffit à plonger un amphi de nouveaux
antiracistes dans l'hilarité.
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