Macron-Bayrou,
histoire d’un compagnonnage politique
LETTRE DU
PALAIS. Le candidat à sa réélection est en campagne ce vendredi à Pau, fief du
président du MoDem. Une manière de valoriser son fidèle allié.
La
campagne prend des airs de pèlerinage pour Emmanuel Macron. Après avoir réservé
sa première visite de candidat à Karl Olive, maire de Poissy (Yvelines)
anciennement encarté Les Républicains et désormais l'un de ses plus fervents soutiens,
le chef de l'État se rend vendredi à Pau (Pyrénées-Atlantiques), fief de François
Bayrou, son fidèle allié qui l'avait rejoint en février 2017. Avant que la
guerre en Ukraine ne perturbe ses plans, le locataire de l'Élysée voulait
officialiser sa candidature au cours d'un déplacement dans un village breton,
en présence évidemment du président de l'Assemblée nationale, Richard
Ferrand, député du Finistère et parmi ses plus proches. Le 8 mars, il
a décoré à l'Élysée son ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, ex-maire
de Lyon, parmi les tout premiers à avoir cru en lui, dès 2016.
« Le président aime ces histoires de fidélité, c'est
important pour lui », glisse un intime. À Pau, nul doute qu'Emmanuel Macron
et François Bayrou auront à cœur de mettre en scène la relation privilégiée
qu'ils entretiennent depuis cinq ans. « Ce sera un moment amical et
politiquement dense », sourit l'élu centriste. Entre ces deux hommes
politiques, que plus d'un quart de siècle sépare, tout n'avait pourtant pas
bien commencé. En septembre 2016, envisageant sérieusement une quatrième
candidature à l'élection présidentielle, le président du MoDem ne croyait pas
du tout en la démarche de l'ancien ministre de l'Économie et comptait bien la
combattre. Pis, l'ex-ministre de l'Éducation nationale voyait derrière
l'émergence de ce nouveau candidat l'influence des « grands intérêts
financiers » et comparait son programme à celui de Nicolas Sarkozy en
2007, à qui il s'était farouchement opposé.
À la surprise
générale, François Bayrou a peu à peu tu ses critiques pour finir par proposer
une « alliance » à Emmanuel Macron, en février 2017. Celui-ci
s'empresse de l'accepter, d'autant plus que sa campagne traverse à ce moment-là
un trou d'air. Séduit par l'ambition de dépassement des clivages du fondateur
d'En marche !, l'élu centriste rejoint l'aventure et l'accompagne ensuite
jusqu'à la victoire. Au sein du MoDem, on considère depuis lors que l'élection
d'Emmanuel Macron n'aurait pas été possible sans ce ralliement décisif. La
lecture a posteriori des événements du côté des Marcheurs est un peu plus
nuancée, même si l'immense majorité des macronistes reconnaît l'importance
du maire de Pau dans le dispositif.
Nous sommes sur la même ligne et,
en même temps, profondément différents.François
Bayrou
François Bayrou se serait bien vu à Matignon, mais il est nommé garde des Sceaux, pour porter la loi de moralisation de la vie publique, condition de son accord avec Emmanuel Macron. Moins d'un mois plus tard, une enquête préliminaire sur les assistants parlementaires de ses députés européens vise son parti et le contraint à démissionner. Le dossier est clos depuis le début du mois. Après des négociations tumultueuses et des tensions extrêmes avec Richard Ferrand pour répartir les circonscriptions aux élections législatives, le parti centriste s'installe à l'Assemblée nationale avec un groupe de 42 députés. À l'ombre du tentaculaire groupe de plus de 300 députés Marcheurs, les élus MoDem doivent batailler pour se faire entendre.
Sortis du
cadre : François Bayrou, la danse du centre
En dépit de plusieurs désaccords, Emmanuel Macron et François
Bayrou sont toujours restés liés, se voient presque chaque semaine. Leur
relation s'est même renforcée dans la deuxième partie du quinquennat.
« Nous sommes sur la même ligne et, en même temps, profondément
différents », glisse au Point le
maire de Pau. L'ancien président de l'UDF a eu du mal à accepter la nomination
d'Édouard Philippe, venu de l'UMP, comme Premier ministre. Leurs rapports
restent d'ailleurs à ce jour au mieux inexistants, au pire exécrables. Au
début du quinquennat, le centriste ne s'est pas privé de prendre la parole pour
dire ses réserves sur la politique conduite par son jeune allié. Son avis
comptait, mais ne prédominait pas. L'élu s'est ainsi opposé à la
suppression de l'impôt sur la fortune, à la hausse de la CSG pour les
retraités. Au Parlement, des tensions apparaissent alors entre les députés
MoDem et les députés La République en marche, plutôt en phase philosophiquement
mais totalement distincts dans leur rapport à la politique.
François Bayrou lui-même ne veut pas avoir affaire à l'entourage
du président, peuplé de trentenaires venus du Parti socialiste et déconnectés,
à ses yeux, de la réalité du pays. Lui, le Béarnais, « l'enraciné »,
réfute la start-up nation et s'indigne, en privé, des dégâts causés par
l'affaire Benalla. Au moment où éclate la crise des Gilets jaunes, alors que le
pouvoir vacille, il sonne l'alerte et réclame le premier dans Le Figaro la suspension
de la taxe carbone, appelant à une « remise en cause profonde » de la
manière de gouverner. L'exécutif, trop gestionnaire, risque de se couper
durablement des catégories populaires. François Bayrou fait le siège de
l'Élysée pour convaincre le président d'amorcer un tournant social.
Vient le grand débat, dont il est le seul à soutenir l'idée, et la
promesse d'un « acte II » largement inspiré par le maire de Pau.
L'élu centriste cultive sa proximité avec le chef de l'État mais se
montre intraitable vis-à-vis des cadres de la majorité quand il s'agit de
négocier les places sur la liste pour les élections européennes. Les
municipales sont un mauvais moment à passer, les tensions et les divisions
rejaillissent entre le MoDem et LREM. Qu'importe, François Bayrou,
pourtant avare en compliments, continue de couvrir d'éloges ce jeune
président réformateur et dynamique, qui concrétise le projet politique de
dépassement et de structuration de l'espace central dont il a toujours rêvé.
« Emmanuel Macron est doté de qualités remarquables et d'une
puissance de travail exceptionnelle qui lui garantissent une parfaite maîtrise
des dossiers de l'État. Et aussi de qualités humaines que l'on connaît moins
mais qui lui donnent un regard attentif sur ceux qu'ils rencontrent,
particulièrement les plus faibles et les plus fragiles. En tout cela, pour moi,
il se distingue de tous ses prédécesseurs que j'ai connus, en tout cas ceux
après Mitterrand », encense-t-il.
À la rentrée 2020, sa fidélité se voit récompensée. Emmanuel
Macron le nomme haut-commissaire au plan et à la perspective, un poste taillé
sur mesure pour l'élu du Béarn. Réindustrialisation, démographie, nucléaire,
dette… François Bayrou et ses équipes publient plusieurs notes remarquées. Le
président lui-même reprend certaines de ses préconisations. Un retour en grâce,
en quelque sorte, tandis que l'introduction d'une dose de proportionnelle aux
élections législatives, qu'il n'a cessé d'appeler de ses vœux, a fini par être
enterrée. « Le chef de l'État écoute François Bayrou, mais ne l'entend pas
toujours, décrypte un dirigeant de la majorité. Ils ont un lien intellectuel
particulier, une fluidité dans leur relation. Quand François Bayrou lui passe un
coup de fil le dimanche, le président le prend parce qu'il sait qu'il va dire
des choses sensibles et sensées car il s'est lui-même envisagé plusieurs
fois dans la fonction. » Et parce qu'il sait aussi que rien ne
fuite de leurs échanges.
Test
Le haut-commissaire fait partie des rares qui ont eu un droit de
regard sur la lettre du président aux Français et sur le programme de son
éventuel second mandat. Preuve en est, Emmanuel Macron a réitéré son engagement
lors de sa conférence de presse à « rénover les institutions » dans
le but d'améliorer l'efficacité et la représentativité du Parlement. Le favori
des sondages a même remis la proportionnelle aux élections législatives
sur la table, une réforme chère au maire de Pau. Au sein du gouvernement
et de la majorité, certains auraient souhaité jouer dans cette élection le même
rôle déterminant que François Bayrou il y a cinq ans, qui le rend
aujourd'hui incontournable. « François Bayrou est un point d'appui solide
et sincère, il a beaucoup apporté au président et à la majorité », salue
Stanislas Guerini, le délégué général de LREM. Au point que l'ambition du
président du MoDem de bâtir un grand parti démocrate en rapprochant sa
formation politique et LREM, par exemple, fait son chemin. « Si le
président est réélu, cela installe la force centrale dans la durée. Il faudra
donc y donner corps », appuie le patron des Marcheurs. L'organisation
des prochaines élections législatives sera un nouveau test pour l'alliance
Macron-Bayrou, d'autant que ce dernier aspire à un groupe plus important à
l'Assemblée, à la hauteur, pense-t-il, de son influence. Un cadre du MoDem
prévient : « Si c'est comme en 2017, on sera prêts à faire la
guerre. »
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Qui ont failli gouverner ensemble
un plus vieux ex-ministre courant depuis des lustres et depuis des décennies à
la fonction suprême mais pas assez net et c'est vu rejeté du 1er gouvernement
macronien mais qui a hérité de la part de notre futur président opportuniste d'un
poste honorifique car sera probablement réélu grâce aux circonstances
exceptionnelles :
Donc peut-être pour BAYROU rien
n'est perdu va savoir...?!
Tout cela grâce à cette
malheureuse guerre UKRAINIENNE faite par un individu déjà autocrate devenu dictateur
de plus parmi d’autres sévissant dans des démocratures ou dictatures connues la
limite est faible et le résultat équivalent !
Et bien sûr une campagne
inexistante d’une médiocrité lamentable et d’une opposition nulle ajouté au
fait que les Français lambda craignent le lendemain croyant être mieux protégé
dans l’avenir par notre président sortant qui ne nous protègera pas puisqu’il n’a
pas su le faire avant ce n’est pas dans ces gènes être chef militaire dit des
armées ou spécialiste du régalien mais qui parle à bâton rompu à ce dictateur
russe qui pérore pour distiller la peur et la terreur au monde que notre éphémère
président de l’Union Européenne écoute sans amour propre et rapporte ce qu’il
dit !
Pour revenir au nouveau gouvernement
macronien possible on va revoir les mêmes du fait du peu de choix pour le renouveler
le président peut même continuer à garder son 1er ministre servile,
CASTEX !
Car les Français qui déjà ne savent
plus voter intelligemment la seule excuse serait qu’ils n’ont pas de bons choix
dans le panel des candidats aussi nuls les uns que les autres qui ne savent que
s’invectiver comme des aboyeurs de foire sur les plateaux télés se ridiculisant
après les JT du 20 h alors beaucoup s’abstiendront !
Donc notre pseudo petit monarque
si beau parleur enfoncera une porte ouverte à moins d’un miracle contraire,
pauvre France et Français qui ne mériteront que cela !
Jdeclef 19/03/2022 14h10LP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire