Programme
de Macron : à la recherche du feu sacré de 2017
Le
président candidat insiste sur la « cohérence » de son projet et
continue de porter le dépassement politique. Pour mieux gommer ses propres
contradictions…
Il
y a cinq ans, on reprochait au jeune aspirant à l'élection suprême, tout
juste sorti du gouvernement de François Hollande, de ne pas avoir de
programme. L'aspiration à mener des réformes structurelles et la promesse
de renouveau lui ont finalement permis de se distinguer durant la campagne.
Porté par une volonté de lever les blocages de la société, de moderniser le
pays, de « libérer les énergies », Emmanuel Macron a réussi à
incarner la rupture et a bénéficié d'un vent de dégagisme après des décennies
d'alternance droite-gauche.
Cinq ans plus tard, et au terme d'un mandat hors norme dans
l'ampleur et la récurrence des crises, l'heure n'est plus aux
« transformations » à marche forcée. Le président sortant est
convaincu que la crédibilité acquise grâce à l'exercice des responsabilités est
son meilleur atout face à ses concurrents à l'élection présidentielle. Pas
question, donc, de renverser la table ou de déployer trop d'énergie à
« réinventer » un projet politique. Au risque de n'apparaître plus
que comme un gestionnaire de crises. « Il a fallu prendre en compte l'état
de fatigue du pays », lâche un stratège qui a participé à l'élaboration du
programme présenté jeudi. Compte tenu de l'actualité, « certains éléments
disruptifs ont pu être retirés » de la version finale, confie un
autre. Résultat, ce qui a été retenu s'apparente « au plus petit
dénominateur commun », grimace un vieux compagnon de route du chef de
l'État.
Au cours de
l'exposé détaillé de son programme, le président candidat a semblé vouloir
convaincre les Français de le reconduire pour un second quinquennat en
présentant son action comme la seule politique à même de répondre aux nombreux
défis auxquels le pays fait face. Comme si, au fond, les solutions s'imposaient
à lui, que leur mise en œuvre relevait du bon sens et du
« pragmatisme » cher à la macronie.
Durant sa conférence de presse, Emmanuel Macron a voulu insister
sur deux messages : la constance de ses convictions, et sa capacité à
réagir et à s'adapter au gré des perturbations, à ce qu'il appelle
« la tyrannie des événements ». Une sorte de nouvel « en même
temps » sur mesure pour tenter de remporter l'élection en avril.
« Face à l'imprévisible, vous avez, oserais-je dire, une certaine
idée de la manière dont je me comporte parce que nous avons vécu les
crises ensemble », a-t-il expliqué. Sous-entendu : en
pleine tempête, ce n'est pas le moment de changer de capitaine.
Président caméléon
Retraite à 65 ans, RSA sous la condition de
travailler 15 à 20 heures par semaine, retour du nucléaire,
réduction des droits de succession, dégel du point d'indice des fonctionnaires…
Sur de nombreux sujets déclinés longuement devant la presse, Emmanuel Macron a
viré sa cuti par rapport à ses engagements de départ. Des tête-à-queue que le
président candidat justifie par un ajustement permanent aux crises
successives : Gilets jaunes, terrorisme, épidémie, et dernièrement
conséquences de la guerre en Ukraine. « Deux-trois choses sur le fond ont
évolué depuis 2017, euphémise l'un de ses plus proches. Les crises l'obligent à
être en dynamique au sens programmatique du terme. » Même sur la Corse ces
derniers jours, le chef de l'État a beau s'en défendre, il a changé de position
sur l'autonomie.
Face aux grandes transitions, le locataire de l'Élysée a évoqué
des « choix historiques ». « Nous sommes forgés par les
événements. Et nous changeons à leur épreuve. Notre façon de voir
les choses, la société, notre sensibilité évoluent au gré de ce qu'on
apprend tous et toutes », a-t-il exposé. Une façon, pour le président
caméléon accusé de plagier certaines propositions de ses adversaires, d'assumer
des contradictions. « Il y a des choses qui changeront, c'est normal et
c'est heureux. C'est ça, présider un pays. »
Le libéral de 2017 est donc le premier des
interventionnistes en 2022, défendant une politique de planification en
matière de politique énergétique et industrielle, la reprise du contrôle
capitalistique de plusieurs secteurs par l'État. Sans s'appesantir, le chef de
l'État a aussi dit vouloir conditionner la rémunération des dirigeants
« au respect des objectifs environnementaux et sociaux de
l'entreprise ». Le concept de « souveraineté populaire »,
présentée comme l'une de ses « convictions philosophiques », était
totalement absent du récit porté il y a cinq ans.
Ces changements de pied, Emmanuel Macron tente de les relativiser
en martelant au contraire la « cohérence » de son projet avec celui
de 2017. « Il y a une filiation entre Macron I et Macron II »,
insiste un ministre LREM. « Il est dans la recherche de ses racines et la
poursuite du dépassement », veut croire une historique de la macronie. On
va « aller beaucoup plus vite et plus fort », défend l'intéressé sur
à peu près tous les sujets, installant un continuum entre son mandat qui
s'achève et le second qu'il espère obtenir.
Un virage à droite
Sur la méthode, voulue moins verticale pour mener des réformes, le
chef de l'État continue de croire au dépassement. Il ne dit pas non d'ailleurs
à l'idée de travailler avec Valérie Pécresse, après avoir tendu la main à ses
adversaires qui pourraient se retrouver dans son projet, lundi, sur TF1. Au fur
et à mesure de son quinquennat, certains dans sa majorité se sont inquiétés
d'un virage à droite. Les revirements sur le fond semblent en tout cas puiser
dans le logiciel traditionnel de la droite.
« On a eu de cesse de nous dire que la campagne se jouerait
sur l'identitaire, le régalien, qu'on se droitisait. Pas du tout ! C'est
un retour aux sources du macronisme », triomphe un dirigeant de la
majorité. Le président n'a eu de cesse de s'en défendre depuis le début de son
mandat, laissant échapper un soupir lorsque la question lui est posée jeudi.
« Je m'en fiche royalement, présidentiellement ! […] J'assume
sur ce sujet, pour toutes celles et ceux qui en convoquent les mânes et
les lares, d'être assez gaulliste. Le Général disait lui-même : La France est de gauche quand elle est pour le mouvement,
dans le changement… et elle a besoin aussi de décisions de droite quand il
faut l'ordre, le travail, le mérite »,
répond-il. « Cinq années après le début de l'engagement politique
d'Emmanuel Macron, certains n'ont toujours pas compris ce qu'était le
dépassement », a protesté le ministre Julien Denormandie, vendredi matin,
sur le plateau de Public Sénat.
Sécurité alimentaire – Macron rejoint la droite !
Hors micro, la garde rapprochée du candidat à sa réélection
reconnaît pourtant volontiers que dans cet « équilibre » de mesures
empruntées à la fois à la social-démocratie et à la droite modérée,
la balance a pu légèrement pencher de ce côté-là de l'échiquier politique, par
pur calcul électoral. « Disons que le rapport de force politique
n'a pas convaincu le président de se déporter à gauche… glisse un
confident. La France est de plus en plus à droite. »
En montrant qu'il souhaite continuer à travailler avec la droite
compatible et la gauche républicaine, en embrassant de façon large l'espace
central, Emmanuel Macron cherche aussi à réactiver le clivage entre le camp dit
du progressisme – qu'il souhaite incarner – et celui des conservateurs
populistes. D'autant que les derniers sondages prédisent un nouveau duel de
second tour face à Marine Le Pen. « Ce clivage reste une réalité. Si le
président veille à s'inscrire dans une forme de continuité, c'est aussi parce
qu'il veut montrer que 2017 n'était pas un accident de l'histoire.
Que le macronisme va s'inscrire dans la durée. »
« Le délitement des organisations politiques se vérifie,
notre analyse de la restructuration politique est en train de se vérifier. Nous
ne sommes pas un accident de l'histoire, mais le début d'une nouvelle
histoire », se rengorge une macroniste historique. Reste à mobiliser
l'électorat, car l'entourage du président se fixe comme objectif d'obtenir une
victoire plus large qu'il y a cinq ans.
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Cet opportuniste est un malin qui
a saisi au bond la balle laissée par son prédécesseur dégonflé et usé par des
décennies de politique de gauche PS !
Par la suite dans son quinquennat
il a accumulé des erreurs jusqu’à mettre des Français en colère dans la rue en
les faisant disjoncter avec violence pour certains depuis le début de sa
mandature !
Sa chance d’opportuniste ne l’a
pas abandonnée il s’est indirectement servi de cette pandémie et vaccination désordonnée
si mal gérée avec ces multiples épisodes fumeux comme le passe vaccinal par exemple
et les lâchés de lest fréquents ou il fallait revenir en arrière sur les
mesures de protections abandonnées ou réduites trop tôt pour plaire à la plèbe
des français lambda sans compter ces
conseils de défense fumeux avec cet aéropage
des scientifiques émérites plutôt spécialistes des plateaux télés et ministres médecins
qu’il a changés mais faisant que de la politique politicienne (d’ailleurs on parle
de 6eme vague avec l’augmentation de contamination et 4eme dose de rappel
vaccinal !)
Pour justifier qu’il n’a pu faire
les réformes annoncées retraites ou autres, occupé à calmer les gilets jaunes
en faisant un grand débat creux et fumeux car çà il sait bien faire les
discours alambiqués théâtral !
Là il récupère indirectement un
nouvel opportunisme par une deuxième chance grâce à cette affreuse guerre
Ukrainienne et ses bavardages constant avec un dictateur russe hyper dangereux qui
s’en fiche totalement et qui lui croit surement être utile un mot souvent
utilisé par nos politiciens de tous bords !
Qui lui permettra indirectement
ce n’est pas par ses succès d’être réélu par des Français craignant le
lendemain et aussi par une opposition lamentable qui se crêpe le chignon sur
les plateaux télé au 20h avec des sondages médiatiques orientés de toutes rédactions
qui le donne vainqueur !
Depuis que je vote moi qui suis âgé
(depuis de Gaulle) je n’ai jamais vu une campagne électorale aussi médiocre et des
électeurs si peu motivés car désabusés !
Jdeclef 1803/2022 16h52
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