Sergueï
Pougatchev : « L’idée d’un putsch contre Poutine me paraît
improbable »
« L’ancien
oligarque et ex-« banquier du Kremlin » est l’un de ceux qui ont
contribué à l’arrivée au pouvoir de Poutine. »
Il
fait partie de ceux qui ont placé Vladimir Poutine au pouvoir. L'ex-oligarque
Sergueï Pougatchev, 59 ans, jadis à la tête de la banque Mejprombank, de
chantiers navals et de compagnies de charbon, était un proche de la famille
Elstine dans les années 1990. En 2000, c'est lui qui plaide pour la candidature
de Poutine auprès du président Boris Elstine, alors à la recherche d'un
successeur. Pougatchev, surnommé à l'époque le « banquier du
Kremlin », côtoie Poutine durant ses deux premiers mandats. Mais sa
relation avec le président russe se détériore le jour où Igor Setchine, un
proche de Poutine, tente de s'emparer de ses entreprises. En 2013, un tribunal
de Moscou ordonne même l'arrestation de Pougatchev.
Réfugié à Nice depuis 2015 et victime de plusieurs tentatives
d'assassinat, il réclame toujours à l'État russe 12 milliards de
dollars. Il suit de près la situation en Ukraine et en Russie
et décrypte pour Le Point la
psychologie du président russe. Entretien.
Sergueï Pougatchev :
L'élite autour de Poutine se compose d'une trentaine de personnes, pas
davantage. Or ces gens maîtrisent la plupart des actifs du pays et les organes
de sécurité. Ils n'ont pas d'autre choix que de rester fidèles à Poutine. Ils
se sentent un peu piégés en ce moment car ils ne peuvent aller nulle part. Mais
ils savent qu'ils sont dans le même bateau. Et beaucoup craignent à présent la
menace de la Cour pénale internationale. Enfin n'oublions pas qu'ils partagent
encore la vision de Poutine, celle de l'Otan ennemi et agresseur. Poutine les a
créés et sans lui ils ne sont plus rien. Dans ces conditions, l'idée d'un
putsch contre Poutine me paraît improbable.
Quels sont les membres de son cercle qui comptent ?
Pendant les dix premières années, l'objectif de Poutine a été
d'accumuler le maximum de capitaux grâce à ses amis banquiers et oligarques
comme Iouri Kovaltchouk, Gennady Timtchenko ou Arkadi Rotenberg. Disposer de
cet argent lui donnait aussi la possibilité de corrompre les Occidentaux.
Pendant cette période, ces hommes d'affaires ont été influents car ils savaient
conseiller Poutine sur les meilleurs placements et la façon de détourner le
budget. C'étaient eux qui lui disaient : celui-là, il te vole, confie-nous
son actif et on va t'apporter la preuve de ses fraudes. Le patron des chemins
de fer Vladimir Iakounine a été écarté de cette manière. Aujourd'hui, la
priorité a changé. Il s'agit de conserver le pouvoir, et le seul moyen d'y
parvenir consiste à s'appuyer sur les silovikis du ministère de l'Intérieur, de
la garde nationale, de la procurature et des services de la police.
Le Poutine que vous avez connu au début des
années 2000 est-il différent du Poutine d'aujourd'hui ?
Mentalement, il n'a pas changé. Je l'ai vu agir
en 2004 lors de la première révolution ukrainienne. Cet événement, il
en a fait une affaire personnelle. Son candidat à la présidence du pays était Viktor
Ianoukovitch, avec lequel il partageait la nostalgie de l'URSS. Il a demandé à
Gazprom de financer sa campagne à hauteur de plusieurs milliards de dollars. Le
jour où la commission électorale ukrainienne a annoncé la défaite de
Ianoukovitch, j'étais aux côtés de Poutine. Je lui ai demandé :
« Alors Ianoukovitch a perdu ? » Il m'a répondu :
« Non, ne t'inquiète pas, tout est sous contrôle, on va bientôt annoncer
sa victoire. » Il a aussitôt envoyé un message de félicitations à
Ianoukovitch, diffusé sur les médias russes. Il en a même envoyé un deuxième
quelques jours plus tard. C'est sa façon de fonctionner. Il se persuade qu'il a
raison malgré les évidences et la réalité. Qu'importe les élections, la
réaction de la société, il croit d'abord à la relation informelle qu'il a bâtie
avec l'intéressé et ses hommes présents là-bas, qui lui assurent qu'on peut
tout régler avec de l'argent. Lorsque, plus tard, ses conseillers lui ont
suggéré de parier sur quelqu'un d'autre, il leur a répondu : « Vous
ne comprenez rien, je veux Ianoukovitch. » Il lui fallait sa revanche. Il
ne lâche pas, à la manière d'un amant éconduit qui revient sans cesse à la
charge. Et lorsqu'en 2014, le même Ianoukovitch est chassé par la révolution de
Maïdan, Poutine le prend à nouveau comme une attaque personnelle. Les experts
essaient de rationaliser le déclenchement de la guerre actuelle, mais il y a
beaucoup d'irrationnel dans le comportement de Poutine. Ne surestimons pas sa
prétendue vision géopolitique. C'est un rancunier. En Ukraine, il veut aussi
effacer l'humiliation qu'il a subie en 2014.
Comment peut-il réagir si son armée s'enlise en Ukraine ?
Il ne le reconnaîtra pas. Son caractère va l'inciter à prolonger
la guerre. D'autant que personne autour de lui n'ose lui parler de ce qui se
passe sur le terrain et des difficultés rencontrées par son armée. On pourrait
penser que le nombre croissant de victimes le ferait reculer, mais c'est un
facteur qui n'entre pas en ligne de compte chez lui. Souvenez-vous des
prises d'otages du théâtre Doubrovka à Moscou en 2002 ou de l'école
de Beslan en 2004. La mort de ses compatriotes est le prix à payer. Il ne se
donne pas de limites. Les considérations morales lui sont étrangères. Face à
cela, le peuple se révoltera-t-il ? Je n'y crois pas. La mémoire génétique
de Staline et du goulag est encore très présente. Les gens sont dans la survie.
Guerre
en Ukraine : pourquoi l'armée russe ne progresse plus
Le régime de Poutine va donc perdurer ?
Non, je pense que nous assistons à la fin du régime. Les sanctions
sont d'un niveau jamais vu et vont ramener l'économie quarante ans en arrière,
à ce qu'elle était au temps de l'URSS dans les années 1980. Quant à la guerre,
si elle n'est pas encore terminée en Ukraine, elle est déjà perdue face à
l'Occident. On ne peut pas exclure que l'élite pousse pour une solution de
remplacement à Poutine lors de la prochaine élection présidentielle,
en 2024.
Pourquoi avez-vous défendu à la fin des années 1990 la
candidature de Poutine auprès du président de l'époque Boris Eltsine ?
À l'époque, c'était soit Poutine, soit le retour des communistes.
Et son passage à la tête du FSB (ex-KGB) en faisait un représentant de
l'exécutif crédible. Mais je reconnais qu'on m'avait mis en garde. Au moment où
Poutine occupait le poste de Premier ministre et s'apprêtait à devenir
président, j'ai eu une conversation avec l'ancien maire de Saint-Pétersbourg
Anatoli Sobtchak. Poutine avait été son bras droit. On se disait qu'il devait
partager les mêmes idées libérales que lui. Mais j'ai tout de suite vu que
Sobtchak n'avait pas compris notre choix. « Mais pourquoi veux-tu le
mettre à ce poste ? Il n'a pas l'envergure », m'a-t-il répondu. Sa
réaction m'a troublé mais, à l'époque, il n'y avait pas d'alternative.
Faut-il continuer de discuter avec Poutine ?
Ça ne présente plus d'intérêt. À chaque appel qu'il reçoit
d'Emmanuel Macron ou du chancelier allemand Olaf Scholz, Poutine se dit qu'il
existe sur la scène internationale. C'est une façon de légitimer son pouvoir et
de lui laisser les mains libres. Chaque coup de fil se traduit par davantage de
morts en Ukraine. L'approche américaine qui consiste à rompre le dialogue me
paraît plus efficace. Je pense même qu'il faudrait accentuer la pression en
fermant les ambassades, qui ne servent plus à rien.
Guerre
en Ukraine – Macron, Poutine, Scholz : pas de cessez-le-feu en vue
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La révolution russe
de 1905 englobe l'ensemble des troubles politiques et sociaux qui agitèrent
l'Empire russe en 1905. Elle commença le 9 janvier 1905, lors du « Dimanche
rouge », et aboutit dix mois plus tard à la promesse d'une constitution, le
Manifeste d'octobre.
La révolution
russe est l’ensemble des événements ayant conduit en février 1917 au
renversement spontané du régime tsariste de Russie, puis en octobre de la même
année à la prise de pouvoir par les bolcheviks et à l’installation d’un régime
léniniste.
Ce qui explique peut-être
la mentalité des Russes qui n’a pas changé car sous le joug de totalitarisme diffèrent
mais équivalent depuis des siècles Tsars léninisme stalinisme soviétique et communisme
d’URSS d’ailleurs Staline est mort dans son lit et malgré plus tard après la
fin de la guerre froide et la chute du mur de BERLIN et la réunification de
deux Allemagnes dont la RDA soviétique avec d’ailleurs cette dame de fer MERKEL
que beaucoup admirait qui avait cette culture soviétique ne cédait rien étant
née à l’est du temps de l’URSS et qui marchait bien dans un pays l’Allemagne avec
ses habitants disciplinés !
Les Russes ont
une accalmie d’environ trente ans avec un certain POUTINE qui a redressé la
puissance de cette ex-URSS en fédération de Russie qu’il veut reconstituer comme
son ex-empire russe !
Avec la fin de l’URSS
le peuple russe a échangé un cheval borgne pour un cheval aveugle mais ils sont
habitués à obéir et baisser la tête et maintenant ce dictateur russe veut se
venger des occidentaux arrogants européens et USA qui ne s’en sont pas méfiés
assez tôt mais a contribué à confirmer leur union pour défendre la liberté de l’UKRAINE
en réactivant cet OTAN soi-disant en mort cérébrale !?
Quant à faire un
putsch intérieur pour destituer Poutine il ne faut pas rêver tant que l’armée
lui est fidèle dans l’immédiat !?
Jdeclef 28/03/2022 14h09
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire