dimanche 13 mars 2022

C'est évident car il croit ce qu'il dit Poutine et ce qu'il fait en dictateur paranoïaque ! (Et il a en face de lui des pays avec leurs dirigeants qui ont peur de lui !)

 

Boris Cyrulnik : « Le discours de Poutine est un délire logique »

ENTRETIEN. Dans un livre instructif, le neuropsychiatre distingue les personnalités qui se soumettent à l’autorité et celles qui « pensent par elles-mêmes ».

Cyrulnik : son nom signifie « barbier » en ukrainien. Il l'a récemment appris lors d'un voyage à Cracovie, en apercevant les affiches d'une version ukrainienne du Barbier de Séville en tournée en Pologne. « Je croyais qu'on avait annoncé partout ma conférence. » Il a également su très tardivement qu'il était d'origine ukrainienne, lui, l'orphelin sorti de la guerre sans parents, fracassé par les nazis, sauvé miraculeusement, qui a tourné le dos à ses origines, à son passé, pour mieux s'échapper par le rêve. « Des Cyrulnik d'Ukraine m'ont écrit. » C'est dire si le conflit actuel l'agite. C'est dire s'il tend l'oreille aux discours totalitaires revenus de l'Est.

Son dernier ouvrage vient aussi percuter l'actualité en décrivant le monde comme une confrontation entre les « laboureurs », qui acceptent le doute, la recherche, qui explorent patiemment de nouveaux univers, et les « mangeurs de vent », qui se soumettent avec soulagement aux discours creux des chefs autoritaires. Un livre dans lequel Cyrulnik revient à sa passion de la psychoécologie, et dans lequel il réaffirme le primat du milieu sur la constitution de l'identité et de notre liberté. Ainsi se dessine un monde familier, divisé entre ceux qui abdiquent leur liberté et ceux qui la cultivent.

Le Point : On a le sentiment que cet ouvrage sur la soumission à l'autorité provient de multiples expériences personnelles.

Boris Cyrulnik : Jeune étudiant en médecine, ignorant, admiratif de mes maîtres, je me suis soumis à la doxa pour passer mes examens, j'ai vécu l'expérience de Milgram en acceptant de pratiquer des sutures sans anesthésie parce qu'on m'avait expliqué que c'était préférable. À cette époque, j'ai reçu l'enseignement de l'hérédodégénérescence du docteur Morel, autrement dit, la théorie nazie sur les cerveaux de meilleure qualité biologique. J'ai assisté, avant leur interdiction, aux dernières lobotomies, prônées par Egas Moniz, Prix Nobel 1949, persuadé que la mutilation supprimait l'angoisse. J'ai aussi été membre des Jeunesses communistes entre 14 et 16 ans, expérience culturellement enrichissante, mais, après un voyage en Roumanie, je m'en suis vite écarté, j'ai remis en cause la doxa. De même qu'après mes études, je me suis écarté de la voie tracée. Mon enfance durant la guerre m'avait préparé à ce « chemin de chèvre ». Je me suis donc confronté à ce sujet.

Penser par soi-même ne signifie pas penser seul, on ne peut pas penser sans l’autre.

Pour distinguer les « laboureurs » des « mangeurs de vent », vous vous appuyez sur la théorie des trois niches : sensorielle, affective, verbale. Comment l'expliciter ?

Je ne crois pas que la biologie explique tout, ni la psychanalyse, ni la sociologie. Il faut prendre un peu de chaque discipline. Cette théorie, qui me convient bien, a été développée dans les années 1970 par l'Américain d'origine russe Urie Bronfenbrenner, qui décrit les mille premiers jours d'un enfant. Dans cette étude de l'attachement, il décrit des niches, des liens successifs plus ou moins aboutis. Si les échanges avec la mère, puis l'entourage, sont riches, apaisants, sécurisants, la base de départ facilitera l'éclosion d'un laboureur, quelqu'un qui ne se raccroche pas aux pensées paresseuses, qui n'est pas angoissé par le moindre changement, qui ne se donne pas à des groupes rassurants et à des utopies qu'on lui fait miroiter dans le ciel. Le laboureur est un homme de terrain, qui ne craint pas de « penser par soi-même », d'explorer ce que Hannah Arendt appelle « la liberté intérieure ». Il a les pieds sur terre, il chemine, un cheminement long, personnel. Si les échanges sont pauvres, perturbants, déséquilibrés, la base de départ risque de conduire à un « mangeur de vent », qui attend de chefs des slogans à réciter, qui est dans la solidarité lâche des perroquets, en quête d'une confiance en soi que lui donne le chef. Moins il y a de réflexion, plus il y a d'ivresse, de bonheur à se sentir entouré. Je pense aussi à ces 300 000 enfants remis aujourd'hui à l'Aide sociale en France et qui arrivent déjà très abîmés, à la suite de conditions de précarité, d'absence ou de maltraitance affectives. Attention toutefois, tout ne se joue pas dans les mille premiers jours : s'ils vont eux aussi souffrir, les « laboureurs » vont surmonter les épreuves, pas les « mangeurs de vent ». Par ailleurs, penser par soi-même ne signifie pas penser seul, on ne peut pas penser sans l'autre, sans contexte relationnel. Une idée philosophique, une découverte scientifique ne peuvent se penser en-dehors de leur contexte culturel.

Déboussolé, le “mangeur de vent” a besoin que l’ordre règne.

Nous trouvons-nous dans une période qui favorise cette soumission ?

Sans conteste oui. Dès qu'une époque traverse une désorganisation sociale, sanitaire, économique, militaire, climatique – ce que nous subissons actuellement –, les « mangeurs de vent » sont bien plus déboussolés que les autres. Dans cette confusion, ils sont perdus, en quête d'un sens que leur livre le sauveur qui surgit. Tous ces escrocs culturels lui assènent : « Tu veux savoir où est la vérité ? Je le sais, je la détiens ». Le « mangeur de vent », qui a besoin de cette appartenance, de cette sécurité, lui accorde ce pouvoir, pour se sentir enfin bien. Il a besoin que l'ordre règne.

Vladimir Poutine, la paranoïa d'une vie

Dans ces escrocs, ces sauveurs autoproclamés, vous incluez probablement Poutine.

En effet, il arrive avec sa belle épopée d'une Russie glorieuse. Il répète : « Je vais sauver mon peuple ». Tous les tyrans le disent. Il a racketté son peuple, il lui vend de la Grande Russie, une magnifique utopie, simple.

Comme le paranoïaque, Poutine suppose que les fous, ce sont ceux qui ne croient pas ce qu’il croit.

Organise t-il cette utopie de manière paranoïaque en entraînant ses « mangeurs de vent » dans sa psychose ?

S'il en possède des traits, une formidable confiance en soi, une manière d'asséner très fort une vérité afin de l'imposer à des inférieurs, cela ne suffit pas pour conclure à une psychose paranoïaque. Le réel est par définition incohérent, on y trouve ce qu'on veut. Pour donner une cohérence au monde, il faut le réduire, choisir ce à quoi on est sensible. Pour ma part, compte tenu de mon « chemin de chèvre », je me suis toujours identifié aux persécutés, je voyais dans le monde qui me touche une partie blessée de moi-même. Poutine, lui, s'est construit dans une représentation où la Russie a été la victime de l'Occident, et c'est à partir de ce postulat qu'il va chercher des références, des preuves dans le passé, dans le réel. Comme le paranoïaque, il suppose que les fous, ce sont ceux qui ne croient pas ce qu'il croit. Le discours de Poutine est une construction cohérente, un délire logique qui emporte ses admirateurs, mais la logique peut être délirante. Étymologiquement, délire vient du verbe latin delirare, « sortir du sillon », c'est-à-dire ce qui est coupé du sillon, de la terre. On retrouve, par opposition, le « laboureur ».

Toute vision du monde est un aveu autobiographique.

On a noté que sa vocation d'espion lui avait été révélée à 16 ans, en 1968, devant une série télévisée d'espionnage très populaire, « Le Glaive et le Bouclier », orchestrée par Andropov, alors chef du KGB. Cela vous surprend-il ?

Aucunement. Nous faisons tous des rencontres, artistiques ou pas, qui révèlent ce que nous sommes au fond de nous-mêmes. Cela peut être une image, un visage, une parole, qui allume tout notre être. Si j'avais au même âge visionné cette série, il est fort probable qu'elle n'aurait provoqué en moi aucune émotion, car j'avais d'autres rêves, celui notamment d'être psychiatre. Chacun est sensible à différentes informations, nous sélectionnons le monde dans la mesure où il parle de nous, nous avons un goût du monde, Poutine a son goût à lui. À cet égard, toute vision du monde est un aveu autobiographique.

Vous évoquez le plaisir du « mangeur de vent » à se fondre dans l'euphorie d'une foule servile. Cela s'explique-t-il neuronalement ?

Le neuroscientifique Giacomo Rizzolatti, d'origine ukrainienne, a mis en évidence, à partir d'expériences sur les babouins, l'existence des neurones miroirs. Quand le babouin voyait des humains porter la main vers un sandwich s'allumait chez lui la zone neuronale du cerveau qui lui aurait permis de faire le même geste, a constaté Rizzolatti. Cette expérience a été déclinée de multiples façons. On explique ainsi la contagion collective de croyances. Mais aussi celle de l'amour. Il est plus facile d'aimer si l'on se sait aimé.

Guez : « Les dictateurs ont tous les défauts : paranoïa, absence de pitié et d'empathie… »

Vous revenez sur les cas de Josef Mengele, Rudolf Höss ou Adolf Eichmann, qui ont aimé accomplir leur travail d'extermination. Là encore, existe-t-il une explication neurologique ?

Dans un ouvrage publié en anglais, The Brain That Pulls the Triggers : Syndrome E (Odile Jacob, 2021), Itzhak Fried explique qu'il existe deux manières de se soumettre à une injonction. Soit on obéit à sa pulsion : dans le cas de petits enfants qui ont grandi isolés, le cerveau, mal stimulé, a dysfonctionné, le système limbique s'est atrophié, le lobe préfrontal non activé n'inhibe plus l'amygdale, siège des émotions insupportables à supporter comme la rage ou la mélancolie. Un enfant dont le cerveau s'est développé dans un contexte peu stimulant n'a pas acquis la capacité à maîtriser ses émotions. La maîtrise verbale, dans un contexte très appauvri, est aussi absente, il explose pour un rien. C'est le cas d'un Mohammed Merah, qui a tout raté, dans ses premiers jours, à l'école, à l'armée, pour devenir une proie facile pour les djihadistes. Et puis il y a ceux qui se soumettent à une représentation sans critique, ce sont les Mengele, les Eichmann ou les hommes du 101e bataillon de réserve de la police allemande, impliqués dans la Shoah par balles, qu'a étudiés Christopher Browning. Ils ont été bons élèves, ils ont été diplômés, mais par une suspension totale de l'empathie, ils acceptent la vision du chef car elle correspond à leur représentation. Qu'il y a, par exemple, des juifs qui ne sont pas des hommes ou des nazis parmi les Ukrainiens… Ils ne vont pas visiter d'autre monde mental, ils s'en tiennent à celui qui leur plaît, celui qui leur permet de satisfaire leurs désirs. En donnant l'ordre à Eichmann de mettre en place la « solution finale », on lui a donné du bonheur, on a donné un sens à à son monde. Cette mission, il l'a appliquée dans un langage purement administratif, désaffecté de toute émotion, car il n'avait aucun autre langage à sa disposition, comme il l'a reconnu lors de son procès.

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Et ne cessera pas son agression de l'UKRAINE et s'il arrive à faire tomber ce pays et l'asservir comme ses ex-républiques perdues, après la chute du mur de BERLIN la fin de la guerre froide qu'il a réactivée et la puissance de l'ex-URSS adossée à ce grand empire russe tsariste dont il est nostalgique !

À noter entre parenthèse le président turc ERDOGAN bien que faisant partie de L’épouvantail OTAN qui ne fait pas si peur que cela à POUTINE car lui aussi nostalgique de son ex empire OTTOMAN perdu !

Pour le maitre du KREMLIN il se rend bien compte qu’il a contre lui une opposition de bienpensant donneurs de leçons frileux occidentaux, européens, américains de pays libres et démocratiques libres par leurs dirigeants et surtout notre président MACRON grand bavard qui ergote avec lui à bâton rompu sans résultat et qui en plus il se moque de lui et de la France !

Cet individu russe hyper dangereux pour le monde entier ne connait que la force selon ses critères personnels alors il faut l’arrêter le stopper voire l’éliminer pour garantir si possible la paix du monde si fragile !

Puisque l’on ne peut négocier avec un tel individu qui se croit sur de sa force face au reste des occidentaux mous ou pleutres et pour certains frileux à causes de leur besoins énergétiques que leur fournit la RUSSIE !

Il est déjà bien tard pour réagir mêmes avec des mesures économiques ou retentions insuffisantes envers la Russie seule la peur comme le fait ce dictateur envers l’occident peut l’arrêter car il n’y croit pas tant il se croit invincible !

Le printemps des dictateurs et POUTINE en est le chef de file est là nous occidentaux avec nos dirigeants occidentaux européens et USA on est encore dans l’hiver par des réactions inadaptées car ayant oublié leur passé, historique depuis la 2 eme guerre mondiale !

Ce n’est pas notre président sortant avec sa campagne électorale inexistante et son opposition si médiocre qui nous sortira de cette catastrophe européenne et qui sera élu sans problème profitant indirectement de cette guerre par des Français craignant le lendemain !

Jdeclef 13/03/2022 12h46


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