« Valérie
Pécresse est la candidate la plus capée de cette élection »
ENTRETIEN.
Le député du Vaucluse Julien Aubert fustige le bilan du président sortant, loue
les qualités de sa candidate et évoque l’ombre de Nicolas Sarkozy.
La
campagne de Valérie Pécresse patine ? La faute à Emmanuel Macron, président
en surplomb entré trop tard dans la course. Éric Zemmour, plus dangereux
qu'il n'y paraît malgré un creux dans sa campagne ? Un idéologue, plus
friand de concepts que de la réalité. Les ralliés de la dernière heure à
la macronie ? Des opportunistes de la pire espèce.
Julien Aubert, député du Vaucluse et tenant d'une ligne dure au
sein des Républicains, nommé porte-parole de Valérie Pécresse en janvier
dernier, ne veut pas laisser dire que sa candidate serait en perdition. Au
contraire, lui entend opposer projet contre projet pour démystifier
un président installé dans les habits de « communicant ».
« Caméléon », selon Valérie Pécresse, en meeting à Nîmes ce jeudi
17 mars, où le porte-parole recevait la candidate de la fierté française
retrouvée. Et, comme souvent en politique, la meilleure défense, c'est
l'attaque.
Julien Aubert :
D'abord, nous ne sommes pas entrés véritablement dans la cristallisation des
opinions parce qu'il n'y a pas vraiment eu de campagne. Un président qui ne
veut pas débattre, Marine Le Pen qui ne juge pas utile d'affronter directement
ses adversaires, une actualité écrasée par la guerre en Ukraine… Tous ces
facteurs contribuent à invisibiliser la campagne. Il n'est donc pas
certain que les sondages reflètent le niveau d'intérêt véritable des Français
pour le sujet. Je crois ensuite que la semaine qui précédera le premier tour,
les gens comprendront qu'Emmanuel Macron sera, selon toute vraisemblance,
qualifié pour le second tour et la question deviendra inévitablement :
quel candidat pour l'emporter face à lui ? Qui est en mesure d'incarner
une alternative crédible et compétente ? De ce point de vue là, personne
ne reproche à Valérie Pécresse son manque d'expérience, de qualification ou
même de volonté. C'est sans doute la candidate la plus capée de cette élection.
Vous parlez de compétence, mais on s'est beaucoup interrogé sur la
personnalité de la candidate, son manque supposé de charisme, ses gestes, sa
voix… Est-ce que vous le déplorez comme d'autres ou considérez-vous que
l'élection présidentielle, dans la lignée du gaullisme, c'est aussi la
rencontre d'un peuple et d'un homme, en l'occurrence une femme ?
Une chose est certaine, c'est que les idées ne font pas tout. Vous
avez raison, il y a effectivement, comme dans toute élection présidentielle,
une forme de rencontre, de communion entre les Français et leurs représentants
qui doivent s'opérer. Il y a les idées, mais aussi les personnalités. Certains
appellent cela le charisme. Ce qui est assez malheureux, c'est que quand
Emmanuel Macron s'égosillait dans ses meetings avec quelques trémolos dans la
voix, personne ne les retenait contre lui. Fondamentalement, je trouve injuste
de reprocher à quelqu'un son physique ou la manière dont il parle. Ensuite, je
retiens que Valérie Pécresse reconnaît volontiers ne pas avoir été
particulièrement bonne sur la forme lors de son grand meeting au Zénith.
Mais elle a su complètement revoir sa manière d'animer des réunions
publiques, on l'a vu par la suite au Cannet par exemple ou lors de son débat
face à Éric Zemmour. Je pense que pour gouverner la France, la compétence, les
idées, ce que l'on souhaite réaliser, le caractère, la résilience, c'est tout
aussi important, voire plus important.
Valérie
Pécresse fait-elle face à une forme de misogynie comme elle l'a dénoncé ?
Je pense qu'en politique, plus qu'ailleurs, on tolère moins de
choses venant des femmes que pour les hommes.
Je crois que la peur de la guerre, la menace nucléaire, auxquelles
s'ajoutent les problèmes de pouvoir d'achat, conduisent à une forme de repli,
de vote plutôt légitimiste, que l'on a déjà vu dans d'autres circonstances, par
ailleurs. Cela se traduit pour l'instant dans les sondages, mais c'est tout de
même un phénomène assez conjoncturel. À mesure que l'on va s'éloigner du choc
initial, l'effet de sidération sera moins important. Je pense que les gens vont
commencer par analyser de façon plus rationnelle ce qu'il se passe, les
décisions qui sont prises ou pas prises. Regardez, par exemple, ce qu'il s'est
produit au moment du Covid. Dans un premier temps, il ne fallait surtout
pas contester ce qui était décidé de l'Élysée au regard de la situation
sanitaire. Finalement, les gens se sont aperçus que toute une série de
mauvaises décisions avaient été prises. Concernant l'Ukraine, à titre
personnel, je considère qu'Emmanuel Macron, contrairement à ce qui a été
beaucoup raconté, a perdu sa place de médiateur en choisissant de se placer
dans les pas de Washington, sur le volet militaire notamment, ce qui a conduit
à une forme de radicalisation du Kremlin.
Je dirai qu’Éric Zemmour a un
défaut principal : celui de défendre la cohérence de sa pensée, quel qu’en
soit le prix.
De son côté, Éric Zemmour est-il un candidat définitivement
décrédibilisé ?
Je dirais qu'Éric Zemmour a un défaut principal : celui de défendre
la cohérence de sa pensée, quel qu'en soit le prix, en se focalisant uniquement
sur la confrontation des opinions, le débat des idées, mais en faisant fi des
réalités. Sur la question des réfugiés ukrainiens, il a proposé une forme de
« non-accueil » qui est assez cohérente et logique avec sa pensée
initiale, mais qui le place en flagrante contradiction avec le ressenti
politique des Français. Cela montre que sur les sujets politiques et notamment
les questions sensibles comme la prise en charge du handicap, la prise de
parole publique est un art délicat et que l'homme politique ne peut pas être
seulement un penseur, mais aussi un responsable qui doit imaginer ce qui est
praticable. Cette notion de praticabilité, d'adaptabilité, voire de pragmatisme,
je pense qu'Éric Zemmour en est dépourvu. Ce qui lui a porté préjudice dans
l'affaire ukrainienne. Il fait de la rhétorique sans consistance quand il dit
que islam et islamisme, c'est la même chose. Concrètement, qu'est-ce que cela
change par rapport à la politique qui est menée à partir du moment où il ne
ferme pas toutes les mosquées ? Au contraire, cela montre qu'il fait, au
final, la même chose que nous, c'est-à-dire combattre les intégristes
islamistes les plus radicaux. Les mots ne font pas une politique.
Accusés de
« poutinite aiguë », les candidats souverainistes assument
Je trouve que Valérie Pécresse a
beaucoup de courage d’essayer de parler de fond, de solutions et d’idées.
Après Renaud Muselier, président de région, c'est Martine Vassal,
autre figure de la droite locale à Marseille, qui a choisi de soutenir Emmanuel
Macron. Vous êtes député du Vaucluse, le Sud est-il devenu une terre de
conquête pour la majorité ?
Pendant des années, on nous a seriné que la région Paca serait le
laboratoire des droites, ce devait être le lieu terrible des alliances entre la
droite et l'extrême droite. À l'époque, on montrait du doigt ces élus sudistes,
coupables de tentations, mais je note au final et avec un peu d'ironie que la
fusion s'est faite, mais pas là où on l'attendait… Moi, je suis resté fidèle à
ma famille politique. Je constate aussi que ce ralliement aux macronistes ne
procède en rien d'une adhésion franche à des idées plutôt de petits calculs,
variant selon les intérêts bien compris des uns et des autres. Je remarque
simplement que ces gens qui se sont détestés aux Républicains se retrouvent
maintenant dans le même parti. Malheureusement, tout ceci n'est pas pour
encourager les Français à se rendre aux urnes. Pour moi, c'est à vous dégoûter
d'aller voter. Deuxièmement, je pense que c'est une bombe à retardement pour le
président de la République, car, si par malheur il est réélu, il aura à gérer
une grande partie de la classe politique de l'ancien monde, ce qui n'est pas
forcément le meilleur symbole de renouveau. Désormais, le macronisme va
d'Élisabeth Guigou à Gérald Darmanin en passant par Renaud Muselier. Comment ne
pas détourner de la politique des électeurs qui ont fait des choix de droite ou
de gauche assumés à des élections antérieures ?
Justement, craignez-vous une abstention record ?
Je pense qu'elle sera massive en réaction à une élection qui nous
est imposée. Toute la démarche d'Emmanuel Macron me fait penser à ces mots de
Philippe Séguin en 1995 : « Circulez, il n'y a rien à voir, le
gagnant a déjà été désigné, encensé, proclamé. » Dans cette élection,
il n'y a véritablement pas d'enthousiasme. Emmanuel Macron fait une campagne
très molle et, au fond, sans imagination. Rendez-vous compte qu'il y a une
crise du pouvoir d'achat, qui ravage actuellement les porte-monnaie des
Français, en lien avec la flambée des prix du carburant et le coût de
l'électricité, et que sa première mesure est d'annoncer la suppression de la
redevance télévisée. On serait véritablement en droit de se demander d'où vient
ce décalage. Ensuite, sans originalité excessive, le candidat propose la
retraite à 65 ans que nous avions déjà annoncée. Il n'a aucune vision du
pays. Il vous parle de pacte mais, comme souvent avec Emmanuel Macron, c'est de
l'habillage de communicant. Le président de la République ne suscite pas
l'enthousiasme, mais se place volontiers dans la position de vainqueur
autoproclamé pour être rejoint par des gens opportunistes dans la plus grande
confusion, le plus grand chaos. Je trouve au contraire que Valérie Pécresse a
beaucoup de courage d'essayer de parler de fond, de solutions et d'idées.
Valérie Pécresse explique que le bilan d'Emmanuel Macron est son
boulet, mais le silence de Nicolas Sarkozy n'est-il pas devenu celui de la
candidate ?
Valérie Pécresse bat campagne autour d'une équipe rassemblée et de
nombreux soutiens. S'agissant des boulets, je maintiens que c'est du côté
d'Emmanuel Macron qu'il faut se tourner : Sibeth Ndiaye, Agnès Buzyn ou
Alain Griset entre autres… Avec les affaires qui ont éclaboussé ses proches ou
lui-même, on pourrait remplir deux ou trois Almanachs Vermot. Sur la
question des soutiens, ralliements et départs, pourquoi ne questionne-t-on pas
les défections de certains poids lourds macronistes comme Gérard Collomb, ou
encore Hugues Renson qui explique récemment que durant le mandat Macron, le
Parlement n'a été qu'« une chambre d'enregistrement de décisions élaborées
ailleurs » ? Quant à Nicolas Sarkozy, ce sont les médias qui en ont
fait un sujet. Chirac a attendu le 21 mars pour le soutenir en 2007. Et je
ne crois pas que de Gaulle ait jamais apporté son soutien public à Pompidou. Tout
cela pour dire qu'il n'y a pas de règle en la matière, que les gens sont libres
et que l'élection dépend plus du peuple que des soutiens.
En 2014, alors qu'elle présidait la séance, vous appeliez Sandrine
Mazetier « Madame
le Président », déclenchant une tempête médiatique et la critique de
nombreux députés. Allez-vous appeler Valérie
Pécresse « Madame le Président de la République » ?
Ce qui me dérangeait à l'époque, c'était l'idéologie sous-jacente,
la volonté de purger le langage, de le déconstruire. Il n'y a pas trace de
cette idéologie-là chez la candidate des Républicains. Résultat ? Je m'en
fiche et je crois par ailleurs qu'elle-même s'en fiche. Le sujet n'est pas
l'emploi du mot en lui-même, mais bien d'empêcher l'idéologie qui est derrière
de prospérer, une idéologie genrée, fondamentalement wokiste et qui vise à
uniquement à déconstruire la société.
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VALÉRIE PECRESSE coopté par cette
fausse primaire LR réservé aux adhérents ou sympathisants du dernier grand
parti de droite qui sombrera si elle n'est pas élue !
Les caciques de ce vieux parti de
droite de cette V ème république encore divisée par leurs égos démesurés qui
virent à l’obsession pour certains auraient dû choisir un et non pas une de
leurs leaders !
Car depuis FILLON ils ont
accentué leurs divisions de cours d’écoles de garnements à la récréation !
Mais surtout n’ont pas compris
que les électeurs français sont encore des machistes car on voit comment sont traité
les députés féminins rien qu’à l’Assemblée nationale élues de fait par une
fausse parité des gouvernements de tous bords !
Car depuis SEGOLENE ROYAL qui s’est
présentée à l’élection présidentielle battue par N.SARKOZY les suivantes se présentant
à celle de 2022 n’ont vraiment pas la cote sans compter celles ministres
actuelles ou passées dans les gouvernements de tous bords n’ont pas la cote des
Français et donc ces candidates M. LE PEN et son RN qui sert qu’à protester contre
le pouvoir en place et V.PECRESSE A HIDALGO et Même TAUBIRA déjà hors-jeu jusqu’à
S.ROYAL qui a feint de vouloir se représenter mais tellement trainant de
casseroles de mauvaises gestion dans ses mandatures passées n’a plus insistée heureusement !
Même à l’étranger les femmes
chefs d’état comme TATCHER en ANGLETERRE ou même MERKEL ont été mal digérée par
leurs populations même celle-ci en Allemagne par ses choix d’abandonner
totalement le nucléaire par exemple et de dépendre totalement du gaz russe
(mais étant née elle-même en Allemagne de l’est sous l’ère soviétique elle parlait
couramment de fait le Russe avec Poutine !?)
En France cela semble plus simple
les Français ont encore un vernis trop épais de masochisme patriarcal rétrograde
semble-t-il ?!
Jdeclef 20/03/2022 14h20
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