samedi 5 mars 2022

POUTINE est sur sa lancée de reconquête de ses ex-républiques russophones de cette ex URSS voire ex-empire Russe tsariste ! (Il se moque ouvertement des occidentaux et de MACRON biensur !)

 

En Lettonie, dans la ligne de mire de Poutine

REPORTAGE. Le pays balte à l'importante minorité russophone craint d'être visé après l'invasion de l'Ukraine, mais fait confiance à la protection de l'Otan.

Le dirigeant letton avait raison. Lui qui n'a eu de cesse d'alerter l'Occident sur le danger représenté par Vladimir Poutine voit désormais son discours repris à l'unisson en Europe. « Finalement, ils comprennent à qui nous avons affaire », se réjouit Artis Pabriks, ministre de la Défense. « L'agression de Poutine nous a ouvert les yeux, de manière réaliste, sur la situation géopolitique dans laquelle nous nous trouvons », dit-il au Point. La Lettonie est bien placée pour en parler. Ce pays balte, huit fois plus petit que la France, a vécu sous occupation soviétique durant près d'un demi-siècle. Il a regagné son indépendance en 1991, à la chute de l'URSS, en même temps que les deux autres États baltes, Estonie et Lituanie.

Le ministre letton de la Défense Artis Pabriks et le commandant des Forces armées nationales, Leonīds Kalniņš, assistent à l'exercice "Allied Spirit 2022", dirigé par l'armée américaine en Allemagne.  © Armins Janiks / Armīns Janiks, Ministry of Defence - Latvia

Depuis son adhésion couplée à l'Otan et à l'Union européenne en 2004, Riga a toujours été jugée trop alarmiste par les chancelleries occidentales – France en tête – soucieuses de maintenir le dialogue avec Moscou. « L'espoir fait vivre, mais, dès le début, personne au Kremlin, et surtout pas Vladimir Poutine, ne voulait vraiment de négociations, assure Artis Pabriks. Il avait besoin de temps pour faire avancer ses positions. Notre analyse était basée sur ce que les Russes avaient fait aux Géorgiens en 2008, aux Ukrainiens en 2014, puis en Biélorussie en 2020, ce qui ne laissait pas beaucoup de place à l'optimisme. » 

Russie : la guerre des mémoires

Les Lettons se savent aujourd'hui dans la ligne de mire de l'armée russe. « Si l'Ukraine tombe, la pression augmentera ensuite sur nous, les Baltes, comme sur la Finlande, la Suède et la Pologne, avertit le ministre letton de la Défense. Le président russe ne reculera pas et doit donc être stoppé. » Loin de céder aux exigences de Vladimir Poutine, qui réclame la démilitarisation pure et simple des pays d'Europe de l'Est, le gouvernement letton vient de décider au contraire d'accroître la part consacrée à ses dépenses militaires à 2,5 % de son PIB au cours des trois prochaines années. « On ne peut pas négocier le désarmement de l'Europe, baisser la garde ou dissoudre les armées, insiste Artis Pabriks. Si la France était voisine de la Russie, jamais elle n'accepterait cela. »

Nous comptons sur les États-Unis d’Amérique.Artis Pabriks, ministre de la Défense de Lettonie

La Lettonie livre également des armes antichars et antiaériennes aux forces ukrainiennes. Pour garantir sa sécurité, elle compte plus que jamais sur la protection des États-Unis et de l'Otan. Au lendemain de l'invasion de l'Ukraine, Joe Biden a annoncé le déploiement de 4 700 soldats supplémentaires pour renforcer le flanc oriental de l'alliance. Une décision qui a soulagé Riga. « Oui, nous comptons sur les États-Unis d'Amérique car ils font ce qu'ils disent », souligne le responsable letton. « J'ai été réveillé en pleine nuit au moment de l'attaque russe sur l'Ukraine, raconte-t-il. Et à peine quatre heures plus tard, le bataillon de l'armée américaine se posait déjà sur une base militaire lettone. »

Des soldats américain de la 173e brigade aéroportée de l’US Navy posent à l'intérieur de la base militaire d'Adazi, en Lettonie, où ils sont arrivés le 24 février 2022. © GINTS IVUSKANS / AFP / Gints Ivuskans/AFP

C'est en banlieue est de Riga que 300 soldats de la 173e brigade aéroportée de l'US Navy ont atterri le 24 février. Ils sont venus prêter main-forte au groupement tactique multinational de l'Otan stationné en Lettonie depuis 2017, dans le cadre de la présence avancée renforcée (EPF) de l'alliance en Europe de l'Est. Créés après l'annexion de la Crimée par la Russie, ces bataillons terrestres, composés de 1 200 soldats chacun, ont également été déployés dans les deux autres pays baltes, ainsi qu'en Pologne. Leur mission : fournir une réponse alliée immédiate à la moindre agression ennemie.

« Les buts de guerre du Dr Folamour de Moscou ne sont pas atteints »

Placée sous commandement canadien, l'unité lettonne, constituée de dix nationalités différentes, a élu domicile au milieu d'une forêt de pins bordée de lacs gelés. D'imposantes clôtures barbelées signalent le périmètre ultrasécurisé de la base militaire d'Adazi. À l'intérieur, une vingtaine de soldats achèvent leur course quotidienne en lançant des cris de ralliement en espagnol. Arrivés devant leur baraquement, ils entament des exercices de tractions, à quelques mètres de véhicules blindés cachés sous des bâches kaki. « On ne modifie pas l'entraînement que l'on réalise depuis deux ans, assure un officier. Rien n'a changé dans la posture que nous adoptons. »

Balles de tennis

Des militaires bravent le froid glacial pour s'affronter sur un terrain de football, d'autres échangent des balles de tennis. L'ambiance est bon enfant. Difficile d'imaginer que des dizaines de milliers de troupes russes sont massées à moins de 200 kilomètres de là. Mais à en croire les responsables, l'entraînement militaire se déroulerait ailleurs en forêt. Des soldats en treillis surgissent de la salle de musculation flambant neuve. Âgés d'une vingtaine d'années, ils portent un béret rouge et bombent le torse. Ils sont américains et arrivent de la base de Vicence, dans le nord de l'Italie. La tension se lit dans leurs yeux. « Je ne me rappelle pas avoir subi une invasion de toute ma vie », avoue l'officier. 

Le général de brigade Janis Kazocins, conseiller à la sécurité nationale du président de la République de Lettonie, pose devant le château de Riga, la résidence officielle du chef de l'État, le 28 février 2022. © Armin Arefi

Au cœur de Riga, dans le château du XVIe siècle faisant office de résidence officielle du président de la République, le général de brigade Janis Kazocins, conseiller à la sécurité nationale, est sur le pied de guerre. « On a toujours pensé que Vladimir Poutine était rationnel, mais il ne le semble plus autant qu'auparavant et sa menace d'utiliser l'arme nucléaire doit être prise au sérieux », prévient cet ancien chef des services de renseignements lettons. Si le président russe fait désormais l'unanimité contre lui, la marge de manœuvre des pays occidentaux face à Moscou reste étroite. « Si l'on engage des troupes de l'Otan sur le terrain ou si l'on impose une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine, cela impliquera d'être visé par des frappes russes, ce qui conduira à la troisième guerre mondiale », avertit le conseiller à la sécurité nationale. « Il faudrait plutôt agir à travers la société civile russe et des changements politiques graduels. Nous observons déjà une scission entre une partie de la population russe et le Kremlin. » Les sanctions économiques sans précédent prononcées contre Moscou visent à accroître ce mécontentement.

Les forces de l'Alliance atlantique stationnées en Lettonie ont avant tout une vocation dissuasive. « Nous nous sentons raisonnablement en sécurité depuis que nous bénéficions de la présence avancée renforcée, confirme Janis Kazocins. Celle-ci a beau ne pas être significative sur le plan militaire, elle reste importante sur le plan symbolique, car elle implique une vingtaine de membres de l'Otan, ce qui veut dire que si la Russie nous attaquait, l'article 5 de la charte de l'alliance serait activé. » Cette disposition stipule que l'ensemble des membres de l'Otan se considèreraient alors comme agressés et pourraient alors riposter militairement.

Corridor de Suwalki

Reste que l'organisation possède un point faible sur son flanc oriental : le « corridor de Suwalki », ce passage étroit de seulement une centaine de kilomètres entre l'exclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie, dans la zone frontalière entre la Pologne et la Lituanie. Sa capture par l'armée russe couperait les pays baltes du reste de l'Europe. « La fermeture de ce passage serait également vue comme une attaque contre l'Otan, prévient le conseiller letton à la sécurité nationale. Il y aurait alors de vastes conséquences. »

Ukraine : Poutine est-il fou ? Le « tsar » (et la Russie) sur le divan

Des Lettons manifestent quotidiennement leur soutien aux Ukrainiens devant l'ambassade de Russie à Riga, une résidence de style Art nouveau placée sous haute protection policière. Des chants patriotiques sont entonnés. Les automobilistes de passage klaxonnent en solidarité. « Poutine nous aurait envahis si nous n'avions pas été membres de l'Otan, juge Olga, en brandissant un drapeau ukrainien au-dessus de sa tête. N'oubliez pas qu'il veut récupérer tous les anciens territoires de l'URSS. » Née à Riga, cette étudiante en langues de 22 ans d'origine ukrainienne se réjouit tout autant que son pays fasse partie de l'Union européenne. « Cette adhésion nous a apporté beaucoup de privilèges et de garanties, tant au niveau économique que de la santé », souligne Olga, qui aimerait partir étudier à l'étranger dès le prochain semestre dans le cadre du programme européen Erasmus. À l'entendre, c'est l'avenir du vieux continent qui se jouerait aujourd'hui en Ukraine. « Ce pays est la dernière garde de l'Europe face à la Russie », met-elle en garde. 

Olga, étudiante lettone de 22 ans d'origine ukrainienne, manifeste son opposition à l'invasion russe de l'Ukraine devant l'ambassade de Russie à Riga.  © Armin Arefi pour "LE POINT"

La Lettonie, au même titre que l'Estonie et la Lituanie, s'est toujours considérée comme européenne. Faisant partie de l'empire russe durant deux siècles, ces trois États ont connu en 1918 une première période d'indépendance avant que l'Union soviétique (en 1940), l'Allemagne nazie (de 1941 à 1945) puis à nouveau l'URSS (en 1945) n'occupent leur territoire. « Les pays baltes ont toujours été perçus comme une exception au sein de l'empire soviétique en étant des Républiques occidentales, européennes, non slaves et non orthodoxes », explique l'historienne lettone Una Bergmane, chercheuse à l'université d'Helsinki. « Elles constituaient les trois régions les plus riches de l'URSS et étaient surtout considérées comme des destinations de vacances, où le niveau de vie était plus prospère qu'ailleurs. »

Déportations de masse

Sous l'occupation soviétique, la Lettonie n'échappe pas aux déportations de masse instaurées par Joseph Staline et voit s'installer sur son territoire un nombre croissant de populations russophones, séduites par les stations balnéaires du littoral baltique. De 75 % en 1939, la part des Lettons dans le pays chute à 50 % en 1989, tandis que la capitale Riga devient majoritairement russophone. « L'augmentation de la communauté russophone durant l'occupation soviétique a provoqué une vraie anxiété à la fin des années 1980, avec l'impression que le letton avait de moins en moins de place dans l'espace public », ajoute Una Bergmane. « Il s'est développé à l'époque un grand sentiment d'appartenance culturelle à l'Europe, et le retour vers ce continent a été l'un des principaux slogans du mouvement d'indépendance. »

Des soldats espagnols de l'Otan achèvent leur entraînement physique dans la base d'Adazi, en Lettonie, le 28 février dernier.  © Gints Ivuskans / www.gintsivuskans.com / Gints Ivuskans/AFP POUR « LE POINT »

Il faudra cependant attendre 1995 et un accord entre Moscou et Riga pour que l'armée russe quitte définitivement la Lettonie, poste le plus avancé dont elle disposait en Europe. Dès lors, les pays baltes entament les négociations pour intégrer l'Otan et l'Union européenne. « Il y avait toujours la crainte que la Russie puisse tenter de nous envahir à nouveau », explique Imants Liegis, ancien ambassadeur de la Lettonie à l'Otan et en France. « Il s'agissait de retrouver notre indépendance et notre sécurité. Nous avons repris la place en Europe qui nous avait été niée pendant cinquante ans. »

La double accession des pays baltes à l'Otan et à l'UE en 2004 irrite au plus haut point Moscou, qui estime que la promesse qui lui aurait été faite en 1991 par les États-Unis de ne plus étendre l'alliance vers l'Est est ainsi bafouée. « Mensonge et désinformation », répond Imants Liegis, qui a également servi comme ministre letton de la Défense entre 2009 et 2010. « Jamais une telle promesse n'a été formulée, assure-t-il, et l'Otan, qui ne partage que 6 % de ses frontières avec la Russie, reste une organisation défensive qui ne constitue pas la moindre menace pour Moscou. » De la même manière, ce diplomate de carrière, aujourd'hui chercheur à l'Institut letton des Affaires internationales, estime que le Kremlin ment lorsqu'il affirme que la communauté russe de Lettonie serait discriminée.

Loin du centre historique de Riga, de l'autre côté du fleuve Daugava s'élève un immense obélisque de béton, couronné d'une étoile soviétique. Construit en 1985, le « Monument de la victoire » est dédié aux milliers de combattants de l'Armée rouge qui ont libéré la Lettonie du joug nazi. Ils sont symbolisés par trois soldats de bronze géants, saluant l'allégorie de la mère patrie. Ce matin, des éclats jaunes et bleus marquent encore les dalles de pierre noircies au pied du monument. Les couleurs du drapeau ukrainien ont été peintes par des opposants à l'invasion russe de l'Ukraine. Elles ont été effacées à la hâte et recouvertes de fleurs par des députés lettons russophones.

Il existe des similitudes entre l’Ukraine et la Lettonie.Igor Pimenov, élu du parti social-démocrate

« Nous sommes très en colère contre la Russie qui a agressé l'Ukraine et violé tous ses engagements internationaux, mais il n'est pas correct de s'en prendre ainsi au Monument de la victoire », se désole Igor Pimenov, élu du parti social-démocrate Harmonie. « Cet édifice n'a pas été construit à la gloire de la Fédération de Russie mais aux soldats de l'Armée rouge, qui étaient russes mais aussi lettons, ukrainiens, ou biélorusses ! » Né à Riga de parents russes, cet informaticien de formation fait partie de la communauté russophone de Lettonie. Elle représente encore un tiers de la population (1,9 million). « Il n'existe pas de discrimination légale contre la minorité russophone de Lettonie », souligne dans un anglais parfait le député de 69 ans. « En revanche, le gouvernement letton poursuit une politique de réduction de l'instruction de la langue russe à l'école, ce qui constitue à mon sens une violation de ses engagements internationaux sur les droits des minorités. » 

Le député letton russophone Igor Pimenov pose devant le "monument de la victoire" à la gloire des troupes soviétiques qui ont libéré la Lettonie de l'occupation nazie en 1945. © Armin Arefi pour "LE POINT".

En 2012, la majorité des Lettons a rejeté par référendum la désignation du russe comme seconde langue officielle du pays. Depuis, seul le letton est utilisé dans l'enseignement secondaire. Une situation qui n'est pas sans rappeler l'Ukraine, où la suppression du statut de langue officielle du russe en 2014 a servi d'excuse à Vladimir Poutine pour annexer la Crimée. « Il existe des similitudes entre l'Ukraine et la Lettonie, où les gouvernements poursuivent une politique visant à renforcer l'ukrainien et le letton, au détriment du russe, estime ainsi Igor Pimenov. Ces offenses contre les minorités russophones sont alors exploitées par des hommes politiques pro-russes. »

L'élu est d'autant plus amer que sa formation politique, dirigée par des russophones et arrivée en tête des dernières législatives de 2018, n'a pu accéder au gouvernement. Elle a été neutralisée par l'alliance conclue entre cinq formations rivales qui l'accusaient d'être liée au Kremlin. « C'est de la pure propagande russe que d'affirmer que les russophones seraient d'une quelconque manière opprimés dans les pays baltiques », rétorque Marija Golubeva, membre du parti Développement/Pour, qui a rejoint la coalition gouvernementale. « Cela n'a absolument aucun fondement. » Elle-même issue de la communauté russophone, elle est aujourd'hui ministre de l'Intérieur de la Lettonie.

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Pourquoi s'arrêterait il les occidentaux et USA avec leur OTAN bouclier inefficace si ce n’est que celui-ci lui fait soi-disant peur ce qui lui sert d’alibi pour se protéger car l’attaque est toujours plus efficace que la défense et les alliés des pays libres et démocratiques ne veulent ou ne peuvent rien faire par peur d’une 3eme guerre mondiale !?

Car bien sur l’OTAN USA FRANCE ANGLETERRE alliés etc ;  ont l’arme nucléaire aussi et peuvent ajouter des missiles nucléaires rapidement au frontières européennes des anciens pays qui était sous le rideau de fer de l’URSS tombé en 1989 après la chute du mur et fin de la guerre froide et la réunification des deux Allemagnes qui du fait de cette nouvelle crise frontalière à l’est réarme ou les pays scandinaves comme par exemple la FINLANDE qui reconstitue son service militaire ou la SUEDE qui a vu son ciel survolé par des avion russes !?

On peut toujours demander à notre petit MACRON candidat à sa réélection entre deux meetings de cette déplorable campagne électorale d’encore téléphoner à son interlocuteur favori et tailler une bavette à bâton rompu pour lui demander de cesser de jouer à la guerre qui effraie le monde entier de toute façon cela ne coute rien et notre petit monarque sans couronne n’a aucun amour propre les insultes diverses lui glisse dessus comme sur les plumes d’un canard et profitera de ce geste courageux sans risque pour sa notoriété !?

Car s’il est réélu, je le plains car il faudra qu’il assume ce nouveau mandat de chef d’état et comme cette crise avec la Russie ne sera pas terminée à moins d’un miracle de la part de POUTINE ou de son élimination car plus dangereux qu’un virus sanitaire s’il est toujours présent !

Jdeclef 05/03/2022 14h06


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