À droite,
l’heure du Big Bang a sonné : Ou pour qui sonne le glas !?
RÉCIT.
Résigné à la défaite, le parti refondé par Nicolas Sarkozy est tourné
vers un objectif : sauver les législatives. Et préparer
la recomposition à droite.
Brigitte
Macron, discret agent traitant du président avec la droite ? Ce
3 mars, sous la coupole de l'Académie française, un illustre parterre
écoute le nouvel immortel, l'avocat François Sureau, dérouler son discours de
réception. Au premier rang, séparés par le siège laissé vacant par Emmanuel
Macron, retenu par sa déclaration de candidature prévue le soir même sous la
forme d'une lettre aux Français, la première dame apparaît en grande
conversation avec François Fillon. « Il ressortait de leur discussion que Fillon avait souvent
le président au téléphone. Bizarrement, les électeurs fillonistes partent chez
Macron… », sourit une oreille indiscrète. Six jours plus tard,
on retrouve la
first lady, dont le cœur penche notoirement à droite, devant la
basilique Sainte-Clotilde (Paris 7e) pour les adieux à Jean-Pierre
Pernaut, claquant une bise chaleureuse à Nicolas Sarkozy et devisant gaiement
avec Carla.
Valérie Pécresse aura attendu en vain un geste de l'ancien
président, redoutant désormais qu'il n'apporte son soutien au président avant
le premier tour de la présidentielle. Au point que la rumeur d'un ralliement dès
ce dimanche, prestement enterrée par la sarkozie, a circulé. « Si le
ou la représentante de l'extrême droite est en situation de l'emporter, Nicolas
s'exprimera. La guerre en Ukraine peut aussi avoir un impact sur sa décision.
La dernière fois qu'il a vu Macron, ça s'est très bien passé. Et il n'est pas
emballé par Pécresse », serine un fidèle, sans qu'il soit
nécessaire de traduire. « Sarko va-t-il enfoncer le dernier clou sur le cercueil de
la candidate de son parti ? » éreinte un ténor de LR,
outré.
C'est dire si,
dans les entrailles de la planète politique, les plaques tectoniques se sont
remises à trembler. Promis par les sondages à une réélection dans un fauteuil,
le président entend finir le travail de dépeçage de la droite entamé en 2017.
Il n'y a plus guère que Pécresse pour promettre encore une « surprise »
à son camp. « François-Xavier
Bellamy se marre : elle va finir comme lui, sous la barre des 10 %
[le score du candidat LR a atteint 8,5 % aux européennes de 2019,
NDLR] »,
grince un leader de LR. Au terme d'une campagne en forme de quasi-reconduction
pour Emmanuel Macron, beaucoup à droite ont acté la défaite et n'ont plus
qu'une obsession : se sauver d'une mort quasi certaine.
L'implosion, le spectre qui hante la droite
La question est : est-ce
qu’on s’ouvre les veines avant le premier ou le second tour ?Un
député LR
« Ça va être la Bérézina (sic). Le PS a connu ça : il faudra vendre le siège de Vaugirard, comme Solférino », cauchemarde une figure du parti. « La question est : est-ce qu'on s'ouvre les veines avant le premier ou le second tour ? » ironise un député en vue. Un collaborateur ose la métaphore guerrière pour illustrer l'ambiance au siège de la rue de Vaugirard (Paris 15e) : « Tout le monde est un peu crispé et a tendance à balancer. Ne manque que l'étincelle qui surviendra au soir du premier tour. Selon l'importance de la déflagration, on y verra plus clair entre les résidus de chair tombés sur le champ de bataille. » L'implosion, évitée de peu en 2017, tel est le spectre qui hante la droite. « Le tableau change du tout au tout en fonction de deux paramètres : qui est au second tour face à Macron ? Et est-ce que Zemmour est devant Pécresse ? Si oui, les données d'une recomposition politique sont devant nous », décrypte un stratège de Reconquête, le jeune parti bâti par l'ancien polémiste. Pour les Républicains, l'enjeu n'est plus tant de l'emporter ni de se qualifier au second tour – « ce serait un exploit », avoue-t-on – que de devancer à tout prix le candidat nationaliste. On comprend, à cette aune, la hargne qui régnait lors du duel Pécresse-Zemmour sur le plateau de LCI le 10 mars. Au-delà de leur sort personnel, tous deux jouaient le destin de leur parti.
Débat
Pécresse-Zemmour : deux nuances de droite
« Valérie peut limiter la casse. Gagner, non. Si elle arrive
troisième derrière Le Pen, c'est un échec mais elle s'en tire. Elle
arrêtera la politique après la fin de son mandat à la région Île-de-France, et
nous on restera dans le paysage. Mais si elle est cinquième derrière tout le
monde, c'est un tsunami », analyse
crûment un dirigeant LR. « Si elle est deuxième, on aura 150 députés ; si
elle est troisième, 100 ; et si elle est quatrième, on n'en aura plus
que 30 sur le modèle du PS en 1993. Je parie plutôt sur cette
option », complète un sénateur LR. Le pire des
scénarios ? Éric Zemmour passe au second tour et LR se déchire sur la
consigne de vote. Que ferait Éric Ciotti, qui avait promis de voter pour lui
lors de la primaire interne ? « Le moment clé sera le soir du premier tour. On verra qui
appelle à voter pour qui », glisse un sénateur. Le partage du
monde se fera à cet instant précis. L'explosion peut-être aussi.
Enfants bâtards de l'UMP, fondée en 2002 pour souder les
chiraquiens et giscardiens face à la montée du FN, les Républicains ont-ils
encore des raisons de vivre ensemble ? Quoi de commun entre la campagne
d'une Pécresse en 2022 et celle d'un Bellamy en 2019 ? L'un des
cerveaux de la primaire LR avance une explication historique au délitement qui
guette le parti : « La droite tient depuis Chirac et l'UMP par la gagne.
C'était le parti de gouvernement qui se retrouvait aux manettes tous les cinq
ans environ. Parce qu'on gagnait, on arrivait à faire cohabiter des gens très
différents, du CDS [Centre des démocrates sociaux, NDLR] à Charles
Pasqua, du centre gauche à la droite libérale, malgré des divergences
idéologiques très fortes. Ça fait dix ans qu'on n'est plus aux manettes, c'est
notre record. Tous nos élus ont été biberonnés au fait qu'ils étaient le parti
du pouvoir. Et nos électeurs suivaient parce qu'ils sont légitimistes,
orléanistes. Les affaires Fillon et Sarkozy nous ont tués, il n'y a plus que les
seniors qui votent pour nous. Si on perd une troisième fois, c'est foutu, on
n'aura plus la légitimité, on passera le flambeau et les composantes qui
tenaient ensemble depuis 1958 se désagrégeront. Notre drame, c'est
qu'on ne se bat pas pour des idées, mais pour gouverner. On ne sait pas comment
prendre Macron car on ne sait pas où on habite… »
Il y a eu une dérive et on dérive
rarement du bon côté.Éric Woerth
L'ancien ministre LR Éric Woerth, qui a rallié la macronie, avance
pour sa part la théorie de droites devenues inconciliables en l'absence d'un
chef fort pour les faire cohabiter : « On a assisté à une droitisation de LR, quitte à oublier ses
fondamentaux économiques et européens, ce qui a conduit à l'apparition de
branches assez irréconciliables. Il y a eu une dérive et on dérive rarement du
bon côté. Ces fractures ont toujours existé mais, jusqu'ici, elles étaient
fermement tenues par un leader qui faisait une synthèse acceptable par
tous. »
« Les amis du “Dalmatien” »
Dans ce sauve-qui-peut général, certains cherchent déjà une terre
d'asile et lorgnent vers Horizons, la formation d'Édouard Philippe. Lequel se
garde de répondre, soucieux de laisser pour l'heure le terrain au
président-candidat. « À droite, certains modérés se disent que c'est à
considérer : il vient de chez nous, on est en famille. Mais il ne bouge
pas, on ne sait pas ce qu'il veut ! On hésite, car ça reviendrait à passer
de l'opposition à l'opposition interne. Comme ça chauffe entre lui et Macron,
on se retrouverait cornérisés, marqués au fer rouge comme les amis du
“Dalmatien”. Quant à soutenir directement Macron, c'est comme arriver à Pôle
emploi : “Prenez un numéro !” Rien qu'avec Muselier, Vassal, Estrosi
et Falco dans le Sud, on va finir avec un gouvernement à 3 000 ministres »,
moque un sénateur.
Quant aux centristes associés à LR, ils sont en passe de larguer
les amarres, tenus à bout de gaffe par des Républicains qui gardent jalousement
les rares fiefs gagnables aux législatives. « Il n'y avait pas assez de chaloupes pour tout le monde à
bord du Titanic ! », excuse une figure de LR. Peu à droite
parient en revanche sur des ralliements massifs à Reconquête d'ici l'été. Sauf
qualification de Zemmour au second tour au soir du 10 avril, ses chances
de s'implanter aux législatives sont jugées modestes – lui-même convoiterait la
circonscription de Brigitte Kuster dans les 16e et 17e arrondissements
de Paris. « Au
Sénat, six ou sept élus peuvent encore basculer après Sébastien Meurant, guère
plus », calcule un élu de la Haute Assemblée.
La vraie bataille pour la droite, désormais, ce sont les
législatives. Elles peuvent être la planche de salut des Républicains, qui
espèrent sauver une bonne part de leurs 102 députés et apparentés. Le
maillage territorial du parti et ses élus locaux restent sa grande force,
sa colonne vertébrale, sa chance de survie. Or la faible participation
attendue au scrutin de juin pourrait contrarier les prétentions des partis
d'extrême droite : il faut, pour se qualifier au second tour, recueillir
12,5 % des électeurs inscrits, soit 25 % des suffrages exprimés avec
une abstention de 50 %. « Le Rassemblement national et Reconquête vont aligner des
candidats partout pour récupérer du financement public. Ils vont se
neutraliser, c'est notre chance », parie un tacticien de LR.
Sauf, hypothèse jugée catastrophique mais improbable, si Marine Le Pen et
Éric Zemmour s'alliaient pour s'implanter à l'Assemblée, amorçant le
rassemblement de la droite dite hors les murs.
Abstentionnistes :
ils peuvent encore chambouler la présidentielle
Jacob a vissé les listes
Moi, je m’occupe de mon c… !Un
député LR qui se concentre sur les législatives
Autre facteur d'espoir pour LR : une vague macroniste au
premier tour des législatives pourrait être suivie d'une correction au second,
en vertu de l'adage selon lequel on ne met pas tous ses œufs dans le même
panier, qui plus est après une présidentielle fantôme. C'est Christian Jacob
qui, sauf remontada de Valérie Pécresse, devrait mener ce combat, avant de
laisser les clés du parti à l'été. Depuis des mois, le chiraquien a vissé les
listes législatives, passant au scanner le CV des candidats et leur
implantation locale. « Les circonscriptions qui ont survécu à 2017 sont
extrêmement solides. La probabilité que les députés LR soient réélus est
fortissime », évalue un fin connaisseur de la carte
électorale. Résignés à encaisser une troisième défaite présidentielle, les
candidats déjà investis boudent le QG de Pécresse pour sillonner leurs fiefs. « Moi,
je m'occupe de mon c… ! » lance tout de go un élu
pourtant fortement impliqué dans la campagne présidentielle. Si cela ne suffisait
pas, les sarkozystes chantent déjà les louanges du « Patron ». « Nicolas
reçoit toujours beaucoup rue de Miromesnil (Paris 8e), des gens
lui demandent de l'aide, susurre un de ses lieutenants. Quand les candidats aux
législatives seront en apnée, ils l'appelleront. Lui seul peut sauver
LR ! » Il n'est pas seul à y songer.
La
dissolution, la manœuvre qui tenterait Macron
Wauquiez en embuscade
Ce 2 février, au matin, une haute silhouette
gravit quatre à quatre les escaliers qui mènent aux appartements du
questeur de l'Assemblée. Éric Ciotti, titulaire de ce poste prestigieux pour
quelques semaines encore, a donné rendez-vous à un vieil ami. Il est question,
autour d'un café, de la direction du parti. « Il n'y a aucune raison qu'on s'affronte, mais il faut tenir
compte de ma nouvelle stature. Je suis prêt à faire équipe, mais si tu n'y vas
pas, j'y vais ! » expose en substance le finaliste de la
primaire LR, fort de ses presque 40 % au premier tour. L'invité du jour
écoute, mais ne livre rien de ses intentions. Laurent Wauquiez, puisqu'il
s'agit de lui, veut se laisser l'été au moins pour songer à la suite. Sur le
chemin qui conduit jusqu'à la présidentielle de 2027, il a l'avantage du temps
– « ils
oublient tous que je suis plus jeune qu'eux », souligne en
privé celui qui fêtera en avril ses 47 ans. « Il n'a pas le caractère
d'un Baroin, il ne sera pas aux abonnés absents mais il lui manque beaucoup
d'éléments : comment on sort des législatives ? Est-ce que Zemmour
gagne des députés ? Il n'est pas en jachère mais il se pose la question du
comment », temporise un proche.
Coignard
– Avec ses excellents amis, Pécresse n'a pas besoin d'ennemis !
Discret, il est pourtant dans tous les esprits. Sa présence
assidue aux réunions LR pour les investitures des législatives a frappé. Avec
Sarkozy, sa relation se serait apaisée. « Quoi qu'on en dise, c'est quand même le plus doué de
sa génération », concède l'ancien président en petit comité. « Tout
ça ne peut se faire qu'autour de Laurent, il n'y a que lui, même s'il est
encore handicapé dans l'opinion et traumatisé par les européennes de
2019 », achève l'un de ses soutiens. « Si on
doit reconstruire, il faut une droite qui soit forte, populaire et sociale.
Très audacieuse sur l'autorité de l'État et les questions de sécurité, de
justice et d'immigration. Attentive à la redistribution sociale, la politique
familiale, aux droits de succession et au pouvoir d'achat »,
esquisse Brice Hortefeux, proche du patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Immense paradoxe : Valérie Pécresse se bat pour sauver les meubles à LR
afin que Laurent Wauquiez, dont elle a toujours réprouvé la ligne, puisse
peut-être imposer son leadership.
Dati « réfléchit » au parti
Sur quelle ligne idéologique se fera la reconstruction des
Républicains ? En interne, certains ont la tentation de la table rase. Des
soutiens de Xavier Bertrand se demandent s'il ne faut pas tout reconstruire du
sol au plafond. Rachida Dati aussi, qui convoite la succession de Jacob.« Elle
réfléchit, elle consulte, elle serait prête à refonder un nouveau parti »,
glisse son entourage. D'autres, plus radicaux, en appellent à une grande
clarification, à droite toute, pour reconquérir les électeurs partis chez
Le Pen et Zemmour. « Il faut tirer les leçons de 2017. L'échec
de 2022 y puise ses racines. En 2017, nous avons voulu continuer
comme avant. On a présenté des candidats aux législatives en ménageant le
centre et on a loupé le coche. Le FN était sonné, Marine Le Pen très
affaiblie, et on a fait comme si de rien n'était. Du coup, on a subi les
ralliements à Macron venant de notre camp, Édouard Philippe en tête. Est-ce
qu'il n'est pas temps de parler de la droite, non pas hors les murs, mais sans
les murs ? Le Pen, c'est terminé, on aura des déperditions à LR avec
tout un tas de recyclés et de traîtres qui se barreront chez Macron, mais on
garde un réseau d'élus locaux puissant. On peut être le pôle de la
reconstruction ! », plaide un haut responsable LR.
Sous couvert de off, certains envisagent même à terme des « passerelles
avec l'extrême droite » pour tendre la main à des Guillaume
Peltier, Nicolas Bay et Marion Maréchal : « Ça va tanguer chez nous
mais, cette fois, il faut oser. »« Ce serait une rupture du pacte
fondateur de l'UMP ! », s'étrangle un juppéiste, qui y
voit une manœuvre pour expurger le parti des modérés. Un partage des eaux, en
somme, qui verrait les Républicains devenir la droite nationale et la macronie
le nouveau centre droit. Un élu soupire : « Macron et Philippe
n'attendent que ça pour faire leur marché… »
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Qui se prend monarchique car
gouvernée pour un pseudo petit bourgeois faux monarque opportuniste parvenu s’étant
trouvé là au bon moment que ce soit en en 2017 et 2022 !
Et par la médiocrité d’une classe
politique sclérosée déjà bien avant son arrivée au pouvoir depuis ses derniers
quinquennats et même depuis 40 ans !
Car la division systématique de
ces politiciens et leurs égos démesurés de tous bords par ces partis ringards ont
fait leur œuvre depuis ces dernières mandatures !
Pour devenir en plus en avril 2022
par la réélection du président sortant par suite de circonstances de guerre aux
frontières de l’Europe et des Français désabusés ayant peur du lendemain notre
petit bourgeois dont la tête va si enfler qu’il aura du mal à ceindre cette
nouvelle couronne !
Car nos dirigeants actuels depuis
2017 ont bien compris le caractère des Français en fait et jouent sur leurs défauts
frondeurs individualistes versatilité et culture du chacun pour soi pour
conserver leurs petits conforts car encore trop gâtés mais cela ne va durer !
Macron a saisi une fois de plus
la balle au bond de l’opportunisme, mais ne fera rien de mieux puisqu’il a fait
peu en 2017 le retard étant trop important (en espérant qu’il ne versera pas
dans une démocrature qui ne veut pas dire son nom car ayant déjà trop de
pouvoir que lui donne cette Vème république obsolète car c’est de plus en plus
courant dans de nombreux grands pays qui étaient démocratiques et libres avant !?)
Les jours sombres attendent la France l’Union Européenne et occident surtout s’ils n’arrivent pas à vraiment s’unir
autrement qu’en paroles ou bavardages stériles avec un dictateur incontrôlable !
Le monde change mais pas en bien
et cela se dégrade chaque jour il faut que les Français pour leur liberté se réveillent
et réagissent très vite car étant en campagne électorale inexistante ratée en
plus par malchance coïncidence de date !
Jdeclef 22/03/2022 10h46
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