vendredi 4 mars 2022

L’OTAN est une association défensive de la guerre froide des pays occidentaux pour se protéger à l’origine de l’URSS ! L'alibi de POUTINE pour détruire l''UKRAINE et peut être plus après ?!

 

« Les buts de guerre du Dr Folamour de Moscou ne sont pas atteints »

ENTRETIEN. Michel Foucher, diplomate et géographe spécialiste des frontières, décrypte les enjeux de la guerre en Ukraine et le jeu russe dans la région.

Géographe spécialiste des frontières, ancien directeur du Centre d'analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères, diplomate – il fut ambassadeur en Lettonie de 2002 à 2006 –, Michel Foucher porte pour Le Point un regard aiguisé sur la guerre en Ukraine et sur le jeu des Russes dans cette région – qui dure depuis des siècles !

Le Point : La guerre se poursuit. Que cherche Poutine, sur le terrain ?

Michel Foucher :À prendre Kiev, bien sûr. Mais ce n'est pas tout. Poutine a toujours cherché à améliorer la place de la Russie sur la mer Noire et la mer d'Azov. Par exemple, avec l'indépendance de l'Abkhazie, ravie à la Géorgie en 2008, il a augmenté son accès au littoral de la mer Noire de 140 kilomètres. Les Ukrainiens vont sans doute perdre toute la région littorale comprise entre Odessa et Marioupol. Je n'ai pas pensé que Poutine pouvait viser pour l'Ukraine un scénario de neutralité à la finlandaise, qu'il n'est plus possible de mettre en œuvre. En revanche, il peut être tenté par un scénario à la polonaise, c'est-à-dire une division du pays de part et d'autre du Dniepr, un fleuve comptant peu de ponts et pouvant mesurer entre deux et douze kilomètres de large.

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Et la partie située à l'ouest du Dniepr ?

L'Ukraine occidentale est incontrôlable par les troupes russes. Elle n'a été soviétisée que depuis 1945, compte une puissante Église uniate et, c'est vrai, des mouvements extrémistes ; c'est un foyer du nationalisme ukrainien. Dans le cas d'une partition, on en reviendrait donc à un pays réduit à ce qui fut la partie ukrainienne de l'empire polono-lituanien. Comme la France avec la Bretagne, l'Alsace ou le Dauphiné, l'Ukraine s'est formée à partir de différentes pièces.. Et souvenez-vous que le mot Ukraine signifie « confins ». Chaque fois que j'y suis allé, c'était pour parler des frontières. En réalité, les Ukrainiens me faisaient venir parce qu'ils ne savent pas où ils sont. L'intérêt de l'Ukraine, ce sont ces terres noires, le fameux tchernoziom, un sol extrêmement profond formé d'humus sur deux ou trois mètres d'épaisseur, que l'on trouve dans toute la partie centrale du pays, jusqu'au Donbass. Cette steppe aux herbes hautes fut la base nourricière de la cavalerie polonaise. C'est elle qui avait permis, sous la conduite de Jan III Sobieski, de repousser les Ottomans à Vienne en 1683.

L'Ukraine a-t-elle un véritable intérêt stratégique ?

L'atout stratégique de l'Ukraine ancienne, c'était son emplacement sur l'isthme allant de la mer Baltique à la mer Noire, où se sont déroulées toutes les plus grandes batailles européennes. Citons celle de Poltava (rive gauche du Dniepr, 1709), qui a vu la victoire du tsar russe Pierre le Grand contre le Suédois Charles XII, mettant fin à la puissance suédoise et faisant entrer la Moscovie sur la scène européenne ; citons les onze guerres russo-ottomanes entre la fin du XVIe et celle du XIXe ; citons encore la plus grande bataille de chars qui se soit produite dans l'Histoire, menée à Koursk en 1943 et soldée par la victoire de l'armée Rouge. Cette région stratégiquement essentielle a donc été longtemps contrôlée par la Suède, puis par l'empire polono-lituanien ; et enfin, aux abords de la mer Noire, par l'empire ottoman. Juste avant 1654, ce fut un terrain d'affrontement entre les Ottomans et les Russes. À la fin du XVIIe siècle et face à la poussée ottomane, les Cosaques avaient demandé la protection du tsar Ivan le Terrible. Au XVIIIe siècle, qui a connu dix-sept guerres russo-ottomanes, Catherine II organise le gouvernorat, ainsi que le repeuplement des terres dévastées. Elle fait appel à des exploitants agricoles venant notamment de l'empire austro-hongrois. L'Ukraine du temps de la tsarine s'étend à l'est du Dniepr, mais pas au Donbass. Poutine appelle cette région la « nouvelle Russie ». Dans son discours du 21 février, ce dernier fait allusion à cette région. C'est une illustration du débat qui intervient à partir de la révolution de 1917 chez les bolcheviques, qui se demandent ce qu'il convient de faire de l'empire défunt, dont le ciment était le tsar « de toutes les Russies ».

Pourquoi ce pluriel ?

Parce que le tsar était à la tête de trois Russies : la grande (velikya ou Russie actuelle), la blanche (belaya ou Biélorussie) et la petite (malaya ou Ukraine). Il s'agit de trois étapes distinctes de conquête qui ont constitué le cœur de l'empire sous Catherine II. L'autocrate Poutine entend rétablir cette emprise tripartite. Les bolcheviques se dont demandé au début de la révolution s'ils devaient maintenir l'existence de la Russie russe, slave, orthodoxe, incorporant les trois pays, ou bien s'ils devaient les séparer en donnant à la Biélorussie et à l'Ukraine une raison de soutenir la révolution. C'est de cette façon que naît en 1924 l'Union des républiques socialistes soviétique (URSS). Quand Vladimir Poutine prétend que l'Ukraine est une création de Lénine, ce n'est pas complètement faux, si l'on évoque la république fédérée… Le commissaire aux nationalités Joseph Staline inclut dans la nouvelle République fédérée d'Ukraine, qui restera indépendante durant deux ans, la première zone industrielle de Russie : le Donbass. Équivalent à la Ruhr ou à la Sarre allemandes. Pourquoi le Donbass ? Parce qu'il est habité par des prolétaires… Les grands propriétaires ukrainiens, les koulaks, résistent bien sûr à la bolchevisation passant par la nationalisation des terres. Mais ils seront écrasés durant l'Holodomor, période essentielle dans la construction de la conscience collective ukrainienne.

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Les communistes russes avaient promu des Ukrainiens dans leur appareil. Pourquoi ?

Parallèlement à l'écrasement des koulaks, le Parti communiste de l'URSS promeut effectivement des leaders prolétariens ukrainiens, fils d'ouvriers du Donbass ou des zones industrielles de Dniepropetrovsk ou de Kharkiv. Socles plus tard de l'industrie militaire russe. De très nombreux membres du comité central du Parti communiste sont issus de cette région. Nikita Khrouchtchev, natif du nord de l'Ukraine, a d'abord été forgeron avant de devenir en 1938 secrétaire du comité central du PC d'Ukraine. Leonid Brejnev était né non loin de Dniepropetrovsk… L'élite à Moscou se partageait entre les Ukrainiens et les Petersbourgeois. 20 % des Russes ont des racines ukrainiennes.

Même si le russe est la langue maternelle de 30 % des Ukrainiens, les Russes de Kharkiv ne se sentent pas seulement Ukrainiens : ils le sont.

Que s'est-il passé après la Seconde Guerre mondiale ?

En 1945, Staline agrandit la partie occidentale de l'Ukraine, en grignotant les voisins : la Volhynie polonaise, la région de Lviv, puis la Ruthénie subcarpathique, qui donne accès à la plaine hongroise : c'est de là que sont parties les invasions de Budapest en 1956 et de Prague en 1968. En 1954, pour le 300e anniversaire de la tutelle russe sur l'Ukraine centrale, entre le Dniepr et le Donbass, Khrouchtchev a voulu se faire pardonner l'Holodomor, l'écrasement des koulaks qui avait entraîné une énorme famine. Le territoire s'est trouvé de nouveau découpé et la Crimée a été affectée à l'Ukraine. C'était symboliquement important, tout en relevant en réalité d'une simple mesure administrative. Devenue ukrainienne, la péninsule de Crimée est demeurée profondément russe, comme Sébastopol. C'est ce qu'il faut bien comprendre : l'Ukraine actuelle est le résultat d'un assemblage de provinces et de districts très différents les uns des autres. Pourtant, indiscutablement, aujourd'hui, ils « font nation ». Même si le russe est la langue maternelle de 30 % des Ukrainiens, les Russes de Kharkiv ne se sentent pas seulement Ukrainiens : ils le sont.

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En quoi la question ukrainienne obsède-t-elle Poutine ?

À mes yeux, Vladimir Poutine a l'intention d'agir en Ukraine pour diviser le pays à la manière dont l'avait été la Pologne en 1795, lors du « troisième partage ». Les Russes n'ont rien à faire de la partie de l'Ukraine située à l'ouest de Dniepr. Ce qui les intéresse vivement en revanche, ce sont les villes industrielles, et le littoral de la mer Noire. Je ne sais pas du tout où va arriver le Dr Folamour de Moscou, mais ses buts de guerre ne sont pas atteints. Et on n'est pas à l'abri d'une montée aux extrêmes. Avec les sanctions frappant son pays et ses proches, nous traitons Poutine comme s'il était Cubain ou Iranien. Je comprends l'intention : il s'agit de frapper les milieux d'affaires, pour rompre leur lien avec les structures de forces, les siloviki. Mais c'est compliqué : Poutine est complètement isolé, et pas seulement par sa phobie du Covid : il ne voit plus que ses plus proches collaborateurs, le ministre de Défense Sergueï Choïgou et le chef d'état-major des armées Valery Gerasimov. On peut leur ajouter les guébistes et autres complotistes et c'est tout… Ce qu'il refuse, au fond, c'est la dispersion du monde russe. Il veut reprendre les 20 millions de Russes qui n'appartiennent plus à la Fédération de Russie. Il n'a pas de nostalgie du communisme, qu'il n'aimait pas. Il partage la vision du monde d'Alexandre Soljenitsyne avec ceux qui le conseillent, comme l'Église orthodoxe et le patriarcat de Moscou, qui ne supportent toujours pas l'indépendance prise par l'Église ukrainienne. Et veulent rebâtir la Grande Russie, espace certes territorial mais aussi religieux et culturel. Sur ce point, il n'est pas en opposition avec son adversaire emprisonné Alexeï Navalny : il veut reconstituer le monde russe, sans avoir compris qu'il existe aujourd'hui un fort sentiment national ukrainien. Si ces gens résistent, c'est qu'ils ont quelque chose à défendre !

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Devenu presque caduque par la chute du mur de BERLIN en 1989 et la réunification des deux Allemagnes (qui maintenant est obligée de réarmer à marche forcée comme aussi les pays scandinaves frontaliers de la Russie comme la Finlande !)

Les grands donneurs de leçons comme notre président grand discoureur, le spécialiste des entretiens téléphonique à bâtons rompus avec « le dictateur » russe comme l'a appelé CASTEX notre 1er ministre !

Mais c'est POUTINE qui semble-t-il en avait peur de cet épouvantail OTAN !?

Pourtant notre pauvre petit monarque sans couronne français super bavard avait dit que cet OTAN était en mort cérébrale (plutôt en convalescence car les Américains ne se précipitent pas à le réanimer avec le vieux BIDEN qui lui aussi pérore !)

Donc cette gesticulation de POUTINE n’est que de la poudre aux yeux pour ces dirigeants occidentaux et US qui ne feront rien pour l’UKRAINE en espérant qu’il n’ira pas plus loin !?

C'était tout au moins une fausse justification de POUTINE cette soi-disant crainte de   OTAN pour essayer de reconquérir ces républiques perdues de cet ex URSS et surtout revenir au grand empire RUSSE tsariste dont il a une nostalgie maladive, il a mis 30 ans à préparer cela et il a la force militaire stratégique ce serait étonnant qu’il s’arrête là !

Après l’annexion de la CRIMEE les occidentaux on fait de multiples erreurs avec l’Ukraine et le DOMBAS annexé par des séparatistes appuyés par la Russie auraient dû réagir et plus tard et avec la chute de L’AFGHANISTAN avec la fuite des Américains avec BIDEN car cela a été la goutte qui n’a pas fait hésiter POUTINE !

On dit le maitre du KREMLIN fou peut-être, mais il y en a eu d’autres comme lui dangereux dans le 82 ans passés et nous occidentaux sommes devenus en plus bienpensants donneurs de leçons qui n’ont rien compris ou pas voulu par nos dirigeant pleutres, c’est désespérant, ils ne nous restent plus qu’à prier !

Et nous Français versatiles qui ne savent plus voter depuis 40 ans on pense à élire notre président (plutôt le même surement) alors que l’on a la guerre à notre porte pauvre de nous !?

Jdeclef 04/03/2022 12h44


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