Retraite :
pourquoi l'allongement des carrières est inévitable
Emmanuel
Macron s'est aligné sur la proposition de Valérie Pécresse de repousser
progressivement l'âge de départ à la retraite à 65 ans.
Ce
sera finalement 65 ans. Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a
confirmé l'information des Échos et du Point sur
la volonté d'Emmanuel Macron de repousser de trois ans l'âge légal de la
retraite, aujourd'hui fixé à 62 ans, s'il est réélu président. Mais ce
décalage de l'âge minimal auquel une personne pourra partir en retraite ne se
fera pas d'un coup. Cette borne serait reculée de quatre mois par an. Ce qui
veut dire que l'âge de départ sera effectivement fixé à 65 ans à partir de
2031, si la réforme démarre en 2023. Un allongement des carrières qui
s'accompagnera d'une suppression des régimes spéciaux, selon le porte-parole du
gouvernement.
Selon nos informations, le candidat espère ainsi dégager
15 milliards d'économies pour les finances publiques à l'horizon 2030. Un
montant qui prend en compte les mesures qui accompagneront obligatoirement une
telle remontée de l'âge minimal de départ, comme la prise en compte de la
pénibilité, ou le dispositif « carrières longues », c'est-à-dire
de ceux qui ont commencé à travailler tôt. En échange, la pension, pour ceux
qui ont cotisé toute leur vie, serait portée à 1 100 euros au minimum.
Pourquoi une réforme des retraites est inéluctable
L'institution, qui regroupe les organisations patronales et
syndicales ainsi que des membres de l'administration, note que, malgré les
effets terribles de la crise sanitaire sur la situation financière
du système de retraite français, les dépenses en la matière sont
maîtrisées nonobstant le vieillissement de la population. Après un pic en 2020,
à 14,7 % du PIB, celles-ci devaient retrouver le niveau
de 2019 à compter de 2022, soit environ 13,7 % du PIB, et ce,
jusqu'en 2030. Des projections réalisées avant le début de la guerre en Ukraine,
évidemment. À cet horizon, cette trajectoire divergerait en fonction du
scénario économique retenu pour les années suivantes, mais les dépenses
devaient diminuer dans tous les cas jusqu'en 2070. Même sous l'hypothèse d'une
croissance économique faible de 1 % entre 2030 et 2070, la part
des retraites dans le PIB resterait contenue à 13 % du PIB en fin de
période.
Une telle maîtrise des dépenses de retraites en proportion du PIB,
en dépit de la dégradation du rapport entre les cotisants et rapporté au nombre
d'actifs (1,3 en 2070 contre 1,7 en 2019), s'explique par l'effet des
précédentes réformes des retraites. Avec les règles actuelles, le niveau
des pensions va en effet se dégrader par rapport aux salaires. Cela ne veut pas
dire que les pensions vont baisser, mais qu'elles vont moins progresser
que la rémunération des actifs, car elles sont indexées sur l'inflation et non
sur les salaires. Un effet accentué par le fait que « les salaires portés
au compte », pendant la carrière professionnelle pour calculer la pension,
sont revalorisés chaque année à hauteur de l'inflation et non en fonction de
l'évolution des salaires. « La pension brute relative au revenu brut
varierait entre 31,6 % et 36,5 % en 2070, contre 50,1 %
actuellement », souligne le Conseil d'orientation des retraites dans la
synthèse de son rapport. L'âge effectif de départ à la retraite moyen de
62,2 ans en 2019 va aussi reculer à un peu moins de 64 ans
vers 2040, toujours sous l'effet des réformes adoptées jusqu'à présent.
Ceux qui s'opposent à l'allongement des carrières, comme Marine Le
Pen, se servent de ces projections à long terme pour affirmer qu'il ne faut pas
reculer l'âge de départ au-delà de ce que prévoient déjà les réformes passées,
comme l'augmentation progressive de la durée de cotisation à 43 ans pour
bénéficier d'une retraite à taux plein. La candidate du Rassemblement national
promet même à ceux qui ont commencé à travailler tôt, entre 17 et
20 ans, de partir à la retraite après seulement 40 années de
cotisation, ce qui réduirait l'âge effectif de fin de carrière. « Le fait que
les dépenses de retraite soient, à législation constante, amenées à décroître à
terme en pourcentage du PIB, et donc maîtrisées, est un constat qui n'emporte
toutefois aucune appréciation politique sur le niveau actuel ou futur de ces
dépenses. Selon les préférences politiques et les priorités que l'on souhaite
assigner aux finances publiques, il est parfaitement légitime de défendre que
ces niveaux sont trop ou pas assez élevés », souligne le Conseil
d'orientation des retraites.
Une réforme des retraites indispensable pour stabiliser la dette
Connaître l'évolution future des déficits du système de retraite
serait également utile pour évaluer la santé financière du système. Mais
calculer ces déficits futurs se révèle très délicat. Cela suppose de faire des
hypothèses qui dépendent grandement de ce que l'État fera avec les régimes de
la fonction publique dans les années à venir. Le résultat varie beaucoup d'une
hypothèse à l'autre. La réduction du nombre de fonctionnaires a, par exemple,
pour effet paradoxal d'augmenter le déficit des retraites à l'avenir, car cela
suppose que l'État cotise moins.
Si la France veut éviter d'augmenter ses prélèvements obligatoires
qui atteignent déjà un niveau record, tout en maîtrisant l'ensemble de sa dette
publique (113 % du PIB contre 98 % avant la crise sanitaire du
coronavirus), elle va devoir comprimer l'évolution de ses dépenses de retraite
dans les années à venir. La logique mathématique est implacable :
l'ensemble des dépenses publiques ne doit pas progresser de plus de 0,7 %
en moyenne par an afin de revenir sous 3 % de déficit en 2027 et
stabiliser la dette, selon les projections du ministère de l'Économie et des
Finances. Or, si aucune mesure n'est prise, les dépenses de retraites, qui
représentent 25 % des dépenses publiques françaises totales, augmenteront
de 1,5 % en moyenne par an, selon le Conseil d'orientation des retraites.
Un allongement des carrières est d'autant plus nécessaire que de
nombreuses dépenses publiques apparaissent de plus en plus nécessaires dans
plusieurs domaines pour préparer la France au nouveau monde qui s'ouvre.
Il va notamment falloir financer la transition écologique. « Il est assez
peu probable que ce soit sur d'autres dépenses qu'on arrive à compenser cette
augmentation plus rapide des dépenses de retraite que l'objectif que s'est fixé
le gouvernement », euphémise Pierre-Louis Bras, le président du COR. Pour
lui, « la réforme des retraites est quasiment implicite dans l'idée que
les dépenses publiques doivent augmenter de 0,7 % du PIB ».
Pour François Ecalle, auteur du site de référence sur les finances
publiques Fipeco, un
allongement des carrières professionnelles est effectivement bienvenu.
« Les perspectives financières à très long terme des régimes de retraite
n'appellent pas de mesures de redressement si la baisse du taux de remplacement
(la pension servie par rapport au dernier salaire de la carrière) est
considérée comme crédible », écrit-il. Mais il ajoute aussitôt que
« de telles mesures sont justifiées si on donne plus de poids aux dix
prochaines années, d'autant plus que la crise de 2020-2021 se traduira par un
fort endettement des régimes et/ou la disparition de leurs réserves. »
Une mesure qui pénalise ceux qui ont déjà eu une carrière
longue
Un allongement de la durée des carrières semble d'autant plus
indispensable que la France fait partie des pays où le taux d'emploi des
séniors est parmi les plus faibles et où l'âge moyen de départ est parmi les
plus faibles de l'OCDE, ce qui fragilise non seulement le financement du
système de retraite mais de l'ensemble de la généreuse protection sociale
française. « Un report répété d'une part de la charge des retraites du
moment sur les générations futures pourrait à la rigueur s'envisager dans un
monde qui offrirait la garantie d'une croissance permanente soutenue offrant à
chaque génération une aisance financière et, donc, une capacité à payer
toujours plus élevée qu'aux précédentes », écrivait le Comité de suivi des
retraites en décembre 2020.
Mais cet autre organisme chargé de surveiller le système de
retraite français, composé d'experts, considérait que « tel n'est pas le
cas dans un monde de croissance lente, génératrice d'un très faible sentiment
d'amélioration tendancielle du bien-être, a fortiori lorsqu'on sait qu'une part
importante des bénéfices de cette croissance future va devoir être affectée à
la satisfaction d'autres urgences collectives, dans le domaine social comme
dans le domaine environnemental ». La bonne conjoncture économique, avec
des tensions de recrutements, est aussi favorable à l'allongement des
carrières, même si la guerre en Ukraine pourrait faire dérailler sérieusement
la reprise. Par ailleurs, si un allongement des carrières peut augmenter, à
court terme, le nombre de séniors au chômage, la réforme
de 2010 décalant l'âge légal de 60 à 62 ans a eu pour
effet de décaler l'âge de départ effectif des salariés de deux ans également,
selon une étude de la Direction générale du Trésor.
Les Français et le travail : enquête sur un bouleversement
Une autre solution au décalage de l'âge de départ en retraite
serait de faire baisser le niveau de vie des retraités actuels, très élevés par
rapport à celui de l'ensemble des actifs. Emmanuel Macron semble avoir renoncé
à cette voie, trop explosive, tant son électorat se compte dans ces
générations. Reste à savoir si le recul de l'âge légal est la meilleure
manière de procéder pour allonger les carrières. Car cela risque d'affecter les
Français qui ont commencé assez tôt leur carrière et qui partent aujourd'hui
plus tôt à la retraite. Contrairement à l'allongement de la durée de
cotisation, le curseur de l'âge légal pèse en effet plus sur les catégories
dont l'espérance de vie à la retraite est moins élevée, comme les ouvriers. Les
cadres, eux, doivent dès à présent travailler au-delà de 65 ans pour
atteindre au moins 42 années de cotisations s'ils ont commencé à
travailler à 23 ans. L'âge d'annulation de la décote, en cas d'années de
cotisations manquantes, est déjà fixé à 67 ans. « C'est la mesure la
plus mauvaise politiquement et socialement de faire travailler les
Français plus longtemps », regrette un expert qui a pourtant travaillé
pour la majorité sur le sujet pendant ce quinquennat.
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Si un président
a semé le souk, lui il tient la palme car c’était un malin bien plus que nos présidents
actuels 27 ans après !
D’ailleurs
son premier septennat à capoté après 3 mois avec ses reformes de gauche mais
il a été réélu après ce qui montre comment maintenant que les Français sont de
très mauvais électeurs pour élire leurs dirigeants !
Lui
voulait être élu et avait déjà raté les précédents de peu après 25 ans de droite,
alors il a trouvé cette promesse qui forcement à plu à tous les français lambda
ramener la retraite à 60 ans c’était un événement mais la majorité des français
de l’époque n’y pensaient même pas, car la retraite à 65 ans c’était une
habitude et tradition professionnelle pour les salariés et moi qui était âgé je
crois de 35 ans à l’époque je n’y pensais pas surtout qu’on travaillait déjà
beaucoup plus que les fameux 35 heures voire 40 et même plus !?
Seul le
pouvoir d’achat comptait depuis 1968 car on gagnait moins et maintenant cela
devient pitoyable car bien sûr pour garantir nos retraites par répartition il
faut travailler plus c’est mathématique alors en fait ces politiciens qui
disent le contraire sont des imbéciles ou malhonnêtes pour se faire élire !
La seule
réforme peut être est de supprimer enfin les régimes spéciaux puisque l’on veut
l’égalité des salariés et aussi de tenir compte des métiers pénibles voire
dangereux ou plus à risque !
Mais ne rêvons
pas les gauches sont laminées comme ce PS et la droite LR n’est pas fringante car
divisée quant aux extrêmes gauche et droites elles ne servent qu’à faire râler les
Français lambda qui ont perdu leur bon sens depuis longtemps !
Donc la retraite
à 65 ans est presque sur les rails notre président sortant et son parti fantôme
est pour et va être réélu par des Français craignant le lendemain indirectement
à cause de cette guerre Ukrainienne contre la dictature Russe !
Jdeclef 11/03/2022
14h14
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