« Darmanin
ne doit pas venir avec l’idée de calmer les Corses le temps de la
présidentielle »
Le
ministre de l’Intérieur arrive ce mercredi dans un contexte explosif. « Nous
aurions les moyens de bloquer l’île », prévient Jean-Guy Talamoni.
« Cela
commence mal », commente Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de
Corse jusqu'en 2021, chef de file des nationalistes et professeur à
l'université de Corte. « Le ministre de l'Intérieur arrive avec une
compagnie de CRS d'action rapide. Il vient vraiment
dialoguer ? » Gérald Darmanin se rendra jeudi au cantonnement
d'Aspretto, à Ajaccio, pour saluer les forces de l'ordre qui ont payé un lourd
tribut au maintien de l'ordre ces derniers jours en Corse : près
de 70 blessés dans leur rang.
Les policiers, eux, se plaignent de ce qu'ils qualifient
de « reculades » de l'État. En
acceptant l'ultimatum du Syndicat des travailleurs corses qui, le 4 mars,
a empêché le bateau chargé du matériel nécessaire au maintien de l'ordre
d'accoster à Ajaccio et menace de recommencer, le gouvernement a désorganisé
les forces de sécurité. Résultat, selon nos
informations : 18 véhicules viennent d'être loués sur place pour
pallier le renvoi du matériel sur le continent. Des 5008, des Citroën C4, des
Kangoo et un camion usagé qui fera office d'« armurerie ».
« Le gouvernement contre la démocratie représentative »
« Le gouvernement a décrédibilisé le processus
démocratique : 70 % des Corses votent pour les autonomistes et les
nationalistes depuis 2015. Malgré notre légitimité issue des urnes, nous
n'avons pas obtenu en sept ans ce que la rue a obtenu en
cinq jours », constate Jean-Guy Talamoni, de Corsica libera.
Notamment la levée du statut de détenu particulièrement signalé (DPS) pour Yvan
Colonna, Pierre Alessandri et Alain Ferrandi qui ouvre la voie à leur détention
sur l'île de Beauté. Malgré des décisions judiciaires qui y étaient favorables,
le gouvernement s'y était opposé jusqu'à la tentative d'assassinat perpétrée
contre Yvan Colonna par un djihadiste, le laissant pour mort. La mobilisation
de la population qui a suivi a poussé l'État à changer d'avis.
Jean-Guy Talamoni : « Paris doit
revenir à la raison »
Des avancées et des blocages réels
François Pupponi, député Libertés et Territoires, présent lundi à
l'Assemblée nationale aux côtés des trois parlementaires nationalistes corses
élus au Palais-Bourbon, tient à nuancer le diagnostic sur l'inaction du
gouvernement durant le quinquennat d'Emmanuel Macron : « Ce n'est pas
vrai que rien n'a été fait. Plusieurs mesures votées à l'Assemblée étaient des
revendications des autonomistes et des natios, comme la commémoration de la
catastrophe du stade de Furiani. Plus aucun match ne se déroulera le
5 mai, date de cette tragédie qui a traumatisé les Corses. On a introduit
dans la loi de finances l'amendement qui prend en charge 50 millions
d'euros d'amendes pour la collectivité territoriale corse qu'elle devait payer
à Corsica Ferries, un dossier en souffrance depuis quatorze ans. Sur
place, nous n'avons pas été aidés par le dernier préfet, Pascal Lelarge. Les
Corses ont vécu son action comme une brimade quasi permanente. Il a quitté
l'île le mois dernier. Et nous n'avions pas avancé sur le dossier du
rapprochement des trois derniers membres du commando Érignac. Ce n'est
plus du ressort de l'Assemblée nationale… »
Pour Bruno Questel, député de la majorité, très investi dans le
dossier corse, dont il est un spécialiste – il a travaillé aux côtés d'Émile
Zuccarelli de 1993-1997 –, le corps préfectoral est toujours traumatisé par
l'assassinat de Claude Érignac. « Maintenant que les auteurs de ce crime
odieux ont effectué leur peine de sûreté, les préfets pourraient nous
aider. »
Le préfet Strzoda, directeur de cabinet de Macron, cible des
critiques
Les « Corses » du Palais-Bourbon comme de l'île visent
notamment le préfet Patrick Strzoda, le directeur de cabinet du chef de l'État,
désigné comme le principal responsable des blocages institutionnels, notamment
de ce que d'aucuns appellent « une vengeance d'État », comprendre
« l'acharnement politique contre Colonna, Ferrandi et Alessandri au point
d'intervenir dans les décisions judiciaires ». Jean-Félix Acquaviva,
député de Haute-Corse (Calvi et Corte), s'interroge ainsi : comment
expliquer que la directrice de la prison de Poissy, où sont incarcérés
Alessandri et Ferrandi, a loué leur comportement exemplaire en prison
ces dernières années, une évaluation qui entre en compte dans l'examen du
statut de DPS, pour finir par changer d'avis récemment ?
« En
septembre 2020, avec Gilles Simeoni, président de l'exécutif corse, et le chef
de l'État Emmanuel Macron, nous partons à Bonifacio », se souvient
Jean-Guy Talamoni, alors président de l'Assemblée de Corse. « On a parlé
durant près de cinq heures : en substance, aucune avancée
institutionnelle ne nous sera accordée, nous a-t-il dit. En revanche, il nous
promettait une avancée notamment sur le statut de DPS des détenus. On était parfaitement
rassurés, on avait même informé les familles que cela allait dans le bon sens
notamment pour Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, et même pour Yvan Colonna à
moyen terme. Est-ce que son dircab a bloqué ? C'est vrai, on dit que
Patrick Strzoda est rigide sur la question corse, mais, lorsqu'il était préfet
ici, nous avions de bonnes relations. »
Contacté par Le Point,
Patrick Strzoda n'a pas souhaité faire de commentaires.
« Darmanin ne peut pas venir les mains vides »
Comment stopper les violences consécutives à l'agression d'Yvan
Colonna ? « Les jeunes sont très politisés. Personne n'a autorité sur
eux, affirme Talamoni. Quand j'avais 16 ans, les anciens nous disaient de
nous calmer, ça nous agaçait et on faisait exactement le contraire. »
« Quand Claude Érignac est mort, il y a eu 45 000 Corses dans la rue.
Si Yvan Colonna meurt, ils seront plus de 50 000. Il y a urgence à
agir », insiste Bruno Questel.
« Une commission d'enquête parlementaire doit être créée,
selon Angelini et les députés corses du Palais-Bourbon, même si l'Assemblée est
en sommeil actuellement en raison de la campagne présidentielle. De même
pour le transfert d'Alessandri et de Ferrandi en Corse. Cela montrerait la
bonne volonté du gouvernement. Darmanin ne peut pas venir les mains
vides. » En promettant, dans Corse-Matin, la veille
de son arrivée à Ajaccio, des discussions sur le statut d'autonomie interne, le
ministre de l'Intérieur a placé la barre très haut. Même si la proposition
apparaît tardive et un peu vaine jusqu'au deuxième tour de l'élection
présidentielle.
« Avec près de 70 % de la population qui vote pour les
partisans de la nation corse, nous aurions les moyens de bloquer l'île et le
fonctionnement de la préfecture », conclut Jean-Guy Talamoni.
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Il faut
qu'il arrive à calmer ces émeutiers voyous dangereux ressemblant aux blacks
blocs connus lors de manifestations diverses en FRANCE !
Car en
plus ce gouvernement de pattes cassées n’arrive déjà pas à ramener l’ordre dans
une population de 340000 habitants dignes d’une grande ville française car il n’arrive
même pas à faire débarquer assez de forces de l’ordres policières gendarmerie
gardes mobiles CRS etc.
(À moins
d’utiliser la légion en parachutant des unités qui elles ne feraient pas dans la
dentelle !)
Car les aéroports
ou surtout les ports de l’ile qui accueillent les ferries venant de France sont
empêchés de débarquer celles-ci par des éléments de trublions violents !
Alors pour
ne pas gâcher sa campagne électorale inutile car inexistante de notre président
sortant et comme il sera probablement réélu il va annoncer l’autonomie de cette
ile paradisiaque mais sclérosée par une voyoucratie mafieuse très ancienne qui
se fera mais pas tout de suite car nécessitant une modification de la
constitution !
Car donc
après sa réélection probable de toute façon il faudra bien crever cet abcès qui
dure depuis des années !
Mais on
peut noter que ce gouvernement et nos dirigeants actuels ces bienpensants donneurs
de leçons, le 1er en tête sortant ne font rien en matière de
sécurité intérieure et extérieure et ne nous protège pas assez il faudrait
enfin que les Français lambda s’en rendent compte !?
Jdeclef 16/03/2022
13h35
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