L’armée
française n’est pas prête pour un combat de « haute
intensité »
La guerre
en Ukraine le démontre : face à un adversaire puissant et motivé, les
armées françaises conçues sur un modèle « expéditionnaire » ne sont
pas prêtes.
La
guerre vient jeter une lumière crue sur une réalité : les armées
françaises auraient bien du mal à faire face dans la durée à un conflit de
haute intensité se déroulant sur le sol européen. La « haute
intensité », c'est simple : c'est ce qui se passe actuellement en Ukraine.
Pour la première fois depuis… toujours, la loi de programmation
militaire 2019-2025 (LPM) a été globalement respectée, pour la partie déjà
écoulée. Pour autant, le compte n'y est pas. L'armée française dispose de
matériel performant, l'exemple du Rafale et de ses succès à l'exportation
étant là pour le démontrer. Mais avec un inconvénient : l'armée de l'air a
dû lâcher 24 appareils, vendus d'occasion à la Grèce et à la Croatie.
À ce stade, seule la moitié des appareils neufs de remplacement a été commandée.
Début des livraisons prévu dans cinq ans… Ils manqueraient en cas de
participation de la France à une guerre dure. Mais cette dernière était-elle
envisagée à l'époque ? Pas vraiment.
« Échantillonaire »
Arnaud Danjean, le député européen LR qui dirigea les travaux de
la Revue stratégique commandée par Emmanuel Macron après son élection,
admet qu'en 2017, l'attention « se portait plutôt sur le Sahel. La haute
intensité n'était pas au cœur des débats. D'ailleurs, les militaires eux-mêmes
parlaient plutôt de contre-terrorisme et de contre-insurrection. Ils n'étaient
pas sur la ligne du général Thierry Burkhard, devenu chef d'état-major des
armées en 2021, qui insiste depuis longtemps sur ce sujet. Mais autant que je
m'en souvienne, l'expression “haute intensité” est assez peu revenue dans
les débats ».
Plus de moyens ?
Une guerre majeure dans laquelle serait engagée la
France l'associerait à des alliés. Ce n'est pas une raison pour qu'elle ne
soit pas dimensionnée afin d'être capable de conduire les missions qui lui sont
confiées. Les échelles de temps sur lesquelles elle raisonne sont
considérables. Pour ne prendre qu'un seul exemple, la marine
espère pouvoir faire entrer en service son futur porte-avions de nouvelle
génération à propulsion nucléaire en 2038, dix après le découpage de la
première tôle. Or elle recrute dès à présent trois cents « experts »,
à raison de cent par an, afin qu'ils soient prêts en 2032 pour
rejoindre l'équipage de ce navire encore virtuel. Pourquoi si tôt ? Parce
que la formation de ce personnel prend quinze ans ! Construire
une armée, ça prend du temps…
Or, bien que personne dans les armées ne conteste le redressement
financier engagé sous la présidence Macron, il faut poursuivre si
la France veut tenir militairement son rang. Le budget de la
défense 2022 s'élève à 40,4 milliards d'euros. La loi de
programmation prévoit de l'augmenter de 3 milliards d'euros par an
jusqu'en 2025. Mais il y a un problème : la quasi-totalité de cette
augmentation sera absorbée par la modernisation de la force de dissuasion,
singulièrement la nouvelle génération de sous-marins stratégiques. Qu'en
sera-t-il des armements conventionnels ?
Général Burkhard :
« Nous devons gagner la guerre avant la guerre »
On sait que les Suédois et les Américains, entre autres, livrent
actuellement des milliers de missiles antichars par jour à l'Ukraine. Pour
cette raison, on a vu d'étranges échafaudages métalliques au-dessus des blindés
russes assaillants. Depuis quelques jours, on distingue en plus des sacs de
sable mis en place au-dessus des tourelles. Il s'agit pour les tankistes
russes de se protéger contre les missiles Javelin américains qui attaquent par
les airs ! La France a acheté des engins de ce type aux États-Unis. Surtout,
elle est passée à l'achat chez l'industriel MBDA de missiles MMP, successeur
des antiques Milan. La LPM prévoit d'en fabriquer 200 par an !
Un tous les deux jours. Tout va bien tant que les adversaires sont des
djihadistes africains ou qu'il s'agit de protéger une mission de maintien de la
paix. Si notre pays veut se préparer à combattre un jour l'armée russe, que les
militaires français appellent Titan, il va falloir accélérer la cadence.
Ce n'est pas si simple, relève Jean-Louis Thiériot :
« Ces industries ne sont pas en mesure de modifier leurs rythmes de
production du jour au lendemain. Ces armements exigent des stocks de
composants, dont des microprocesseurs sophistiqués, qu'il faut commander. Les
chaînes de production ne sont pas multipliables à l'instant. Qui sait s'il ne
faut pas construire une autre usine ? Si le gouvernement décidait
aujourd'hui d'augmenter les cadences de production de missiles, ils
seraient livrés dans deux ans au mieux. Plutôt trois ! » Ce n'est pas
le seul problème. Le rapport souligne que les normes environnementales
interdisent d'étendre les actuels dépôts de munitions ou d'en construire de
nouveaux. Il faut aussi éliminer les vieilles munitions périmées : la
France ne dispose que de capacités limitées qui ne permettent plus de faire
face aux besoins.
Conflits
de haute intensité : pourquoi la France n'est pas prête
Au musée des blindés
Au fil des années, l'armée française a donc été dimensionnée et
financée pour conduire des opérations extérieures de « moyenne »
intensité, comme l'opération Barkhane qui se termine au Mali. La lucidité est
nécessaire. Les matériels terrestres français sont de qualité. La preuve en est
que les blindés de reconnaissance AMX-10 RC envoyés en Roumanie dans le cadre
de la mission de réassurance de l'Otan ont été commandés sous la présidence de
Valéry Giscard d'Estaing, en 1977, année qui vit aussi la naissance du chef des
armées, Emmanuel Macron.
Lancer ces engins dont la place serait plutôt au musée des
blindés dans une bataille de haute intensité n'est pas envisageable. Leurs
remplaçants arrivent dans les forces. Vingt engins blindés de reconnaissance
Jaguar sont entrés en service. La livraison de 135 autres est prévue
pour la fin 2025 pour atteindre 300 d'ici 2030. Le
programme d'acquisition de 1 818 blindés Griffon ne devait être rempli
qu'à moitié durant la LPM, d'ici 2025, soit 936 engins. Le Premier
ministre Jean Castex a confirmé le 19 février à Roanne la commande prévue.
Rendez-vous en 2026, pour la suite. Il a également annoncé la commande
de 88 engins Jaguar et de 54 véhicules Griffon en version
mortier embarqué pour l'appui au contact (MEPAC).
Mais en cas de conflit majeur, celui-là même que l'on voit
aujourd'hui et dans lequel la France a déjà mis un pied en livrant des armes
létales aux Ukrainiens, la réalité risquerait d'être douloureuse. Prenons le
parc d'artillerie de l'armée de terre. Il n'est pas nul, très loin de là. Il
est moderne et performant, sans doute. Mais les quantités ne sont pas à la
hauteur de la haute intensité. La France compte aujourd'hui, en tout et pour
tout, 108 canons de 155 mm. Dont 32 AUF1 sur
chenilles, datant des années 1970, et 75 canons Caesar, plus
modernes. En février, Jean Castex a annoncé la commande de 33 Caesar
supplémentaires. Toujours côté artillerie, elle compte aussi 132 mortiers
de 120 mm et 13 gros lance-roquettes.
Est-ce suffisant pour participer à une guerre de grande dimension ?
Sans doute pas. La situation stratégique va imposer que ces questions soient
abordées frontalement durant le prochain mandat présidentiel. Ce sera d'autant
plus nécessaire que l'annonce par le chancelier allemand d'un coup de fouet de
100 milliards d'euros pour le budget de la défense va bouleverser les
cartes militaires en Europe
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Qui n'est
qu'un épouvantail à moineaux dont on ne peut se servir par peur du vautour
russe qui n'hésite pas à nous menacer occidentaux, européens et donc français
par la fin du monde avec leur puissance nucléaire inqualifiable par rapport à
la nôtre !
Donc depuis
la fin de la guerre froide et la chute du mur de BERLIN on se croyait en paix
en Europe (mais pas dans le monde) et on se complaisait dans une pseudo
accalmie de 75 ans occidentale ?
Mais à
partir de 2001 on a eu à lutter contre un autre fléau le terrorisme islamique
et les guerres induites au Moyen-Orient que nous n’avons pas stoppées complètement
en fait !
Pour
preuve le MALI et son Sahel après 9 ans de guerre et d’échecs ou l’on se retire
« la queue entre les jambes » d’ailleurs on a transféré certains
effectifs de chasseurs alpins en Roumanie plus habitués au froid qui auront
moins chaud que dans le désert !
Bien sur
tous pas seulement les Français s’en remettent à l’OTAN association de défense
en majorité US datant de la guerre froide qui s’est réchauffée mais les Américains
bien qu’alliés de l’occident ne veulent plus intervenir après de multiples
revers en commençant par le Vietnam et se poursuivant jusqu’à leur départ en
catastrophe de l’AFGHANISTAN !
Et
pendant ce temps POUTINE n’a plus craint les USA ce président devenu dictateur et
a reconstitué son armée pendant 30 ans avec un peuple toujours asservi car n’ayant
pas perdu sa surpuissance nucléaire et veut remettre la main sur ces républiques
perdues de l’EX-URSS et ancien empire Russe !
Résumons « pour
avoir la paix il ne faut pas s’endormir et préparer la guerre » nous nos dirigeants
de tous bords préfèrent vendre des rafales que l’on croyait invendables mais
pour nous protéger difficile de compter sur eux car ils crèvent de trouille
face à POUTINE et le risque de guerre mondiale !
Jdeclef 10/03/2022
13h43
Quand on veut dire la simple vérité logique mais qui déplait à ces abrutis de modérateurs inféodés à leur rédaction bornée LE POINT censure ce commentaire qui sera néanmoins diffusé sur d'autres médias mais ce qui est grave de leur part c'est de ne pas respecter la liberté d'expression dont certains il l'oublie sont morts pour elle inscrite dans notre constitution surtout que ce commentaire ne fait que citer des faits incontestables en ne nommant personne pour ne vexer personne car ce n'est pas la peine les responsables ont les connait !
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