Jean-François
Kahn – Et si Marine Le Pen était élue présidente
CHRONIQUE.
Solide deuxième dans les sondages derrière Emmanuel Macron, la candidate RN
mène une campagne tranquille. Suffisant pour rallier l’Élysée ?
La
principale surprise que nous a réservée l'actuelle campagne présidentielle, en
fin de compte, c'est moins l'effondrement d'Anne Hidalgo, l'affaissement de Yannick
Jadot, le ratage de Valérie Pécresse, l'émergence puis la retombée d'Éric
Zemmour, que la stupéfiante résilience dont a fait preuve Marine Le Pen et le
spectaculaire rebond qui en a résulté.
Avec cette quadruple conséquence :
2- Que le fait d'avoir senti le vent du boulet – un effondrement
électoral – l'a contrainte à se dépasser jusqu'à la métamorphose.
4- Que la brutalité de la concurrence zemmourienne qui l'a
expulsée de l'espace dominé par les ultraconservateurs néolibéraux l'a obligée
à se ré-ancrer dans le terrain de la contestation sociale. Zemmour lui
confisquant, avec la complicité de Marion Maréchal, l'électorat réactionnaire
de souche grande bourgeoise, elle a dû réinvestir en catastrophe toutes les
composantes du terreau populaire.
Présidentielle :
Marine Le Pen vante son nationalisme tranquille
Le vrai danger pour Macron
Pourquoi voulait-on nous contraindre à ce choix, à en croire les
récitants de cette idiotie : parce que ce face-à-face final était censé
être le seul à garantir la réélection d'Emmanuel Macron. Et si c'était
exactement l'inverse ?
Imaginons Macron face à Jadot : Jadot est balayé. Ou face à
Mélenchon : Mélenchon est écrabouillé. Toutes les droites et une fraction
de la gauche modérée se coalisent contre lui. Macron face à Zemmour :
Zemmour est aplati. La gauche, face à lui, ferait bloc et recevrait le renfort
à la fois de la droite républicaine et de l'électorat le plus populaire de Marine
Le Pen. Macron-Pécresse ? Un instant, ce fut jouable. Mais la
droitisation de la campagne de la candidate LR, et ses faux pas, a mobilisé
contre elle l'électorat de gauche tout en la coupant du centre droit et en
repoussant l'électorat le plus populaire qui vote Marine Le Pen. En fin de
compte, aujourd'hui, le second tour le plus dangereux pour Macron (éminemment
dangereux même) est un second tour Macron-Le Pen.
Pourquoi ? Parce que la candidate du Rassemblement national
est la seule qui peut réunir sur son nom, fédérée par un anti-macronisme radical,
outre l'extrême droite et l'aile la plus droitière de LR, une large fraction de
l'extrême gauche sensible à son discours populiste, antilibéral,
antimondialiste et anti-élite, alors même que tout un pan de la gauche et des
écologistes s'abstiendront. Certes, les sondages accordent encore, dans ce
cas de figure, une nette victoire à Macron. Mais les quelque 6 ou
7 % d'électeurs d'extrême gauche susceptibles de voter Le Pen rechignent à
l'avouer aux sondeurs.
Sujets porteurs
Pour évaluer l'ampleur du danger (dois-je le préciser :
j'estime personnellement qu'une élection de Marine Le Pen à la présidence de la
République, toujours improbable mais possible, serait une catastrophe pour le
pays, mais ce n'est pas une raison pour ne pas regarder la réalité en face),
pour justifier donc l'évocation d'une telle issue, il suffit de décliner ce
constat : sur tous les segments de propagande sur lesquels elle surfe,
Marine Le Pen est majoritaire. Euroscepticisme contre euro-enthousiasme :
avantage Le Pen par 65 % contre 35 %. Nationalisme contre
mondialisme : 60 % contre 40 %. Fermeture ou ouverture en
matière de frontières, d'immigration et même de commerce
(protectionnisme) : 70 % contre 30 %. Verrouillage sécuritaire
contre aspiration libérale : avantage Le Pen.
Qu'il s'agisse de la défense du petit commerce contre les grandes
surfaces, de l'exaltation d'un bloc populaire confronté à un bloc élitaire, de
l'évocation d'une France périphérique censée avoir été sacrifiée aux grands
centres urbains, des méfaits sociaux du néolibéralisme ou sociétaux de
l'idéologie néo-soixante-huitarde, de la hantise du danger islamiste ou du
rejet du cosmopolitisme, sur tous ces créneaux qu'elle a investis Marine Le Pen
est potentiellement majoritaire.
Et c'est ce même front potentiellement majoritaire du refus
qu'elle compte encore exacerber et mobiliser en exploitant, avec d'autant moins
de complexes qu'elle eut pour Poutine les yeux de Chimène, tous les
mécontentements que provoqueront les fortes hausses de prix que susciteront les
sanctions et contre-sanctions liées à la guerre d'Ukraine. Exploitation
cynique, certes, peu ragoûtante même, mais qui s'avérera ô combien efficace.
Summum du paradoxe, en
conséquence : Marine Le Pen, devenue la grande prêtresse de la défense du
pouvoir d’achat.
Summum du paradoxe, en conséquence : Marine Le Pen, devenue
la grande prêtresse de la défense du pouvoir d'achat, pourrait théoriquement
être élue grâce aux voix d'extrême gauche et aux abstentions à gauche. Mais
c'est finalement l'abstention des électeurs de l'ultradroite zemmourienne et de
la droite LR, pour qui elle est devenue une quasi-gauchiste, qui devrait faire
échec à cette issue.
Si Emmanuel Macron annonçait une mesure forte, claire, carrée, compréhensible
(ce qui n'est pas sa spécialité), mais néanmoins responsable et crédible en
faveur du pouvoir d'achat des classes moyennes et des classes populaires, il
serait imbattable. Si, en revanche, il croit que la grande diplomatie
planétaire le dispense d'enfoncer ses sabots dans la glèbe du vécu concret des
électeurs, il risque de tomber de haut.
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Malgré ces
efforts pour gommer les traces indélébiles de ce parti par des artifices en changeant
son nom de front national FN en rassemblement national RN d’ailleurs une spécialité
des droites même classiques qui en ont changé maintes fois de noms depuis le
débit de la Vème république pour faire croire qu’ils se renouvelaient où se
reformaient !
Elle traine
surtout son nom de M. LE PEN et ça même si elle essaie de redorer son parti
créé par son père souvent déjanté par ses diatribes qui l’ont même condamné
plusieurs fois en justice elle aurait dû se marier pour changer de patronyme pour
essayer de se libérer de ce boulet psychologique qu’elle traine !
C’est
similaire avec les partis de cette gauche extrémiste LFI et le vieux MELENCHON
grand tribun aboyeur de foire qui ne fait que de la politique que pour se
distraire cet ex-ministre PS !
Et si l’on
veut être complet il y a aussi ces politiciens écologistes politiques EELV les
verts illuminés empêcheurs de tourner en rond autre forme d’extrémisme comme JADOT
et d’autres avant lui ex-ministres sous tous gouvernements de tous bords passés
ou présents !
Les Français
plutôt les plus anciens encore là qui ont connus la deuxième guerre mondiale
voir l’occupation et le pétainisme craignent les extrémistes sous toutes les
formes car ils l’ont subi sans oublier le communisme et encore plus avec ce
dictateur russe issu du communisme soviétique totalitaire qui fait une guerre à
la liberté aux frontières de l’EUROPE à 3 heures de Paris !
Les Français
ne se servent de ces partis extrêmes que pour protester contre le pouvoir en
place pas pour élire une présidente issue de leurs rangs !
Jdeclef
17/03/2022 13h00
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