Présidentielle :
une campagne « quoi qu’il en coûte »
Les candidats
multiplient les cadeaux destinés à amadouer leur électorat. Le déficit et
la dette ne comptent plus. Une campagne à coups de milliards d’euros.
En
France, le sérieux budgétaire des programmes n'a jamais été la préoccupation
essentielle des candidats. Mais là, on sort de deux ans de “quoi qu'il en coûte” qui
a donné l'impression que l'endettement peut être illimité. » L'ancien magistrat de la Cour
des comptes François Ecalle est un peu désabusé. Lui, qui a passé sa carrière à
ausculter les finances publiques et tient un site Web de référence sur le
sujet, voit « clairement un changement d'ambiance ». « Il y a cinq ou dix ans,
les candidats faisaient davantage semblant de vouloir réduire le déficit et la
dette même s'ils n'étaient pas tellement plus sérieux. » Aujourd'hui,
c'est un peu à qui fera le plus de promesses coûteuses. À droite, et surtout à
la droite extrême, c'est la course aux baisses d'impôts, malgré la dette record
du pays, qui devrait avoir augmenté de 97,5 % du PIB en 2019 à
environ 113 % fin 2021 pour faire face à la crise sanitaire. À
gauche, c'est la vanne des dépenses publiques qui est grande ouverte. On
prévoit de dépenser sans compter – toujours au nom de nobles objectifs, comme
l'égalité, la lutte contre la pauvreté ou pour la transition écologique – en
espérant que les impôts et les taxes sur les riches et les grandes entreprises
suffiront à combler des annonces vertigineuses. À défaut, c'est la dette qui ne
serait pas entièrement assumée.
La candidate du PS, Anne Hidalgo, a par exemple promis de
« doubler le salaire des profs ». Une facture colossale. François
Ecalle l'a évaluée à « 35 milliards d'euros par an, hors cotisations
de l'État employeur »,
en régime de croisière. Une proposition jugée tellement peu réaliste que même
Mélenchon s'en est moqué sur Twitter…
Delhommais – La fête (monétaire) est finie
À l'autre extrême de l'échiquier politique, Éric Zemmour prévoit,
au bas mot, 30 milliards de diminution des « impôts de
production »,
ces prélèvements qui pèsent sur les entreprises même lorsqu'elles ne dégagent
pas de profit. Une baisse de la pression fiscale qui semble nécessaire, mais
coûterait très cher aux finances publiques. « L'équation est compliquée
pour poursuivre l'amélioration de la compétitivité, car la France avait une
situation de finances publiques très dégradée dès avant la crise sanitaire,
avec un des déficits les plus creusés de la zone euro », reconnaît Emmanuel Jessua, le
directeur des études de Rexecode, un institut économique pourtant favorable à
une diminution des impôts de production. Il faudra aussi remplacer les recettes
perdues pour les collectivités locales, ce qui promet une belle bataille avec
les associations d'élus locaux…
Surtout, le candidat anti-immigration rajoute des promesses à
gogo, comme une diminution de CSG jusqu'à 2 000 euros de
rémunération, un souhait chiffré à 15 milliards, afin d'augmenter
les salaires en net. La suppression des droits de succession sur les
transmissions d'entreprises coûtera, elle, plus de 3 milliards, selon une
estimation du Conseil d'analyse économique. Côté dépenses, il promet une
augmentation de 20 milliards du budget de l'armée. Pour financer tout
cela, les sources d'économies sont finalement assez limitées. Il y a bien la
réforme des retraites avec le décalage de l'âge légal à 64 ans ou encore
la promesse d'interdire aux étrangers (sauf les ressortissants de l'Union
européenne) de toucher les prestations de solidarité non contributives, dont le
RSA, les APL, le minimum vieillesse ou les allocations familiales. Une mesure
censée rapporter 20 milliards par an aux finances publiques. Sauf que
cette évaluation ne repose sur aucun élément fiable. Selon les chiffres
communiqués au Point
par la Caisse nationale des allocations familiales, 10 % des foyers
comprenant des ressortissants étrangers perçoivent ces prestations, dont les
aides au logement, l'allocation aux adultes handicapés et ses compléments, le
RSA et la prime d'activité. Ils touchent au total 13 % de l'enveloppe de
70 milliards d'euros (hors allocation de rentrée scolaire). Soit seulement
9 milliards, ressortissants de l'UE compris !
Soucieuse de rassurer les Français par rapport à son projet de
2017, Marine Le Pen, quant à elle, ne propose plus de sortir de l'euro.
« Oui, une dette doit être remboursée. Il y a là un aspect moral
essentiel »,
a-t-elle écrit dans une tribune à L'Opinion. Malgré tout, on voit mal comment
la candidate du RN pourra reprendre le contrôle de la dette avec son catalogue
de mesures. Alors que la réforme des retraites est un des leviers les plus
efficaces pour faire des économies et permet, surtout, de conforter le modèle
social français en augmentant le taux d'emploi de la population, la candidate
du RN promet de ne pas toucher à l'âge légal de départ… Elle veut même annuler
l'allongement de la durée de cotisation à quarante-trois ans pour tout le monde
et revenir à la retraite à 60 ans avec quarante ans de cotisation
pour les personnes ayant commencé à travailler tôt. Ce qui coûterait, de son
propre aveu, 9,5 milliards par an. Marine Le Pen assure pourtant qu'il y
aura de nombreuses baisses d'impôts, comme la TVA sur l'énergie
(12 milliards) et les impôts de production pour les PME (une dizaine de
milliards). Sans compter sa nationalisation des autoroutes (comme Anne Hidalgo,
Jean-Luc Mélenchon ou encore Fabien Roussel), dont les concessions au
secteur privé arrivent à terme entre 2031 et 2036, selon les
portions, afin de diminuer les tarifs des péages. Si le chiffrage de la facture
pour le contribuable s'avère délicat, celle-ci devrait se monter à plusieurs
dizaines de milliards d'euros. Somme à laquelle il faudra ajouter le manque à
gagner pour l'État en raison de cette diminution…
200 000 fonctionnaires en moins, vraiment ?
Valérie Pécresse est la seule à prendre un engagement clair en
faveur de la réduction de la dette. Elle vise à la ramener à 100 % du PIB
dès 2027. Un objectif très ambitieux… Trop ? Le programme de la candidate
LR est moins dispendieux que les autres, même si celle-ci n'est pas avare en
baisse d'impôts. Il est surtout assorti de promesses de réformes assez raides,
comme le décalage de l'âge minimal de départ à la retraite à 65 ans,
censées dégager des économies substantielles. À condition, bien sûr, qu'elles
soient menées à bien… « Quand elle prétend supprimer
200 000 postes de fonctionnaires uniquement dans l'administration
administrante, cela n'est plus crédible », prévient François Ecalle. Les
administrations centrales ne représentent qu'une toute petite partie de
l'emploi public, environ 10 %, ou un peu plus de
550 000 postes. Il faudrait donc en sabrer près de 40 % !
Une telle campagne où l'argent magique coule à flots
« contribue à décrédibiliser la parole publique », regrette François Ecalle. Sa
crainte ? « Qu'on laisse filer le déficit et la dette un certain
temps, car la corde de rappel des règles budgétaires européennes ne tient plus
à rien. » À terme, il craint « un éclatement de la zone euro causé
par de petits pays d'Europe du Nord qui en auront marre de payer pour les
retraites de la France et de l'Italie ».
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Mais la classe politique française s’est tellement
dégradée qu’ils n’y croient plus !
Dans le passé avant les quinquennats et pour le
candidat élu s’il en tenait 10% et si c’était le cas ils s’en contentaient !
Mais maintenant c’est pire, il faut que les
candidats promettent tout et n’importe quoi et plus c’est gros mieux c’est, car
les Français ne réfléchissent plus et votent si mal en dépit du bon sens car
la population des électeurs lambda a changé et ils avalent n’importe quoi !
Surtout si le candidat sait bien parler avec
des discours alambiqués bien tournés et donneur de leçon en plus, là, notre
monarque sortant est un spécialiste hors norme ayant pris des cours de théâtre !
Et si à cause de cette crise grave par cette
guerre en Ukraine faite par ce dictateur Poutine qui bavarde avec notre
candidat président à bâton rompu qui lui sert indirectement de porte-parole pour
le reste de l’Union Européenne les Français vont se sentir protégé avec E.
MACRON qui n’aime pas le régalien et les problèmes de sécurité divers comme il l’a
déjà prouvé à l’intérieur !
Mais comme beaucoup de Français lambda ont peur
du lendemain se rangeront sous la bannière de notre « chevalier sans peur »
qui lui peut aussi promettre beaucoup plus qu’il ne peut tenir ce « Mr
quoi qu’il en coute » !
Désespérante politique nationale et
internationale française car mal gouverné déjà de nos dirigeants depuis avant le
quinquennat MACRON par ses prédécesseurs !
Jdeclef 09/03/2022 16h34
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