« L’appui
à Poutine contribuera à discréditer Salvini, Le Pen et Zemmour »
ENTRETIEN.
La journaliste italienne Anna Bonalume décrypte les conséquences politiques de
l’invasion russe de l’Ukraine pour les trois figures de la
droite populiste.
Journaliste
politique italienne et docteure en philosophie de l'École normale supérieure,
Anna Bonalume vient de publier une enquête très fouillée sur le leader italien Matteo
Salvini, qu'elle avait interviewé pour Le Point : Un mois avec
un populiste (Pauvert). Se rendant en Pologne pour afficher
son soutien aux réfugiés ukrainiens, Salvini s'est vu rappeler sa sympathie
pour Vladimir Poutine par un maire polonais lui reprochant son hypocrisie. En France,
Éric Zemmour et, dans une moindre mesure, Marine Le Pen sont également
sous le feu des critiques. Quel peut être le coût politique de l'invasion de
l'Ukraine pour ces trois personnalités politiques ? Entretien.
Le Point : L'indignation
que suscite l'invasion de l'Ukraine peut-elle discréditer Le Pen, Zemmour et
Salvini, qui n'ont jamais caché leur sympathie pour Poutine ?
Le maire de la ville a publiquement interpellé Salvini pour ses
positions pro-Kremlin, le qualifiant avec dérision d'« ami » de
Poutine. Il a sorti de sa veste un tee-shirt montrant le visage de Poutine et
les mots : « Armée de la Russie », un tee-shirt similaire à
celui que Salvini avait porté publiquement dans le passé. Il a ensuite déclaré
vouloir escorter personnellement Salvini portant le tee-shirt jusqu'à un centre
de réfugiés « pour voir ce que votre ami Poutine a fait ». Salvini
est habitué à ce genre de gaffes : par le passé, malgré leur caractère
spectaculaire, elles n'ont pas entamé sa crédibilité politique au sein de
l'électorat. Aujourd'hui, nous avançons vers une nouvelle époque historique, je
pense que l'appui affiché à Poutine contribuera à discréditer ces leaders
populistes.
Matteo Salvini est le plus démonstratif dans son rétropédalage.
A-t-il vraiment changé d'avis ?
La Ligue a été le parti le plus actif en Europe dans la
contestation des sanctions économiques contre le régime de Moscou depuis
l'annexion de la Crimée et Matteo Salvini a depuis longtemps affiché sa
proximité avec Poutine. Rappelons une de ses déclarations en janvier
2015 : « Entre Poutine et Renzi, je choisis Poutine, sans aucun
doute. Nous ne devons pas dépendre des choix de Berlin et de
Bruxelles. » Le 9 mai 2015, il publie sur les réseaux sociaux
deux photos de lui aux côtés du dirigeant russe avec la légende suivante :
« Je suis avec lui. »
En Europe,
les pro-Poutine appellent à la paix et visent… l'Otan
Poutine a-t-il contribué au financement du mouvement de
Salvini ?
Le repli nationaliste est leur
point commun.
De quelle manière Poutine influence-t-il Salvini, Le Pen et
Zemmour ? Qu'est-ce qui les fascine chez lui ?
Le repli nationaliste est le point en commun des trois populistes
que vous mentionnez. Leur hostilité à l'égard de l'UE est à mettre en parallèle
du désir de Poutine de miner la cohésion européenne et de la déstabiliser.
Matteo Salvini affiche son soutien à Poutine depuis 2014. Lors du congrès du
Front national à Lyon il affirme : « Les choix ignobles des
gouvernements occidentaux nous consternent. Il suffit de penser à la Russie et
à la politique insensée menée par les décideurs européens qui ne sert
certainement pas les intérêts de nos concitoyens. » Il estime que les
mesures prises à son encontre à la suite de l'invasion de la Crimée, où il se
rendra d'ailleurs lui-même en 2016, pénalisent les entrepreneurs occidentaux.
Marine Le Pen et Éric Zemmour semblent également fascinés par
l'affirmation autoritaire du pouvoir de Poutine, par sa capacité à incarner et
proposer à nouveau le vieux monde, structuré autour de la collaboration entre
État et Église.
Qui est le plus proche des idées de Salvini en France :
Zemmour ou Le Pen ?
Zemmour est proche du vieux Salvini, celui de 2017, pour lequel
les questions prioritaires étaient la fermeture des ports aux migrants,
l'invasion de l'islam et l'affirmation de l'identité chrétienne du pays.
Aujourd'hui, c'est Marine Le Pen qui s'approche le plus de Matteo
Salvini : depuis quelques années les deux ont entrepris la voie de la
normalisation et de la dédiabolisation du parti afin de récupérer une
crédibilité institutionnelle, même vis-à-vis de leurs alliés internationaux.
Abandonnée la sortie de l'UE et de la monnaie unique, les deux se penchent sur
la sécurité intérieure, les migrants, les aides aux entreprises pour faire face
à la pandémie.
Ces
souverainistes qui adhèrent à l'Europe
Comment définiriez-vous
politiquement Salvini aujourd'hui ? S'est-il recentré ?
À partir de 2019 Salvini a commencé un lent processus de
mutation. Après avoir transformé la Ligue du Nord, un parti autonomiste et
fédéraliste, en un parti national, la Ligue, il a décidé d'occuper l'espace
laissé libre par Silvio Berlusconi, dont l'héritage politique n'a pas encore
été établi officiellement. Il s'agit pour la Ligue d'occuper le centre droit,
ce qui oblige le leader du parti à afficher des positions plus modérées et
consensuelles. Le fait d'avoir donné son soutien à la coalition de gouvernement
guidée par Mario Draghi a davantage calmé la « Bête » salvinienne.
Son recentrage est visible également par une nouvelle manière de s'habiller,
depuis plusieurs mois il a abandonné les pulls et les tee-shirts, et il se
montre en costume et cravate, il a un accent milanais moins marqué, plus
neutre, national, rassembleur. Aujourd'hui, sa communication sociale subit
également un processus de modération. Ces vacillations sont possibles, car
Matteo Salvini n'a pas d'ADN, il n'a pas une identité politique précise et claire,
c'est un caméléon. Ceci a certainement contribué à son succès par le passé.
Italie :
Salvini-Draghi, l'improbable alliance
Sur quels sujets fait-il campagne ?
L'année dernière, en pleine pandémie, il a recommencé à relancer
son sujet de prédilection : l'immigration. Il s'est exprimé à plusieurs
reprises contre les débarquements massifs, « les immigrés clandestins
libres et dans l'illégalité ». Pendant plusieurs mois, comme un
équilibriste, il s'est opposé aux mesures sanitaires adoptées par le
gouvernement, duquel il fait partie.
Salvini est concurrencé sur sa droite par Giorgia Meloni, la
dirigeante de Frères d'Italie. Celle-ci a-t-elle des points communs avec
Zemmour ?
Oui, elle est très proche des idées et de l'attitude de Zemmour en
ce qui concerne les sujets d'identité et de tradition. Elle est très distante
par rapport à la question des références historiques et intellectuelles. Le
débat démocratique en Italie n'est pas structuré de la même manière qu'en
France, les débats d'idées sont moins déterminants politiquement par rapport à
la force persuasive de la personnalité politique émergente. Il ne s'agit pas
d'une confrontation d'idées, mais d'un conflit de personnalités, ce qui rend la
politique souvent beaucoup plus « pop », décontractée, informelle,
familiale.
Zemmour a fondé son identité politique autour de l'adhésion
nostalgique aux idées des hommes politiques et des penseurs du passé, comme
Charles Maurras, confirmant sa vision décadente de la société. La phrase
attribuée au général de Gaulle, citée à plusieurs reprises par Zemmour,
qualifie ainsi l'identité française : « Un pays de race blanche, de
religion chrétienne et de culture gréco-romaine. » Cette phrase
pourrait clairement être reprise par Giorgia Meloni, dont le slogan le plus
célèbre est : « Je suis une femme, je suis une mère, je suis
chrétienne. »
Présidentielle :
Marine Le Pen vante son nationalisme tranquille
Quel bilan peut-on faire des ministres de Salvini au
gouvernement ?
Il n'y a pour l'instant pas de bilan significatif à tirer de
l'action des ministres de la Ligue au gouvernement de coalition.
Comment Salvini voit-il la présidentielle française ?
Matteo Salvini soutient la candidature de Marine Le Pen et il
envisage de faire un voyage en France pour appuyer ce soutien. Il a envoyé une
vidéo de soutien à son alliée, retransmise lors d'un meeting de celle-ci à
Reims. Depuis leur première rencontre en 2014, ils s'envoient régulièrement des
messages de soutien sur les réseaux sociaux, dans un rapport d'alliance que ne
semble pas entacher une certaine jalousie respective. Leur alliance s'affirme
notamment au niveau européen.
Depuis des mois, Salvini travaille à la création d'un nouveau
groupe au Parlement européen, dont le PiS du Polonais Kaczynski
Morawiecki serait le noyau dur, avec le Premier ministre hongrois Viktor
Orban et ses douze députés du Fidesz qui, après avoir quitté le PPE, cherchent
toujours un « foyer ». Salvini souhaite que Marine Le Pen et ses
seize députés du Rassemblement national fassent partie de ce groupe, ainsi que
les petits groupes de la droite souverainiste et populiste. Un projet qui a
jusqu'à présent échoué et que la guerre pourrait maintenant définitivement
saborder.
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Ils ne
servent qu’à faire râler les Français lambda ce qu’ils font de mieux car jamais
contents et frondeurs !
Les français
ont peur du chaos anarchique qu’ils mettraient s’ils arrivaient au pouvoir et le
fait qu’en France nos ainés ont subit cette extrême droite pétainiste pendant
la dernière guerre mondiale que les allemands avec HITLER pendant leur
occupation pas facile de la France plus facile à envahir et d’occuper ou gérer une
population gaullienne qui ne supportait pas cela et à subi une milice française
très dure qui collaborait avec les allemands comme le chef d’état ce maréchal auréolé
par sa carrière militaire pendant la 1ere guerre de 1914 !
Donc depuis
2017 et avant notamment depuis les derniers quinquennats de droite de gauche et
sans étiquette comme pour MACRON l’opportuniste et son parti fantôme qui ne
sait que bavarder et donner des leçons on n’arrive plus à rien en politique nationale
pour gérer notre pays !
Car nos
dirigeants de tous bords par leur imprévoyance n’ont rien vu venir ou pas voulu
voir depuis 30 ans !
Ce qui
vient de nous arriver en France et en EUROPE et occident par la venue de ce grand
malade psychologique car paranoïaque POUTINE est hyper dangereux qui fait la
guerre à L’UKRAINE qui n’est qu’un prétexte pour reconstituer ces républiques
russes perdues du temps de l’ex URSS et du grand empire russe tsariste !
Ce qu’il
dit par ses menaces il le fait et donc on n’a pas le choix chez les occidentaux
il faut l’éliminer (peut être physiquement) ou par un membre de son entourage
qui ne lui serait plus fidèle un judas ou tout autre moyen équivalent !
Si sa
guerre ne va pas assez vite à son idée et qu’il croit n’avoir pas assez de résultat
probant il peut disjoncter définitivement et transformer le monde libre en
catastrophe irréversible !
Le vieux
Mr BIDEN président des USA (n’est pas FRANKLIN ROSSEVELT ni TRUMAN) ne veut
plus jouer les gendarmes du monde mais si POUTINE déraille son pays en subira forcément
les conséquences mondiales mais ce sera trop tard !
Jdeclef 12/03/2022
10h25LP
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