jeudi 10 mars 2022

Oui il faut montrer les victimes et arrêter l'hypocrisie des biens pensants : Car on est si mal gouverné que cela devient préoccupant ou l'on voit quand une crise internationale comme cette guerre arrive !

 

Guerre en Ukraine : faut-il montrer les morts ? OUI !

ENTRETIEN. Rendre compte d’un conflit armé passe par la diffusion d’images choquantes, même si toute guerre a ses « tabous », selon l’historien Fabrice d’Almeida.

On a vu le visage fatigué du président Zelensky, les traits glaçants du maître du Kremlin, les bombardements russes détruire les principales villes d'Ukraine, les millions de civils fuir la guerre, les adieux déchirants des familles sur le quai de la gare de Kiev, ces interminables files d'embouteillages tentant de rejoindre l'Ouest. Mais où sont les morts ? Leurs visages ensanglantés ont pour la première fois surgi en une du New York Times lundi. En ce onzième jour de guerre, un tir de mortier russe a décimé une famille de quatre personnes qui fuyait à Irpin. On les voit inanimées sur l'asphalte, enchevêtrées. Un enfant porte encore son sac à dos d'écolier. Voilà les conséquences de la guerre. Elles sont brutales. Fallait-il les montrer ? Éléments de réponse avec Fabrice d'Almeida, historien et vice-président de l'université Panthéon-Assas.

Le Point : Lundi, le quotidien américain The New York Times mettait en une des corps tués et blessés de civils ukrainiens par les forces russes. Toutes les rédactions se posent cette question : que montrer de la guerre ?

Fabrice d'Almeida : On ne montre jamais toute la guerre, tout conflit a ses tabous. Celui de la Première Guerre mondiale, c'était de montrer le soldat mort, de crainte de réveiller le pacifisme. Celui de la Seconde Guerre mondiale, c'était de montrer les juifs exterminés, car les nazis voulaient masquer le crime de masse. Le tabou de la guerre actuelle, c'est de montrer les victimes civiles d'une barbarie qui reste sans réponse… Et le fait de montrer ces images-là, comme l'a fait le New York Times, provoque tout de suite une discussion. Bien sûr qu'il faut les montrer, donner à voir la guerre telle qu'elle est, dans la réalité, son réalisme. Mais depuis trois décennies, les Occidentaux ont pris l'habitude de ne pas représenter les morts par crainte de voyeurisme, par dégoût de la violence pornographique.

Le sujet est évidemment à la une de tous les médias, mais voit-on réellement ce qui se passe en Ukraine ? Il y a ce sentiment qu'il y a peu d'images « dures » qui circulent.

Il faut rappeler qu'il existe un accord tacite au sein des chaînes occidentales qui remonte à l'invasion de l'Irak, au moment où il y avait de plus en plus de prises d'otages et de massacres filmés en direct. Cet accord vise à ne pas montrer les images les plus criminelles et sanglantes qui peuvent circuler lors d'un conflit armé. À l'époque, la plupart des grandes chaînes occidentales françaises, américaines et anglaises s'étaient accordées pour ne plus montrer ces vidéos d'égorgement, par exemple. Le monde arabe leur en a fait grief quand un désaccord radical a surgi avec Al-Jazira. C'est d'ailleurs un débat qui a eu lieu tout au long des années 1990-2000 : face à ce refus de diffuser certaines images, la chaîne qatarie estimait que le monde occidental jouait la « sensiblerie » alors qu'elle était dans la « vérité et la réalité » de la guerre. Par ailleurs, la convention de Genève signée en 1949 interdit de montrer et filmer les prisonniers de guerre.

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Il y a donc une volonté de protéger les citoyens ?

Il existait, en tout cas à l'époque, l'idée qu'il ne fallait pas qu'on devienne otage de la violence, d'autant plus quand il peut s'agir d'images de propagande.

Un accord tacite qui s'est rompu lors de la guerre en Syrie, d'où beaucoup d'images nous parvenaient ?

Beaucoup d'images ont été publiées, mais on n'a jamais montré les images du tabou ultime : les prisonniers égorgés. Il y avait aussi à l'époque une forme de minimisation des exactions que pouvait commettre Daech en Syrie, car il y a toujours une limite et elle correspond à ce qu'on ne veut pas admettre : un sentiment de honte.

Les unes françaises de cette semaine (nationales et régionales) ont beaucoup montré les paysages détruits, l'exode des civils vers l'Europe, leurs visages pleins d'effroi… Seul le journal Libération a mis en une lundi un bras ensanglanté, mais le reste du corps est caché par un drap, la victime pas identifiable. Est-ce une question de respect ou refuse-t-on de montrer la réalité ?

Il y a aussi cette idée selon laquelle les journalistes ne veulent pas montrer le plus terrible de la guerre pour ne pas ajouter de la violence à la violence. Il y a aussi en France une volonté de ne pas ramener le conflit dans quelque chose qui relève de la pure émotion. On peut en jouer dans les textes écrits, car cela permet le double discours raison/émotion. Le format court de la télé le permet moins, le risque serait d'arriver très vite à saturation.

En ce qui concerne les chaînes de télévision, et surtout celles d'info en continu, il y a plus de « plateaux » que de directs…

C'est une question de modèle économique. Les chaînes d'info ont découpé leur temps d'antenne par plateau, avec des invités, des experts… Elles ont proportionnellement moins de reporters sur place que les chaînes anglo-saxonnes, c'est un fait. C'est ce qui donne ce sentiment d'absence de variété, d'absence d'images venues directement du cœur des opérations. Au-delà de l'aspect économique, il y a aussi le fait qu'on a tendance à tout politiser en France. On évalue, on discute, on débat… Là où d'autres sont plus sur le terrain. À noter que cette guerre intervient dans un contexte très particulier chez nous : celui de campagne présidentielle.

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Est-ce que les Anglo-Saxons sont plus enclins à montrer l'horreur que nous ?

Je ne partage pas ce constat. Comme eux, nous montrons ce qui se passe sur place. Peut-être les seuils de violence ne sont-ils pas exactement les mêmes. Il existe, par exemple, une accoutumance différente à la violence aux États-Unis. Dans les guerres depuis 1941, les médias américains ont pris l'habitude de montrer les rapatriements de corps de soldats et la violence des combats.

N'a-t-on plus l'habitude en France de couvrir des conflits armés ? Nombreux sont les journalistes aguerris qui dénoncent l'arrivée de journalistes inexpérimentés en Ukraine, comment l'expliquer ?

Les journalistes qu'on va envoyer sur le terrain ne sont normalement pas des jeunes. Aller couvrir un conflit armé suppose une autonomisation et une capacité de résistance qui va de pair avec l'expérience. Il faut quelqu'un qui aura les bons réflexes. Or les jeunes sont toujours volontaires pour partir couvrir ce type de conflits. Ils partent cependant sans la sécurisation que confère le statut de grand reporter, à leurs risques et périls. Ce n'est qu'une fois sur place qu'ils cherchent des correspondances ou des piges, sans arrimage sécuritaire, ce qui provoque évidemment une précarisation de la profession. Partir en zone de guerre représente des risques considérables, les grands médias doivent donc trouver un équilibre entre le fait de donner l'information la plus fiable au plus près du conflit – dire ce qui se passe – et l'obligation de prudence pour leurs envoyés. Enfin, il faut saluer le travail des femmes grands reporters, Dorothée Olliéric, Maryse Burgot, Catherine Norris Trent. Avec leurs confrères, elles sont l'honneur d'une profession trop souvent décriée.

Après l'attentat contre Charlie Hebdo, Le Point était le seul journal français à mettre en une la photo du policier Ahmed Merabet froidement exécuté par un des frères Kouachi. Certaines critiques avaient été émises quant à ce choix. À l'époque, Étienne Gernelle, directeur de la publication, écrivait ceci : « Fallait-il vraiment publier cette photo ? On peut évidemment être en désaccord avec ce choix. Nous y avons longuement réfléchi. Oui, cette image est insoutenable pour la famille. Comment ne pas y être sensible ? Elle est également insoutenable pour la police dans son ensemble, et pour le pays tout entier, qui est très touché par le sacrifice de ceux qui le protègent avec courage. Ce qui est le cas d'Ahmed Merabet, mort en héros. Nous pensons, malgré tout, qu'il fallait la montrer. Parce qu'elle raconte l'horreur, la barbarie et la lâcheté des terroristes, plus fortement qu'aucun mot ne saurait les décrire. Pour affronter l'horreur, il ne faut pas avoir peur de la nommer ni de la regarder en face. “Notre métier, disait Albert Londres, n'est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie.” Cette recommandation s'applique aussi à l'image. Est-elle révoltante, cette photo ? Oui, mille fois, oui. C'est précisément pour cela que nous avons décidé de la publier. » « En Ukraine aujourd'hui, comme en Irak, en Afghanistan, à New York ou à Paris hier, la violence et la mort existent, et notre métier, c'est d'en rendre compte », confirme Étienne Gernelle.

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De tous bords, larmoyant, compatissant pour se donner bonne conscience (ou tout au moins nos dirigeants de nos pays libres et démocratiques !)

Car les humains sont des animaux dits évolués mais pour certains plus dangereux que des bêtes féroces qui elles tuent pour se nourrir !

Dans nos sociétés (dites humaines) l’hypocrisie est le principal des défauts qui s’accouple avec le pouvoir du plus fort et le profit !

Il ne faut pas cacher les vérités et faits si horribles soit-il comme on l’a fait pendant la dernière guerre avec les camps de concentration et d’exterminations NAZI et ou on s’est horrifié voire étonner hypocritement en disant pour certains qu’ils n’étaient pas au courant ou qu’ils ne savaient pas quand on a libéré les rescapés restants de ses camps de la mort !

Car bombarder des hôpitaux est un crime de guerre qui est assez affreux comme cela alors le politiquement correct déjà trop utilisé par nos dirigeants est déjà une honte quand il s’agit de stopper un ou des dictateurs avec qui on ne peut négocier car lui et eux ne respectent rien et surtout ne pas tourner la tête comme à ALEP en SYRIE ou je suis allé avant la guerre soi-disant faite pour lutter contre le terrorisme surtout pour aider le dictateur toujours en place ou les Russes ont testé leur aviation en rasant cette ville historique ancienne très belle avant et pas infesté de terroristes !

Ça rappelle aussi Guernica pendant la guerre d’Espagne avec le dictateur FRANCO mort dans son lit en 1975 ou l’aviation allemande d’HITLER avait détruit la ville en 1937, car on s’entraide entre criminels d’état !

Alors que les bavards beaux parleurs donneurs de leçon dirigeants de tous bords en France et ils sont nombreux et même parmi nos ex-chefs d’états des derniers quinquennats depuis 40 ans qu’ils agissent au lieu d’aider indirectement ces dictateurs autoritaires qui se moquent d’eux et des peuples qu’ils agressent et aussi de leurs propres citoyens !

Jdeclef 10/03/2022 11h33

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