La Corse
s’embrase, le gouvernement sous pression
La tension
monte, une semaine après l’agression d’Yvan Colonna. Les élus appellent au
rapprochement en Corse du commando Érignac « en signe d’apaisement. »
Des
rassemblements émaillés de heurts, des établissements scolaires bloqués, des
manifestations qui dégénèrent, jusqu'à des scènes de guérilla urbaine dans les
rues d'Ajaccio. Une semaine après la tentative d'assassinat contre Yvan Colonna,
le 2 mars à la prison d'Arles, où il était incarcéré pour l'assassinat du
préfet Claude Érignac, en 1998, la tension continue de monter en Corse. À
Ajaccio, Bastia, Corte, Calvi… Les heurts se multiplient autour des bâtiments
officiels de l'État, comme le signe d'une colère qui s'intensifie en dépit des
appels au calme de la préfecture.
La tension est montée d'un cran, dans la nuit de mercredi à jeudi,
lorsque des manifestants ont provoqué un incendie dans le palais de justice
d'Ajaccio, avant de s'en prendre à une agence bancaire à l'aide d'une
mini-pelle mécanique. À Calvi, les gendarmes mobiles déployés pour assurer la
défense de la sous-préfecture ont dû reculer face à la foule, retranchés
derrière leurs boucliers et sous le slogan « Statu francese assassinu [État
français assassin, NDLR] » .
Une « provocation »
Cette démarche censée permettre avant tout à la famille d'avoir
accès plus facilement au détenu, toujours entre la vie et la mort à l'hôpital
Nord de Marseille, a, au contraire, été interprétée comme une
« provocation » par les nationalistes. « C'est un acte cynique,
s'insurge Paul-Félix Benedetti, conseiller du groupe indépendantiste Core in
fronte à l'Assemblée de Corse. La vengeance d'État a toujours motivé le dossier
judiciaire de l'affaire Érignac. Le gouvernement doit aussi lever les statuts
de DPS de Pierre Alessandri et d'Alain Ferrandi, et les libérer. »
« Pour apaiser la situation, il faut obtenir la vérité sur la
tentative d'assassinat contre Yvan Colonna, ainsi que le rapprochement d'Alain
Ferrandi et de Pierre Alessandri », a déclaré le chef de l'exécutif corse,
le nationaliste Gilles Simeoni, dénonçant un « scandale d'État. »
Depuis plusieurs mois, celui-ci tente de se maintenir sur une ligne de crête
entre le discours modéré et de rupture avec la violence qui l'a porté au
pouvoir, et les crispations d'une partie de ses soutiens, irrités par l'échec
des négociations avec l'État, notamment sur la question du rapatriement dans
l'île des prisonniers dits « politiques. »
Corse : après l'agression d'Yvan Colonna, les
nationalistes unis pour la cause
Crispations sur la stratégie
En pleine campagne présidentielle, alors que le pouvoir central
est focalisé sur la guerre en Ukraine, la frange la plus radicale du
nationalisme est tentée de durcir le bras de fer avec l'État pour gommer les
dissensions internes du mouvement et essayer d'arracher dans la rue ce que les
négociations avec le gouvernement n'ont pas permis d'obtenir. Mercredi soir,
une nouvelle assemblée générale organisée à l'université de Corse entre les
syndicats étudiants et les différents partis nationalistes a d'ailleurs laissé
poindre des crispations sur la stratégie à adopter.
Les échanges se sont déroulés à huis clos, mais, selon nos
informations, le ton est monté entre de jeunes nationalistes et l'exécutif,
partisan d'une ligne plus « modérée » – « molle », disent
ses détracteurs, parmi les plus radicaux, qui ont été évincés de la majorité de
Gilles Simeoni aux dernières territoriales, en juin 2021. Au plus haut niveau
de l'État, on ne s'y trompe pas, même si la situation interpelle. « Il
faut trouver les voies de l'apaisement et ne pas laisser ceux qui voudraient en
découdre prendre le pas sur ceux qui veulent discuter et trouver des
solutions », a déclaré ce jeudi matin sur France Info, le président de
l'Assemblée nationale, Richard Ferrand.
Reste que, face au scénario d'un embrasement qui pourrait
s'étendre dans le temps, les forces politiques traditionnelles de l'île en
appellent au calme et au gouvernement. Le maire (LREM) de Bonifacio,
Jean-Charles Orsucci, indique avoir « sensibilisé » le chef de l'État
en réclamant la levée du statut de DPS pour les deux détenus du commando
Érignac et leur transfèrement dans l'île. Laurent Marcangeli, maire (Horizons)
d'Ajaccio et leader de la droite insulaire, récemment rallié à la cause
d'Emmanuel Macron, en appelle lui aussi au pouvoir central. Tout en mettant en
cause le positionnement de l'exécutif nationaliste. « On ne peut pas
souffler en permanence le chaud et le froid quand on exerce des responsabilités
politiques, appuie-t-il. Ceux qui sont parfois tentés de laisser monter la
mayonnaise doivent savoir que la responsabilité ne sera pas seulement celle de
l'État, mais aussi celle des élus locaux qui n'auront pas pris conscience de la
gravité de la situation dans laquelle nous sommes. »
Laurent Marcangeli, qui redoute un « drame », estime
qu'il faut désormais un « signal » pour désamorcer les tensions.
« Il ne peut venir que de l'État, estime le maire d'Ajaccio. Il n'y a
aujourd'hui qu'une seule solution pour que l'escalade cesse, c'est la levée du
statut de DPS d'Alain Ferrandi et de Pierre Alessandri. » Le dossier est
entre les mains du Premier ministre, Jean Castex. Mais le calendrier n'est pas
à l'avantage du gouvernement qui, depuis 2018, refuse constamment d'accéder à
cette demande, alors même que la commission locale pénitentiaire y a toujours
été favorable, sauf le 18 février dernier. Arguant de la « gravité
exceptionnelle des faits », de « la personnalité de la victime »
et d'un acte « ayant troublé gravement et durablement les institutions »,
ses motivations ont troublé l'opinion corse, dans un dossier où plane toujours
l'ombre du politique.
À LIRE AUSSIPrésidentielle : le retour de l'épineux sujet des
« prisonniers politiques » corses
« Au regard du parcours carcéral sans incident de ces
détenus, qui ont d'ailleurs purgé leur peine de sûreté, ce statut aurait pu
être levé, observe un connaisseur de l'administration pénitentiaire. Mais, vu
la charge symbolique très forte de ce crime, l'assassinat d'un représentant de
l'État, il y a une vigilance extrême de la haute administration, qui va au-delà
du gouvernement. » Ce dernier sera néanmoins amené à trancher, face au
risque d'une escalade. Avec une équation pour le moins difficile : ramener
le calme dans l'île, sans donner l'impression de céder à la pression des
nationalistes, ni se mettre à dos les grands corps de l'État.
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Ce n’est
pas aux 339 000 corses dans leur 8722 km² carré paradisiaque à faire leurs
lois qui sont celles de la France METROPOLITAINE de 67,8 millions d’habitants
au 1 janvier 2022 et de 551600 km² :
Alors que
la Corse arrête ce cinéma de trublions ce ne sont pas des étrangers ils sont
libres comme tous les Français !
Car cette
ile ne pourrait s'assumer toute seule sans avoir la France métropolitaine pour
la soutenir et l'aider, voire l'approvisionner comme toutes régions de France !
Et ne se
servent pas de cet incident grave qui peut hélas arriver dans toutes prisons
françaises entre détenus pour diverses raisons et promiscuités carcérales !
Il est
certain que si la CORSE n'a qu'à proposer son climat, ses beaux paysages, son
soleil et la mer Méditerranée ce n'est pas suffisant pour eux peut être mais
difficile à comprendre pour des Français de la métropole ?!
Le
tourisme est surement le plus sur revenu qu'il le mette en valeur plus qu’ils
ne le font et ne dénigrent déjà pas les Français métropolitains qui veulent
s'implanter dans leur ile et donc les enrichir indirectement.
Car bien
sûr ils sont Corses, mais avant tout FRANÇAIS comme le reste de notre pays par
notre histoire commune!
Et en
cette période plus que tendue dans notre Europe à cause de ses risques de
guerre, c'est vraiment inqualifiable ce comportement !
Un peu de
bon sens en laissant leur nationalisme ou indépendantisme stupide de côté il
font partie de l'Europe qu'il se comporte comme tel !
Jdeclef 11/03/2022
16h28
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