Abstentionnistes :
ils peuvent encore chambouler la présidentielle ?!
Voyage dans une France qui ne vote pas ou ne vote plus, mais qui pourrait bien arbitrer le match aux extrêmes, entre Le Pen, Mélenchon et Zemmou
Dominique vend
des volailles rôties sur le marché d'Autun (Saône-et-Loire). D'ordinaire peu
disert avec ses clients sur la politique, le marchand ambulant se confie : « Avant, je
votais Le Pen. J'aimais bien le vieux, moins sa fille. Maintenant, c'est
terminé, ça ne sert à rien. » Pour le quadragénaire originaire du Morvan
qui se dit solidaire des Gilets jaunes, « c'est tout le système électoral qui est à jeter ».
Il ne votera pas.
Un peu plus loin, Jordan, 18 ans, prend le soleil sur les marches
du théâtre municipal, en écoutant de la musique sur son téléphone. Il a bien
reçu sa carte d'électeur, mais il ne prévoit pas non plus d'aller voter : « Je
travaille dans le bâtiment et j'aide mon père sur des chantiers tous les
week-ends. Je n'aurai pas le temps de voter », décrète-t-il, avant
d'ajouter : «
De toute façon, je ne sais pas pour qui voter, ça ne m'intéresse pas. »
Fraîchement diplômé d'un CAP en menuiserie, le jeune homme pourrait consentir à
voter pour celui ou celle qui lui promettra de baisser le prix de l'essence et
des produits alimentaires : « Je fais des courses pour aider ma famille. On est cinq à la
maison, ça coûte un max », s'agace-t-il. Dans sa famille, personne
n'a prévu de voter.
« Si
j’étais président, je donnerais les milliards aux gens du RSA et le RSA aux
milliardaires. »
Aziz, 51 ans, Bourges
Jouer la continuité. Les
abstentionnistes, toujours plus nombreux, ne semblent pas décidés à reprendre
le chemin des isoloirs pour participer à une élection quasi jouée d'avance.
Tout semble indiquer que les électeurs préféreront la continuité à
l'incertitude de la nouveauté… Un scénario sans surprise, qui pourrait bien
inciter nombre d'électeurs à rester chez eux.
Bête noire des politiques et des sondeurs - car capable
de chambouler tous les pronostics le jour du vote -, l'abstention reste
difficile à évaluer avant le scrutin. Météo, proximité des vacances, intérêt
des programmes, charisme des candidats, contexte international, tenue des
débats, niveau des prix, humeur générale… Tout, ou presque, peut influer sur le
désir d'aller voter. Mais c'est surtout l'absence de campagne qui inquiète les
spécialistes : «
Une exposition médiatique inférieure de la campagne entraîne mécaniquement
l'augmentation du risque abstentionniste », résume Emmanuel
Rivière, directeur international des études politiques de l'institut Kantar
Public.
« Il n’y
a rien qui va dans le pays, on n’est plus solidaires. On a besoin
d’entreprises. Ici, on n’a plus rien. »
Gérard, 63 ans, Noyon
Frisson d'indécision. En plongeant
dans l'océan d'intentions de vote que publient à la chaîne les instituts de
sondages, on observe les prémices d'un abstentionnisme de doute, un frisson
d'indécision : «
Dans une campagne électorale classique, la proportion d'hésitants se réduit au
fur et à mesure que l'on se rapproche du scrutin. Or, ces derniers jours, on a
vu remonter la proportion de gens qui déclarent ne pas savoir pour qui voter »,
alerte le sondeur, qui y voit une mise entre parenthèses (temporaire) des
envies de dégagisme et de vote protestataire : « Certains sondés qui n'apprécient
pas Emmanuel Macron semblent considérer que ce
n'est pas le moment de changer de président. L'abstention pourrait constituer
pour eux une manière de ne pas empêcher sa réélection, sans pour autant y
participer », analyse Emmanuel Rivière.
Doit-on considérer l'abstention comme le premier parti de France ?
« Cela n'a
aucun sens de dire cela, grogne le spécialiste, cela revient
à considérer comme un bloc cohérent des profils et des idéologies très
hétérogènes. L'abstention d'indifférence est beaucoup plus importante que
l'abstention de protestation, qui ne doit pas dépasser les 5 à 6 % »,
explique-t-il. Plus de la moitié des abstentionnistes ne sont donc pas des
protestataires qui chercheraient à signifier leur défiance à l'égard du système
électoral, mais bien des électeurs éloignés des urnes par des conditions
matérielles.
Les mal inscrits. Ce phénomène,
que Jean-Yves Dormagen appelle « mal-inscription », est massif et l'on en trouve des
preuves dans toutes les mairies. Dans un recoin de l'hôtel de ville d'Autun
s'entassent des caisses de courrier contenant environ 2 000 enveloppes de
propagande électorale, retournées à l'envoyeur avec la mention « N'habite plus
à l'adresse indiquée ». Elles attendent d'être traitées par le service de
l'état civil chargé de tenir à jour les listes d'inscrits. Ce sont eux, les mal
inscrits. «
On estime que 15 à 20 % des inscrits sur les listes n'habitent plus à l'adresse
à laquelle ils sont enregistrés », s'agace Vincent Chauvet, maire (MoDem)
de la ville d'Autun. Certains ont déménagé dans la commune, d'autres sont
partis sans se réinscrire et ne reviendront probablement pas pour voter. « Le système
de gestion des listes électorales est archaïque », poursuit le
maire, qui a participé à la rédaction d'un livre blanc du MoDem contre
l'abstention, «
nous sommes obligés de mobiliser des agents de l'état civil pour tenir les
registres à jour avec les moyens du bord. Alors que les impôts savent retrouver
les contribuables avec efficacité, les maires n'ont aucun moyen légal de
connaître la population qui réside sur leur commune. Cela faciliterait pourtant
la mise à jour des listes électorales », explique l'élu. Sans
compter l'obstacle normatif que représente le règlement général sur la
protection des données (RGPD), qui rend impossible tout travail de recensement
mené par des élus cherchant à collecter les coordonnées de leurs administrés…
« Depuis
que je suis môme, je m’intéresse à la politique. Je n’ai jamais vu opérer de
tyrannie plus obscure que maintenant. »
Mick, 71 ans, Bourges
Santé démocratique. Outre ce
phénomène d'inscriptions erronées, la lente érosion de la participation
électorale s'inscrit dans un cadre plus large, « celui d'un désintérêt à l'égard
de ce qui relève du collectif et d'un désengagement civique »,
explique Vincent Chauvet, pour qui « le problème du vote, c'est qu'il n'est pas très instagrammable ».
Les scrutins ne parviennent même plus à mobiliser ceux qui sont censés en
assurer la vitalité : les délégués des candidats se font rares, tout comme les
assesseurs et secrétaires de bureaux bénévoles. Il faut faire appel à des
employés municipaux (payés en heures supplémentaires) pour que les élections
puissent se tenir. « Bon nombre de personnes que l'on a vues sur les ronds-points et
dans les cortèges antivaccins ne viendront pas aux élections. Elles ont ancré
la contestation en dehors du système démocratique et rien ne les y ramène »,
constate l'élu.
Le niveau de participation est-il le signe de la santé
démocratique d'un pays ? Si ce postulat semble partagé par toute la classe
politique française, les solutions pour encourager la participation ne font, en
revanche, pas consensus. Nombreux sont ceux qui proposent des solutions
techniques ou réglementaires, comme le vote à 16 ans, le vote par
correspondance, le vote par Internet, les machines à voter ou même le vote
obligatoire… Des gadgets démocratiques ? « Tout ce qui facilite le vote est bon à prendre, mais il y a une
certaine naïveté à considérer que les solutions à l'abstention ne devraient
être que techniques. Elles sont d'abord politiques », tempère
Jean-Yves Dormagen. Pour motiver un électeur, rien ne vaut de bons candidats…
« Mes
parents ne votent pas. Dans mon enfance, ces questions n’ont jamais été
abordées à la maison. »
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Mais là ce ne sera pas peut-être
à cause de ses extrémistes de gauche ou droites qui se bousculent à la porte du
deuxième tour !
Représentant les Français râleurs
mais qui ne savent faire que cela et sont des girouettes qui tournent au fil du
vent politique du moment et de ses politiciens médiocres !
Mr MACRON notre petit pseudo
monarque est un opportuniste récidiviste qui profite indirectement de la circonstance
actuelle de cette déplorable guerre de ce pays dit civilisé la Russie avec qui
il continue à bavarder en pure perte avec POUTINE « le dictateur »
qui tue des milliers d’Ukrainiens et qui se moque de lui en plus, il devrait le
remercier s’il est réélu et pourra même se vanter de dire c’est grâce à moi si
le maitre du Kremlin accepte des négociations !
Mais les français ont peur du
lendemain croyant que leur président sortant les protègera ce qui serait une nouveauté
et qu’ils n’ont personne pour le remplacer dans cette opposition médiocre avec
ces politiciens connus si nuls qu’ils n’ont pas d’autres choix que de s’abstenir
(comme moi qui votera blanc pour la première fois) il leur restera les législatives
pour une éventuelle cohabitation déjà essayée dans le passé pour lui ôter la
majorité parlementaire à l’assemblée nationale mais improductive pour le pays
et les Français !
A l’attention de notre président
sortant pseudo monarque :
Bon appétit !
messieurs ! (Tirade de RUY BLAS de Victor Hugo librement adaptée)
O ministres intègres !
Conseillers vertueux ! voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez
l'heure,
L'heure sombre où la France pleure !
Jdeclef 20/03/2022 12h17
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