jeudi 14 décembre 2017

Cet homme nouveau ministre de l'enseignement comprend enfin que tout changer :

Éducation : la petite musique nostalgique de Jean-Michel Blanquer

Redoublement, dictée, uniforme... Le ministre remet à l'honneur toute une série de vieilles recettes. Une stratégie « redoutablement efficace ».


Rétablissement du redoublementde la dictée quotidienneinterdiction des portables, encouragement des chorales et du port de l'uniforme dans les écoles, il n'y a pas de doute, la petite musique que distille Jean-Michel Blanquer est résolument surannée. Il s'agit d'en « finir avec les bêtises » – et particulièrement avec les errements pédagogiques prêtés à la gauche. Et pour ce faire, le cap est clair : c'est le retour en arrière. Malgré l'appel aux neurosciences censées nous permettre de sortir des vieilles querelles, ce sont surtout les vieilles recettes éprouvées que Jean-Michel Blanquer promeut. Et la plupart des spécialistes de l'éducation rappellent, à longueur de billets de blog ou d'articles, que ce que préconise Jean-Michel Blanquer existe déjà.
Les « unités laïcité » dans les académies ? Quoi de neuf par rapport au « référent laïcité » déjà présent dans chaque académie ? Quant à ce « conseil des sages de la laïcité » qu'il souhaite créer, n'est-ce pas un doublon de l'Observatoire de la laïcité, qui existe depuis… 2007 ? Malgré les dissensions et les débats qui ont pu émailler son action, notamment depuis 2013, date à laquelle Jean-Louis Bianco en prend la tête, l'Observatoire vient d'être reconduit à l'identique par Édouard Philippe pour cinq nouvelles années.

« Et de droite et de gauche »

Est-ce parce que Jean-Michel Blanquer a une vision plus stricte de ce que doit être la laïcité ? En effet, à la suite du Conseil d'État, l'Observatoire de la laïcité a rappelé que les parents qui encadraient occasionnellement les sorties scolaires n'étaient pas soumis au même impératif de neutralité que les agents du service public. En clair, une mère voilée peut accompagner les écoliers. Ce n'est pas l'avis de Jean-Michel Blanquer : « Mon approche personnelle, c'est que toute personne qui accompagne les élèves est en situation d'être ce qu'on appelle un collaborateur bénévole du service public […] qui doit se conformer à un certain nombre de devoirs. C'est ma position. »
Une position qui n'a aucune valeur juridique et ne débouchera sur aucune action, et qui risque de relancer un débat empoisonnant. Mais qui a le mérite de situer Blanquer du côté d'une laïcité intraitable. Dans le délicat équilibre « et de droite et de gauche » du gouvernement Macron, Blanquer est une des pièces maîtresses qui empêchent qu'on puisse caricaturer le président en homme purement libéral, sur le plan économique comme sur le plan des mœurs, en homme sans attaches, insensible à la tradition. Blanquer est une ancre, une colonne vertébrale, un repère rassurant.

Morale et instruction civique : un passage obligé

La preuve, souligne-t-il lui-même, parmi ses soutiens figure Jean-Pierre Chevènement. Ministre de l'Éducation nationale entre 1984 et 1986, il est à l'origine de l'objectif de porter 80 % d'une classe d'âge au niveau du bac. Il est aussi le premier à avoir rétabli un enseignement d'éducation civique au primaire – un enseignement qui avait disparu, tout un symbole, en 1969. Depuis, ce « rétablissement » est devenu un rituel pour chaque ministre se succédant Rue de Grenelle.
Jean-Michel Blanquer n'y a pas dérogé : lui aussi préconise « un enseignement civique et moral à l'école. [...] On a besoin d'avoir tous les matins une petite leçon de morale, comme le font beaucoup de professeurs, une fable de La Fontaine qui permet d'énoncer un précepte. On doit faire passer un message moral. »
Il en est de même de l'interdiction du portable ? L'utilisation du téléphone mobile est déjà prohibée par l'article 511.5 du Code de l'éducation. Blanquer assure vouloir réfléchir à des mesures concrètes permettant que cette interdiction soit enfin respectée : des casiers, dit-il, où les portables pourraient être confinés. De tels casiers existent déjà dans nombre d'établissements. Il ne restera plus qu'à en garantir la sécurité et à s'assurer que les élèves y ont bien déposé leur appareil. Cette tâche incombera aux enseignants, pas au ministre, et ce ne sera pas chose facile. La preuve : alors que le portable est théoriquement interdit, il sonne toujours en classe...

« Et ancien et moderne »

Reste que la petite musique de Jean-Michel Blanquer charme la plupart des oreilles et qu'il est devenu l'un des ministres les plus populaires du gouvernement Philippe. Car, sur le plan politique, sa communication est un coup de maître salué notamment dans le quotidien Le Monde, dont les pages Éducation sont pourtant plutôt critiques envers le ministre. Un portrait intitulé « Jean-Michel Blanquer la politique adroite » montrait un ministre persuadé de pouvoir fabriquer du consensus sur un sujet – l'école – objet depuis une bonne trentaine d'années d'une violente querelle des anciens contre les modernes. « Il ne faut pas se laisser dominer par la nostalgie, mais ne pas s'aveugler non plus au prétexte que toute parole nostalgique serait fausse », affirmait-il au Monde. Après avoir écarté le fait d'être de droite ou de gauche, « je suis ailleurs », disait Blanquer, le voilà qui se proclamait « et ancien et moderne ! » Joli coup.
Les spécialistes de la question éducative, eux, restent sans voix. Dans un billet de blog, le pédagogue Philippe Watrelot accuse le coup : « On aurait tort de prendre les propos tenus par le ministre [...] comme un discours excessif et ignorant les réalités des enseignants. Dire qu'il se “ridiculise” n'est pas non plus très pertinent. La stratégie de Jean-Michel Blanquer est, au contraire, réfléchie et redoutablement efficace. » Un hommage qui sonnait comme l'aveu d'une défaite.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
N’était pas la bonne solution !

Comme avait voulu le faire ces prédécesseurs à marche forcée, ce qui étaient une erreur, car cela modifiait trop souvent les méthodes d'enseignements qui changeaient hélas sans cesse, à chaque nouveau ministre et gouvernements quelque fois plusieurs en plus dans les mêmes mandatures de nos présidents et qui troublait inutilement professeurs et élèves nos enfants et de ce fait étaient inefficaces tout en coûtant fort cher !

Alors, il fait ce qui parait être simplement du bon sens, revenir à se servir « de vieux pots car on y fait  de la bonne soupe simplement »!

Et cela ne peut plaire qu’aux enseignants pour faire mieux leur travail et aux parents perdus qui n’y comprenait plus rien et bien sûr faciliter l’apprentissage et  l’éducation de nos enfants !


Jdeclef 14/12/2017 11h37 LP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire