Éducation : la petite musique nostalgique de Jean-Michel
Blanquer
Redoublement, dictée, uniforme... Le ministre remet à
l'honneur toute une série de vieilles recettes. Une
stratégie « redoutablement efficace ».
Les « unités laïcité » dans les académies ? Quoi de neuf par rapport au « référent laïcité » déjà présent dans chaque académie ? Quant à ce « conseil des sages de la laïcité » qu'il souhaite créer, n'est-ce pas un doublon de l'Observatoire de la laïcité, qui existe depuis… 2007 ? Malgré les dissensions et les débats qui ont pu émailler son action, notamment depuis 2013, date à laquelle Jean-Louis Bianco en prend la tête, l'Observatoire vient d'être reconduit à l'identique par Édouard Philippe pour cinq nouvelles années.
« Et
de droite et de gauche »
Est-ce
parce que Jean-Michel Blanquer a une vision plus stricte de ce que doit être la
laïcité ? En effet, à la suite du Conseil d'État,
l'Observatoire de la laïcité a rappelé que les parents qui encadraient
occasionnellement les sorties scolaires n'étaient pas soumis au même impératif
de neutralité que les agents du service public. En clair, une mère voilée peut
accompagner les écoliers. Ce n'est pas l'avis de Jean-Michel Blanquer :
« Mon approche personnelle, c'est que toute personne qui accompagne les
élèves est en situation d'être ce qu'on appelle un collaborateur bénévole du service
public […] qui doit se conformer à un certain nombre de devoirs. C'est ma
position. »Une position qui n'a aucune valeur juridique et ne débouchera sur aucune action, et qui risque de relancer un débat empoisonnant. Mais qui a le mérite de situer Blanquer du côté d'une laïcité intraitable. Dans le délicat équilibre « et de droite et de gauche » du gouvernement Macron, Blanquer est une des pièces maîtresses qui empêchent qu'on puisse caricaturer le président en homme purement libéral, sur le plan économique comme sur le plan des mœurs, en homme sans attaches, insensible à la tradition. Blanquer est une ancre, une colonne vertébrale, un repère rassurant.
Morale
et instruction civique : un passage obligé
La
preuve, souligne-t-il lui-même, parmi ses soutiens figure Jean-Pierre
Chevènement. Ministre de l'Éducation nationale entre 1984 et
1986, il est à l'origine de l'objectif de porter 80 % d'une classe d'âge
au niveau du bac. Il est aussi le premier à avoir rétabli un enseignement
d'éducation civique au primaire – un enseignement qui avait disparu, tout un
symbole, en 1969. Depuis, ce « rétablissement » est devenu un rituel
pour chaque ministre se succédant Rue de Grenelle.Jean-Michel Blanquer n'y a pas dérogé : lui aussi préconise « un enseignement civique et moral à l'école. [...] On a besoin d'avoir tous les matins une petite leçon de morale, comme le font beaucoup de professeurs, une fable de La Fontaine qui permet d'énoncer un précepte. On doit faire passer un message moral. »
Il en est de même de l'interdiction du portable ? L'utilisation du téléphone mobile est déjà prohibée par l'article 511.5 du Code de l'éducation. Blanquer assure vouloir réfléchir à des mesures concrètes permettant que cette interdiction soit enfin respectée : des casiers, dit-il, où les portables pourraient être confinés. De tels casiers existent déjà dans nombre d'établissements. Il ne restera plus qu'à en garantir la sécurité et à s'assurer que les élèves y ont bien déposé leur appareil. Cette tâche incombera aux enseignants, pas au ministre, et ce ne sera pas chose facile. La preuve : alors que le portable est théoriquement interdit, il sonne toujours en classe...
« Et ancien et moderne »
Reste
que la petite musique de Jean-Michel Blanquer charme la plupart des oreilles et
qu'il est devenu l'un des ministres les plus populaires du gouvernement
Philippe. Car, sur le plan politique, sa communication est un coup de maître
salué notamment dans le quotidien Le Monde,
dont les pages Éducation sont pourtant plutôt critiques envers le ministre. Un portrait intitulé « Jean-Michel Blanquer la
politique adroite » montrait un ministre persuadé de pouvoir fabriquer du
consensus sur un sujet – l'école – objet depuis une bonne trentaine d'années
d'une violente querelle des anciens contre les modernes. « Il ne faut pas
se laisser dominer par la nostalgie, mais ne pas s'aveugler non plus au
prétexte que toute parole nostalgique serait fausse », affirmait-il
au Monde.
Après avoir écarté le fait d'être de droite ou de gauche, « je suis
ailleurs », disait Blanquer, le voilà qui se proclamait « et ancien
et moderne ! » Joli coup.Les spécialistes de la question éducative, eux, restent sans voix. Dans un billet de blog, le pédagogue Philippe Watrelot accuse le coup : « On aurait tort de prendre les propos tenus par le ministre [...] comme un discours excessif et ignorant les réalités des enseignants. Dire qu'il se “ridiculise” n'est pas non plus très pertinent. La stratégie de Jean-Michel Blanquer est, au contraire, réfléchie et redoutablement efficace. » Un hommage qui sonnait comme l'aveu d'une défaite.
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N’était
pas la bonne solution !
Comme
avait voulu le faire ces prédécesseurs à marche forcée, ce qui étaient une
erreur, car cela modifiait trop souvent les méthodes d'enseignements qui changeaient
hélas sans cesse, à chaque nouveau ministre et gouvernements quelque fois
plusieurs en plus dans les mêmes mandatures de nos présidents et qui troublait inutilement
professeurs et élèves nos enfants et de ce fait étaient inefficaces tout en coûtant fort cher !
Alors,
il fait ce qui parait être simplement du bon sens, revenir à se servir « de vieux pots car on y fait de la bonne soupe simplement »!
Et
cela ne peut plaire qu’aux enseignants pour faire mieux leur travail et aux
parents perdus qui n’y comprenait plus rien et bien sûr faciliter l’apprentissage
et l’éducation de nos enfants !
Jdeclef
14/12/2017 11h37 LP
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