Les États généraux de l'alimentation s'achèvent sur
« l'affaire Lactalis »
Après cinq mois de discussions sur les relations commerciales entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs, le sommet se termine sur une note acide.
Clap de fin pour les États généraux de l'alimentation, qui se concluent jeudi sur une note acide avec une nouvelle affaire : Lactalis, le plus gros industriel laitier français, a annoncé un rappel massif de produits pour raisons sanitaires. Les cinq mois de travaux des États généraux devaient d'abord trouver des solutions à la crise agricole, mais la transition agroécologique de l'agriculture, la qualité de l'alimentation et la lutte contre les problèmes sanitaires, qu'ils soient accidentels ou frauduleux, font également partie des débats. Comme en écho, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a d'ailleurs évoqué lors de son allocution d'ouverture la « prise en compte de l'alimentation comme déterminant majeur de la santé ». La crise que traverse Lactalis illustre l'importance de ces sujets. À la suite de la découverte de salmonelle, et après deux retraits partiels dans les derniers jours, le groupe a décidé d'appliquer le principe de précaution maximal en retirant l'ensemble des produits infantiles et nutritionnels fabriqués ou conditionnés depuis le 15 février 2017 dans son usine de Craon en Mayenne.Dans la journée, la ministre de la Santé Agnès Buzyn doit s'exprimer ainsi que son collègue de l'Environnement Nicolas Hulot. Les débats seront conclus par le Premier ministre Édouard Philippe qui dévoilera le projet de loi censé équilibrer les relations commerciales entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs, tout en ouvrant des pistes pour assurer la transition écologique de l'agriculture demandée par la société civile. Première mesure très attendue, le gouvernement va imposer aux distributeurs un seuil de revente à perte de 10 % sur les denrées alimentaires dans une loi qui sera votée d'ici à la fin du premier semestre 2018, a indiqué Stéphane Travert. En clair, les supermarchés seront obligés de revendre au minimum tout produit alimentaire au prix où ils l'ont acheté majoré de 10 %, pour tenter de couvrir les frais de logistique et de transport auparavant assumés par les industriels et producteurs.
Ce seuil, censé soutenir les producteurs face à la distribution, sera accompagné d'un encadrement des promotions dans les grandes surfaces : elles ne pourront plus être supérieures à 34 % du prix normal et à 25 % du volume annuel vendu. Les deux mesures seront expérimentées pendant deux ans, avec un dispositif de suivi pour s'assurer que la valeur dégagée soit bien reversée aux producteurs. Elles avaient été annoncées dès le 11 octobre par le président Emmanuel Macron, afin de rassurer les agriculteurs inquiets de voir se répercuter sur leurs exploitations l'effondrement des prix dans la grande distribution. Mais elles n'avaient alors pas été chiffrées. Le gouvernement va aussi modifier le Code rural pour y inclure un renversement de la contractualisation : les contrats seront désormais proposés par les agriculteurs et non plus par les acheteurs, et basés sur leurs coûts de production.
« De
grandes mesures qui fixent un cap »
Au-delà
des agriculteurs, les États généraux ont rassemblé l'ensemble de la filière
alimentaire : industriels, distributeurs, associations de consommateurs et
organisations environnementales, ainsi que de nombreux élus. À l'heure du
bilan, tous les participants s'accordent à dire que la méthode a été fructueuse
et que les idées ont fusé, mais ils attendent la mise en musique de leur
travail : des mesures concrètes, notamment sur le plan budgétaire et
fiscal, pour permettre à l'agriculture et à l'agroalimentaire français d'opérer
une transition environnementale tout en continuant à vivre de leur production.
Le responsable agriculture de l'organisation de défense de l'environnement WWF,
Arnaud Gauffier, trouve ainsi « intéressantes » les conclusions de
l'atelier sur la transition agroécologique, « car on a de grandes mesures
qui fixent un cap », notamment sur la réduction de l'utilisation des
pesticides.
Le gouvernement a précisé que le
texte de loi comporterait un article pour instituer une séparation entre le
conseil et la vente des produits phytosanitaires dans les coopératives, afin de
réguler les ventes de pesticides. Les modalités de mise en œuvre du calendrier
d'élimination progressive des pesticides, dont le glyphosate, seront précisées
« au plus tard » à la fin du premier trimestre 2018, assure le
gouvernement. Il annonce aussi des mesures pour lutter contre la maltraitance
animale dans les abattoirs et un plan de développement de l'agriculture bio.
(Par exemple parce que ne sont pas comme des
médicaments issus de laboratoires ?)
Cette
société fournie le lait de nombreux nourrissons en France et depuis plusieurs mois
et il y a des problèmes ?!
Et
cela ne semble inquiéter personne chez nos donneurs de leçons et nos dirigeants
ou les HULOT et Cie entre autres ?
Faudra-t-il
plus de jeunes enfants malades ou pires encore pour secouer les puces de ses
multi nationales de l’agro-alimentaire qui se remplissent les poches !?
Jdeclef
21/12/2017 16h09
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