lundi 18 décembre 2017

Malheur aux vaincus : et ces vieux politiciens éléphants ringards qui n’ont rien vu venir de ce maelstrom du changement que les français voulaient !

PS : les derniers jours de Solférino

Vallsistes, cambadélistes, hamonistes, voire mélenchonistes… Au siège bientôt vendu du Parti socialiste, l'heure est aux règlements de comptes.


Feuilletant des exemplaires de Closer, les deux employés du standard téléphonique engourdi surveillent la cour pavée. « Avant, on servait des cafés à l'accueil, il fallait faire patienter les visiteurs », se souvient l'un d'eux. Trente-cinq années durant, le 10, rue de Solférino fut une ruche. L'épicentre socialiste vers lequel déferlent militants, bénévoles, députés et élus locaux. C'était avant. Avant la débâcle électorale et avant la catastrophe financière qui oblige le parti à vendre son siège et à licencier, d'ici à janvier 2018, 6 salariés sur 10. « Notre budget de fonctionnement doit être ramené de 28 millions à 8. Or faire tourner Solférino coûte déjà 2 millions par an », explique Jean-François Debat, trésorier du PS.
Exit donc les 3 000 mètres carrés de l'hôtel particulier du 7e arrondissement de Paris, l'ancien palais de la princesse de Broglie, héritière des sucres Say. Ce déménagement pourrait ne pas être traumatisant, car, on l'oublie, mais depuis la SFIO en 1945, le parti a changé sept fois d'adresse dans la capitale. Il n'en demeure pas moins que c'est ici, à « Solfé », que François Mitterrand fêta le 10 mai 1981 son élection à la présidence. Ici encore que le même Mitterrand, malade, vint en mai 1995 faire ses adieux. Ici toujours que, le 6 mai 2007, Ségolène Royal promit aux militants de les « conduire vers d'autres victoires ». On découvre à ce propos que, pour parvenir à cette terrasse, l'ex-compagne de François Hollande dut emprunter un escalier de service, traverser deux bureaux, contourner une table et enjamber une fenêtre. Solférino, c'était le monde ancien, la dernière maison de famille.

Livre d'or

De famille il n'est plus du tout question au siège moribond : 130 salariés en 2016, 96 aujourd'hui. Le parti de Léon Blum licencie. Seuls 40 postes seront conservés. « Ce n'est pas la meilleure ambiance que j'ai connue », admet le trésorier. En octobre, le chauffage tombe en panne. Pendant deux semaines, le froid polaire décourage les derniers volontaires. Salles de réunion fermées, cafétéria abandonnée, on avance entre des rangées de pièces sombres. Sur les bureaux, tasses de thé desséché et courriers abandonnés. Le silence est épais et la décoration anachronique, tant tout invite à se demander quand ce lieu fut occupé la dernière fois.
Aux murs, des affiches convient à une réunion où Jean Jaurès prendra la parole devant les travailleurs. Posée au-dessus d'une armoire métallique, une photographie de Michel Rocard de guingois dans son cadre. Un poster de Lionel Jospin promet la victoire à la présidentielle de 2002. Et, devant l'escalier central majestueux, les portraits de tous les premiers secrétaires, parmi lesquels François Hollande est le seul à se passer de cravate. Pas de Jean-Christophe Cambadélis, qui en trois ans de mandat n'aura pas eu le temps d'organiser la prise de vue. Son bureau, vaste pièce au 1er étage, est clos. « Il l'a vidé en deux heures et a tout jeté dans la benne », témoigne un salarié. Le bâtiment ressemble à un château de la Belle au bois dormant, dont le dernier maître de maison aurait été François Mitterrand ; ses affiches de campagne s'y pavanent. Dans la salle Georges-Dayan, député et intime du vainqueur de 1981, à côté de la poubelle, le livre d'or de la maison hantée. Il commence le 10e anniversaire de la mort du premier président socialiste de la République et reçoit son dernier paraphe en décembre 2016... Depuis, c'est la débandade.

« On s'en BAP les couilles »

Dans ce décor mortifère, les derniers jours de Solférino sont houleux. Règlements de comptes, bagarres, malaise d'une employée. On se hait avec passion entre compagnons à la rose. Paul – appelons-le ainsi – est embauché pour une mission d'un an en juin 2016. Militant depuis le lycée, il croit intégrer un cénacle de pairs, des socialistes comme lui. « Je pensais que les salariés du siège avaient tous leur carte et je leur demande naïvement : toi, tu milites où ? Pas de réponse. » Car, surprise, ses voisins de bureau sont... mélenchonistes. « En interne, ça milite contre la loi El Khomri et pour la sortie de l'euro. » Quand les permanents ne sont pas encartés France insoumise, « c'est la rivalité entre les courants, les frondeurs sont une douzaine et ils sabotent en interne la machine ».
Lorsque Cambadélis lance en 2016 La Belle Alliance populaire, l'affrontement vire à la guerre de position. « La BAP, c'est la volonté de notre employeur, or les permanents y sont réfractaires », raconte une militante. À tel point qu'un matin on découvre en réunion un tableau recouvert de cette information encourageante : « On s'en BAP les couilles. » Ambiance. Cambadélis a beau organiser une fois par mois des réunions politiques et Jean-François Debat réunir les salariés deux fois par an, c'est insuffisant pour fédérer. Et la très généreuse convention collective – 24 jours de RTT annuels, une échelle des salaires de 1 à 3 –, « la meilleure d'Europe » au dire d'Henri Weber, directeur des études, n'en peut mais.

Sauve-qui-peut

Désigné candidat socialiste à la présidentielle le dimanche 29 janvier, Benoît Hamon se déplace le jeudi suivant à Solfé. Où il annonce aux permanents « refuser toute ingérence dans la gestion du parti ». Un laisser-faire qui affûte la rivalité entre ses fidèles, les mélenchonistes, les rares vallsistes et les proches de Cambadélis. Les salariés du PS vivent la présidentielle sans se saluer, sans se parler. « Quand je prends mon poste pour la campagne, mon ordinateur est vide. Je ne dispose même pas de fichiers d'élus », ajoute cette permanente. Certains, syndiqués à la CGT – organisation majoritaire au siège du PS ! –, menacent même de faire grève. Mauvais genre en pleine élection.
Les résultats de mai transforment la guerre civile en sauve-qui-peut. Le soir du second tour, la maison Solférino est déserte. « Personne ne bosse pour les législatives, chacun négocie la survie de son job », relate un autre permanent. « Certains arrivent vers 11 h 30, lisent le journal, partent déjeuner, reviennent à 15 heures puis s'en vont à 17 heures », décrit un proche de Cambadélis. On se méfie, on se surveille, on se dénonce et on pointe du doigt le salarié du pôle finances qui recharge son scooter électrique à la prise de la cour principale. L'audit, commandé par Cambadélis au cabinet Syndex, spécialiste de la prévention des risques sociaux, publie des conclusions « sévères », selon Frédéric Bonnot, secrétaire général administratif : « logiques de clan », « mécanisme de dégradation ». « Le PS est une entreprise en crise, et, dans une entreprise en crise, ça va rarement bien », poursuit, dans une lapalissade assumée, le secrétaire général officiant comme DRH. Pour parfaire l'ambiance, les salaires des proches de Camba et les dépenses de La Belle Alliance populaire fuitent dans la presse.

Incertitude

Saumâtres, les derniers jours de Solferino. Dans la salle de presse jaune, pièce bizarrement jamais repeinte, quatre postes de travail. Deux sont condamnés, mais les employés ignorent lesquels. Une incertitude qui n'incite pas à la ferveur. Parmi la centaine de salariés, le parti rémunérait 23 assistantes de direction, soit un quart des effectifs, ce qui tient du record... Quatre seront maintenues. « Il y a beaucoup de découragement et d'abattement », reconnaît Frédéric Bonnot, lui-même ayant choisi de faire partie des licenciés. « Ça fonctionne mal quand le parti va mal, le lieu n'influence pas le fonctionnement, commente le sage Alain Bergougnioux depuis son minuscule bureau au rez-de-chaussée, mais il est vrai que c'était un peu tarabiscoté ici. » Tarabiscoté, en effet... Mais pas seulement.
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Le PS et même peut être la gauche n'a pas su évoluer ni se rénover comme par exemple déjà le parti communiste en premier depuis des décennies !

Et même pas J.L. MELENCHON ce vieux tribun rétrograde !

Donc, ils ont ce qu’ils méritent pour ceux qui restent et qui devraient prendre définitivement leur retraite !

Ce qui est dommage pour cette opposition inexistante, c’est qu’ils n’ont plus de vrais leaders à gauche et même la droite n’est pas en meilleure santé !

Et çà ce n’est pas bien pour la France !


Jdeclef 18/1282017 12h13

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