4 septembre 2017 : le jour où... Anne-Sophie Lapix a
présenté son premier JT sur France 2
VIDÉO. L'ex-présentatrice de « C à vous » sur
France 5 avait la mission délicate de succéder à David Pujadas,
titulaire du poste depuis 16 ans. Défi réussi ?
« Avant ce premier JT, nous étions très concentrées. Nous avions les cœurs qui battaient. C'est comme cela tous les jours, mais ce jour-là, encore plus. Un peu comme une première au théâtre », raconte Agnès Molinier, rédactrice en chef du 20 heures qui travaille au quotidien avec Anne-Sophie Lapix et lui parle dans l'oreillette pendant le journal. « Les jours précédents, nous avons fait beaucoup d'essais et un gros travail technique sur les décors. Puis, dès qu'Anne-Sophie est apparue à l'écran, on s'est tout de suite dit : Ça le fait ! », ajoute-t-elle. Directeur de l'information de France Télévisions, Yannick Letranchant renchérit : « Dès le début, on a su que cela allait le faire. Anne-Sophie a une approche très intelligente, elle est très compétente et sérieuse au-delà d'être très agréable. »
La
remontée des audiences
9
h 02, mardi 5 septembre. Les premières audiences tombent au sein de
la maison France Télévisons. Cadres dirigeants, techniciens et journalistes
affichent des mines soulagées. L'effet de curiosité a joué a plein. Le premier
JT d'Anne-Sophie Lapix a attiré 5,79 millions de téléspectateurs. Luxe
suprême : il devance de 150 000 téléspectateurs celui de Gilles
Bouleau. « Nous étions contents. Mais nous savons aussi que les audiences,
c'est fragile », commente Agnès Molinier. Certes, le 20 heures
de France 2 reste aujourd'hui derrière son concurrent. Mais il jouit
en cette fin d'année 2017 d'une forme presque insolente – mieux qu'un
an auparavant. Entre le 4 septembre et le 14 décembre, 5,1
millions de téléspectateurs en moyenne l'ont regardé, pour une part d'audience
de 21,6 %. Cela représente un gain de 300 000 téléspectateurs et
1,3 point d'audience sur un an. « Dès la première semaine, on a senti que
la greffe prenait, se félicite Yannick Letranchant. Anne-Sophie Lapix a été
adoubée par les téléspectateurs et la rédaction. Pour preuve, le JT soir du
mercredi 13 décembre a eu un très faible écart avec celui de TF1 [la
part d'audience est montée à 22,9 %, la meilleure depuis septembre,
et 115 000 téléspectateurs de différence avec le journal de Gilles
Bouleau, NDLR]. »Rien n'était gagné. En mai, l'éviction de David Pujadas avait mis le feu aux poudres à la rédaction nationale de France 2 et laissé des traces. Il y a toujours eu les « pros » et les « antis » Pujadas. Mais c'est le timing choisi qui passe très mal en interne : l'homme-tronc depuis 2001 est remercié (litote pour dire « viré ») le mercredi 17 mai, seulement trois jours après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence. Difficile de ne pas y voir une relation directe. Devant la rédaction remontée, Delphine Ernotte assume : « C'est ma décision. » Ce choix, elle le mûrit depuis un certain temps. « Quand on change un présentateur en place depuis seize ans, cela ne peut jamais bien se passer », confie-t-elle. Et cela se passe d'autant plus mal que Michel Field, directeur de l'information, est contesté par certains journalistes. Ses déclarations à l'emporte-pièce et ses critiques, notamment dans une tribune publiée par Libération, exaspèrent ses équipes. Le remplacement de David Pujadas par Anne-Sophie Lapix est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. La rédaction veut voter une motion de défiance contre Michel Field et Delphine Ernotte. Las, ce dernier démissionne. La présidente de France Télévisions échappe au bâton. La désapprobation officielle ne tombera que sept mois plus tard, le 12 décembre.
Lire aussi : France Télévisions : Delphine Ernotte entre le marteau et l'enclume
Chez nous, la star c'est l'info
Une table rouge, des modules qui se déplacent, un écran de 60 mètres carrés, l'utilisation de la réalité virtuelle… le JT d'Anne-Sophie Lapix se veut résolument moderne. Durant l'été, elle travaille d'arrache-pied avec la nouvelle rédactrice en chef du journal, Agnès Molinier, et le nouveau directeur de l'information à France Télévisions, Yannick Letranchant. De leur côté, les décorateurs et techniciens du groupe public peaufinent la confection du nouveau plateau et écrin du journal. Lundi 4 septembre, dès les premiers reportages, la présentatrce donne le ton. « Nous avons introduit un changement dès le début avec un titre son [enregistrement sonore, NDRL], avant même qu'Anne-Sophie n'apparaisse à l'écran et plusieurs sujets consacrés à la Corée du Nord alors que TF1 donnait plus de place à la rentrée des élèves », note Agnès Molinier. Selon Yannick Letranchant, « en dix ans, le fond et la forme du 20 heures ont complètement changé. Chez nous, la star c'est l'info. On prédisait la mort du 20 heures et pourtant c'est un rendez-vous qui reste statutaire et va même très bien. »
Ce succès fait du bien à France Télévisions, très chahuté ces dernières semaines. Le quotidien L'Opinion parle de « bol d'air ». Yannick Letranchant concède avec le recul : « Ce n'est pas facile quand on change une incarnation après seize ans. On se dit que cela ne va pas plaire au public et qu'il y a une attente vis-à-vis du service public. Il n'y a pas d'angoisse, mais une petite peur de savoir si cela va plaire. Nous avons été très vite rassurés dès la première semaine. Nos journaux vont bien, c'est une fierté en interne et très important en externe pour l'image de France Télévisions. »
L'effet
d'image
Une
image mise à mal par les remous dus aux coupes budgétaires demandées par le
gouvernement et par les propos du président de la République. D'abord, pour
trouver les 50 millions d'euros d'économies réclamée par la ministre
de la Culture Françoise Nuyssen au groupe public (pour des recettes publiques
de 2,6 milliards et un personnel de 10 000 personnes), la présidente
Delphine Ernotte a demandé au secteur de l'information de se serrer la
ceinture. Une coupe dénoncée auprès d'une partie des journalistes, notamment
Élise Lucet, qui ont défendu la diffusion et le maintien des postes pour les
émissions Envoyé spécial,
Complément d'enquête
et Cash Investigation.
Au final, il ne devrait y avoir que trois suppressions de postes.
Puis, c'est le président lui-même
qui est monté au créneau. Par deux fois, même. La première, devant les députés
de la commission aux Affaires culturelles, Emmanuel Macron aurait parlé de « honte » et de problèmes de gouvernance. La deuxième
fois, avec Laurent Delahousse sur France 2, le chef d'État martèle que
l'audiovisuel public ne répond « pas
totalement » à ses missions de service public. Il évoque « un
grand travail de réflexion qu'on doit faire en 2018 ». En attendant une
réforme de l'audiovisuel public, Anne-Sophie Lapix doit confirmer ses bonnes
performances. Le 20 heures est une course au long cours...
Ceci
étant rien de nouveau ou originalité dans cette charmante personne !
Mais
une femme pour présenter un JT trop formaté sur la 2 cela change à part ça...
Elle
manque un peu de fantaisie, il faudrait qu'elle se lâche, elle a des progrès à
faire ,car elle est encore coincée !
Jdeclef
27/12/2017 LP
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