Catalogne : « camouflet » pour Rajoy
et « demi-victoire des indépendantistes »
Les indépendantistes ont signé un retour en force, à l'issue
des élections régionales convoquées par Mariano Rajoy. Avec un risque de contagion
européenne ?
Les
limites de Mariano Rajoy
Pour
certains observateurs, le résultat du scrutin est l'expression d'un peuple
attaché à son indépendance et qui refuse l'intervention de Madrid dans ses
affaires. « Les Catalans ont donné hier une nouvelle preuve de leur
détermination en votant majoritairement pour les partis indépendantistes aux
élections régionales – comme s'il fallait, une fois de plus, infliger un
camouflet à l'État espagnol et démontrer que, décidément, Madrid ne faisait pas
la loi à Barcelone », analyse dans La Dépêche du midi
Jean-Claude Souléry. Madrid n'a qu'à donc bien se tenir, d'autant que la stratégie choisie par Mariano Rajoy pour apaiser l'Espagne et régler la question
indépendantiste en Catalogne a été l'objet de critiques à plusieurs reprises.
Ce qui fait dire à Pascal Coquis dans les colonnes des Dernières Nouvelles d'Alsace que « l'unité nationale
espagnole et Mariano Rajoy » sont les deux grands perdants de ces
élections. « La première s'est fissurée dans des proportions
insoupçonnables ; le second a affiché dans cette crise les limites de ses qualités d'homme d'État », estime-t-il.
« Le chef du gouvernement n'a jamais su quand il aurait fallu lâcher du
lest ni quand hausser le ton. Il est resté campé jusqu'à l'absurde sur une
ligne dure qui n'a fait que radicaliser les positions et figer la
situation »Pour autant, s'il est indéniable que la stratégie choisie par Mariano Rajoy a échoué, le résultat du vote de jeudi ne permet pas d'affirmer la toute-puissance des indépendantistes en Catalogne. Pour Jean-Marcel Bouguereau, de La République des Pyrénées, il s'agit là d'« une déroute pour le Premier ministre, mais seulement une demi-victoire des indépendantistes, au terme d'une campagne étrange où les principaux candidats étaient soit en prison, comme Orio Junqueras, soit en exil, comme Carles Puigdemont ». Une situation qui a profité à Ciudadanos, qui reste le parti ayant obtenu le plus de voix, là où les séparatistes ont dû présenter trois listes pour obtenir une majorité, preuve des divisions qui existent toujours au sein du courant politique, et ce dans une région où les difficultés ne cessent de s'alourdir. « Alors qu'on ne se préoccupe que de l'indépendance, le système de santé traverse de vraies difficultés, les investissements font défaut dans les infrastructures et la Catalogne est la seule communauté espagnole où le chômage continue d'augmenter », rappelle ainsi le journaliste.
Le
risque de la contagion européenne
Mais
le résultat des élections catalanes cache une autre problématique, au-delà des
frontières espagnoles. L'assise obtenue par les indépendantistes pourrait ainsi
galvaniser les efforts séparatistes d'autres régions européennes. En Corse, à
la mi-décembre, la liste du nationaliste Gilles Simeoni l'a emporté aux élections
territoriales, preuve d'une méfiance toujours grandissante à l'égard d'un
pouvoir central. En Écosse, la
question d'un référendum d'indépendance revient souvent sur le devant de la
scène après l'échec du scrutin de 2015, qui avait malgré tout montré qu'un
nombre grandissant d'Écossais envisageaient de quitter l'union du royaume. Et
cette question se posera de nouveau prochainement au vu du Brexit engagé par
Londres, les Écossais ayant massivement voté pour rester membres de l'Union
européenne le 23 juin 2016.L'issue du vote catalan peut donc avoir un impact retentissant sur tous ces courants européens, analyse Sébastien Lacroix dans L'Union. « Depuis que les Catalans ont entrepris de briser les chaînes espagnoles, une forte brise indépendantiste souffle sur les régions d'Europe. La Corse dissimule mal sa soif d'émancipation sous le camouflage de l'autonomie. L'Écosse, la Flandre, la Lombardie, les îles Féroé, qui sont danoises, et, why not, le pays de Galles, se sentent pousser des ailes », souligne-t-il. « Jusqu'où ira ce mouvement ? C'est la question du moment. La Bretagne, le Sud-Tyrol, la Sardaigne seront fondés à réclamer autant que ce qu'auront obtenu les Catalans ou les Corses. Dans cette hypothèse, ne restera à la fin qu'un puzzle dirigé depuis Bruxelles, avec une défense européenne, une diplomatie européenne et un président européen administrant un budget européen issu d'impôts européens ».
« La Bretagne sera indépendante, c'est le sens de l'Histoire »
Même son de cloche du côté de La Presse de la Manche, dans les colonnes de laquelle Jean Levallois affirme que ce débat sur l'indépendance en Espagne « ne peut se limiter au seul débat hispano-catalan ». « Insensiblement, les conséquences des aspirations indépendantistes obligent, qu'on le veuille ou non, à regarder du côté de l'Europe », estime-t-il. Un regard posé au travers du prisme de la mondialisation et qui pourrait amener à un renforcement des mouvements indépendantistes. « Beaucoup de personnes n'éprouvent aucune sympathie particulière pour les effets et les contraintes de la mondialisation. Il y a donc, par contrecoup, une forme de repli qui s'opère sur le pré carré », souligne-t-il. « C'est en quelque sorte la tentation du retour à la tribu originelle. »
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Ce
qui va donner des idées à d'autres le brexit anglais en a été indirectement un
des éléments précurseurs…
Et
aussi cette immigration galopante du aux conflits moyen-orientaux en commençant
par ces « printemps arabes »
une des grandes erreurs des occidentaux donneurs de leçon se croyant plus
intelligents et qui se sont mêlés de ce qui ne les regardaient pas, qui a
déclenché des conflits meurtriers !
Et
aussi ces guerres de religions que l’on ne veut pas admettre, mais qui ont
amené depuis 2011, le terrorisme et DAESH indirectement !
Alors
certaines régions et les peuples qui y vivent et croient qu’en demandant l’indépendance
ou l’autonomie, ils seront à même de mieux choisir leurs destins et gérer leurs
régions en se démarquant des pouvoirs centraux des dirigeants de leurs pays
nationaux qui ne les écoutent pas assez toujours depuis des décennies !
C’est
un peu comme cela que les français ont rejeté leur ancienne classe politique sclérosée
et ces partis et ont mis au pouvoir un nouveau jeune président sorti de nulle
part !
Le
monde change et ses peuples aussi il faut en prendre conscience !
Jdeclef
22/12/2017 12h22 LP
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