dimanche 17 décembre 2017

On a une impression désagréable que l'on veut cacher une vérité qui gêne (encore) le gestionnaire des infrastructures ferroviaires ?!

Bus scolaire percuté : les barrières étaient « levées », selon la conductrice

La collision entre un bus scolaire et un TER à Millas reste inexpliquée pour le moment. Les Pyrénées-Orientales pleurent leurs cinq collégiens décédés.


Deux jours après le drame, les investigations se poursuivent samedi, ainsi que les auditions, parmi les enfants et leurs familles, les passagers du train et les témoins de l'accident jeudi à Millas. Avec cette question cruciale à laquelle devront répondre les enquêteurs : les barrières du passage à niveau étaient-elles ouvertes ou étaient-elles fermées au moment de la traversée des voies ? Le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, a indiqué samedi que le bus scolaire roulait « à 12 km/h au moment du choc ». Entendue par les enquêteurs, la conductrice du car a affirmé que les barrières du passage à niveau étaient « levées » lors de sa traversée des voies. Le magistrat a confié que la femme, une mère de famille, était « en état de choc ».
Il a cependant précisé à l'Agence France-Presse que « le bloc d'articulation [de la barrière] endommagé dans l'accident était en position fermée ». Toutefois, a-t-il dit, l'enquête doit montrer si cette position fermée est « la résultante de l'accident » ou si la barrière avait normalement fonctionné. « Tout le travail pour faire parler les barrières est effectué pour déterminer ce qui a pu se passer », dit-on de source proche de l'enquête. Le procureur de la République de Marseille, qui s'est saisi de l'enquête pour « homicides et blessures involontaires », a déclaré vendredi soir que les 14 témoignages recueillis évoquent « très majoritairement » des barrières fermées. « La motrice est en cours d'enlèvement, la scène va être entièrement vidée de tous ses éléments », a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Neuf blessés en urgence absolue

Alan, Loïc, Ophélia, Yonas, Diogo, cinq élèves du collège de Millas, ont été tués dans la violente collision entre un train et un car de ramassage scolaire, jeudi peu après l'heure de sortie des classes. Dix-huit autres enfants, âgés de 11 à 17 ans, ont été blessés, dont neuf sont toujours en urgence absolue, selon le dernier bilan de la préfecture, inchangé samedi. « Dire que notre tristesse et notre douleur sont immenses est un euphémisme », écrit le maire de Saint-Féliu-d'Avall, d'où sont originaires les 23 enfants victimes de la catastrophe. « Saint-Féliu pleure, ajoute le maire Robert Taillant. La commune est en deuil, les élus sont en deuil, la population est en deuil, nous sommes à côté des familles des victimes, quelle que soit la gravité de leur état. »
« Nous entrons dans le temps du deuil », a déclaré le préfet des Pyrénées-Orientales, Philippe Vignes, samedi à Perpignan, peu après la tenue d'un premier comité local d'aide aux victimes. « Nous nous installons dans la durée. [...] Nous ne sommes qu'au début du processus malheureusement, et le défi qui est devant nous, c'est d'aller jusqu'au bout des choses. Ça prendra le temps qu'il faut, mais nous serons présents dans la durée », a déclaré le préfet du département Philippe Vignes, lors d'une conférence de presse.

Immense émotion

Le coordonnateur interministériel Philippe Cèbe a indiqué qu'il veillerait « à faciliter l'accès des familles aux dispositifs de soutien de prise en charge et d'indemnisation, à la bonne information des familles sur les enquêtes techniques en cours et notamment celle sur les transports terrestres ». « Il s'agit d'incarner la solidarité nationale et de donner un visage humain », a conclu Philippe Cèbe. Pendant plus de deux heures, les services de l'État, le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux, saisi de l'enquête, via le pôle spécialisé dans les accidents collectifs, les associations d'aide aux victimes, mais aussi des représentants des « chefs-lieux » concernés par le drame, se sont réunis pour mettre en œuvre le soutien aux familles et à la commune de Saint-Féliu-d'Avall, d'où sont originaires toutes les victimes.
Dans un message adressé à l'évêque de Perpignan, le pape François s'est associé « par la prière à la souffrance des familles éprouvées par ce drame ainsi qu'à la douleur des camarades, collégiens et collégiennes, des proches de toutes les victimes et de la population de la région ». À Perpignan, la préfecture du département, le Castillet, monument emblématique de la ville, a été éteint vendredi soir et le sera de nouveau samedi soir, ainsi qu'une partie des illuminations du cœur de ville. L'émotion est immense à l'approche des fêtes de fin d'année. Une minute de silence a eu lieu à la mi-journée à Perpignan.

Aide psychologique

À Saint-Féliu, le village qui pleure ses « petitous », une veillée de prières sera présidée dimanche soir par l'évêque de Perpignan, Mgr Norbert Turini, en l'église Saint-André. Le matin, le prêtre de la paroisse dira une messe en mémoire des jeunes disparus. Toutes les manifestations festives sont annulées, la fête des écoles, le goûter de Noël, le concert de Noël, les vœux du maire. Et les magasins ont décroché leurs décorations de Noël. « Nous sommes à la disposition des familles », ajoute le maire sur son site internet : des moyens de transport, des taxis locaux sont proposés aux habitants.
Une cellule d'aide psychologique est en place à la mairie, qui restera ouverte tous les jours. Elle est destinée aux familles mais aussi à toute la population. « C'est tout le village qui est en deuil », a déclaré à l'Agence France-Presse une habitante, Monica Choquel. « Même si je n'ai personne qui me touche personnellement, pour moi, c'est l'horreur, c'est des enfants du village, et on les aime. Ce qui est arrivé, c'est un drame, quelque chose d'atroce. »

Les gendarmes également affectés

Malgré leur « carapace » et leur expérience des situations difficiles, les gendarmes restent marqués par des drames comme celui de Millas et ont, eux aussi, besoin d'un suivi psychologique. « Quand on arrive sur un incident comme ça dix minutes après, on fait un constat de la scène et on se met un peu dans une bulle. On essaie de mettre de côté nos émotions personnelles », raconte le lieutenant-colonel de gendarmerie Sophie Catasso, qui faisait partie des premiers arrivés sur les lieux, avec une trentaine de ses collègues. Mais ces émotions peuvent toutefois « ressurgir après », note-t-elle.
D'où l'impératif d'un suivi immédiat. « Quand c'est des gros événements comme ça [...], tous les gens qui étaient intervenus ont été contactés par les psychologues », poursuit Sophie Catasso. Et les gendarmes de Millas ont en particulier « ressenti tout de suite un gros besoin de s'exprimer et de débriefer ». Mais, après, il ne faut pas « non plus faire de la victimisation », insiste-t-elle, les gendarmes ayant, par exemple, « très à cœur d'être au cœur » du dossier, car ils veulent « se rendre utiles à l'enquête ».
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Bien sûr, il faut attendre les conclusions des enquêtes techniques (qui vont comme d’habitude traîner en longueur) pour faire baisser les tensions sous l’émotion bien que légitimes des familles des enfants victimes de ce déplorable accident (qui n’est hélas par le 1er !)

(Car par exemple : quand on voit le temps qu’a mis l’enquête ferroviaire de Bretigny de 2013 avant que la SNCF admette la défaillance d’une éclisse pièce pour raccorder des rails…)

Sauf que là, peut être la mort d’enfants revenant de leur école et passant tous les jours à ce même passage à niveau émeut encore plus bien sûr pour ce drame !

Voilà c’est tout ce qu’il faut dire, en plaignant de tout cœur les familles et que cet accident donne encore les leçons à tirer (comme dit souvent la SNCF en pareil cas) pour éviter au maximum de tels drames insupportables !

Et que l’on arrête sans cesse de parler de coûts financiers pour les services publics en matière de sécurité !


Jdeclef 17/12/2017 12h00

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