mardi 30 janvier 2018

Il n'y a pas que les personnels soignants qui souffrent de ces dégradations de travail !

Ehpad : la colère du personnel soignant

Le personnel des maisons de retraite, appelé à la grève ce mardi, dénonce des conditions de travail éprouvantes et l'accueil indigne des personnes âgées.


En 2017, 120 mouvements de grève ont touché les  établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), selon la CGT. La mobilisation la plus médiatisée, à Foucherans (Jura), a duré cent dix-sept jours. En ce début 2018, le mouvement prend une ampleur inédite et l'ensemble du personnel, dont les directeurs d'établissement, est appelé à faire grève ce mardi pour protester contre le manque de personnel et de moyens nécessaires à un accueil décent des personnes âgées dépendantes. Lancé en début de semaine dernière, le hashtag #Balancetonhosto, avec lequel le personnel soignant témoigne de conditions de travail intenables, a été utilisé plus de 5 000 fois en quelques jours.
Alors que la colère gronde depuis déjà plusieurs années, la proposition de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, d'allouer 50 millions d'euros supplémentaires aux Ehpad n'a pas calmé la colère du personnel soignant, qui estime que cette mesure n'est que le reflet d'une ignorance totale des conditions de travail dans ces établissements.

Coupes budgétaires

En 2015, une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) comptabilise environ 728 000 résidents en Ehpad. Des résidents de plus en plus nombreux (35 000 de plus qu'en 2011) et de plus en plus âgés (86 ans en moyenne en 2011, contre 87 ans en 2015). Et, malgré une augmentation sensible du nombre de places en Ehpad depuis la fin des années 1990, « le nombre de personnes accueillies a augmenté plus rapidement que le nombre de places », et ce, sans que cela s'accompagne d'une hausse des effectifs du personnel soignant. 
Le témoignage de Lisa*, aujourd'hui infirmière dans un centre hospitalier universitaire (CHU), est édifiant. En 2010, elle a été aide-soignante remplaçante pendant un mois dans un Ehpad du Bas-Rhin, un mois pendant lequel elle a été confrontée aux pires situations dues au manque de personnel. Elle était l'unique aide-soignante pour un étage, c'est-à-dire pour 19 résidents. Parmi eux, deux étaient autonomes, dix avaient besoin d'une « aide à la toilette » et sept nécessitaient une « toilette complète ». Entre 6 h 45 et 11 h 30, il fallait les laver, les aider à se lever, ranger leurs chambres, les aider à se déplacer et les faire manger. Une personne pour 19 résidents.
Aujourd'hui, la législation impose un taux d'encadrement des résidents en Ehpad de six agents pour dix résidents. Alors que les syndicats réclament de faire grimper ce taux à huit, afin d'améliorer les conditions d'accueil des personnes âgées, d'autres se contentent de demander une limitation des coupes budgétaires. C'est le cas de Cécile Bromeux, directrice d'un Ehpad à Pantin, en grève ce mardi. Non pour dénoncer les conditions de travail dans son établissement, qui « demeurent malgré tout assez favorables par rapport à d'autres », mais pour « dénoncer ce vers quoi on va, dénoncer les conditions de travail imposées par ces coupes budgétaires ». Son budget alloué aux personnes dépendantes (nécessitant un soin et une attention constante dans la toilette, la prise de repas, etc.) a été amputé de 1 million d'euros sur 7. Si elle s'estime plutôt bien lotie avec 25 aides-soignants pour 100 résidents, les coupes budgétaires successives l'ont contrainte à fortement limiter les remplacements. Mais ce qu'elle redoute le plus, c'est de finir par devoir faire un tri à l'entrée des établissements. « Aujourd'hui, je ne fais aucune sélection financière à l'entrée. Mais, à terme, je ne sais pas comment maintenir cette politique si notre budget est entamé », explique Cécile Bromeux, en poste depuis 2014.

Maltraitance

Mais les principales revendications de cette mobilisation concernent bien le manque de moyens et le manque de personnel. Lisa s'emporte : « On traite l'humain, bon sang ! Demander aux soignants de préférer la rentabilité aux soins, c'est assassiner le service public ! » Un constat partagé par Cécile Bromeux, qui pointe la nécessité de maintenir un service public fort dans l'encadrement et l'accueil des personnes âgées : « Le tout-domicile n'est pas une solution, il annihile tout lien social. L'institutionnalisation de cet accueil doit absolument se maintenir, et dans les meilleures conditions. Mais les pouvoirs publics ignorent totalement les réalités du terrain. » Selon les témoignages, le manque de personnel associé à des conditions de travail éprouvantes conduit à une forme de maltraitance dans certains établissements.
« On condamne nos aînés à la maltraitance », explique Lisa, qui pointe également le taux de suicide parmi les aides-soignants dans les maisons de retraite. Et, lorsqu'elle doit parler des problèmes auxquels elle a été confrontée, cette infirmière de 38 ans ne semble plus pouvoir s'arrêter : « Changer la couche d'une personne grabataire seulement cinq fois par jour parce que ça coûte trop cher », « faire un calendrier des douches et entendre vous avez déjà eu votre douche il y a une semaine, il faut attendre dix jours pour la prochaine, Madame », « gaver un résident à la cuillère au risque de lui faire faire une fausse route parce qu'on est pressés », « leur faire mal involontairement parce qu'on n'a pas le temps ».
Pour frapper un grand coup et interpeller les pouvoirs publics, le #Balancetonhosto a souvent relayé des messages très crus et violents.

Un personnel soignant à bout

Si tous les Ehpad ne sont pas maltraitants, la situation est devenue intenable pour le personnel soignant, qui parfois perd ses nerfs : « J'ai vu des soignants tellement à bout de nerfs qu'ils devenaient violents verbalement envers les résidents, puis partaient pleurer à l'extérieur parce qu'ils culpabilisaient », confie Lisa. « Depuis que je travaille, les conditions d'accueil et de soins se sont lourdement dégradées », pense-t-elle. Désormais infirmière en CHU, elle a pu constater les mêmes problèmes dans les services gériatriques : « La gériatrie est le parent pauvre de la médecine. (…) Je suis profondément dégoûtée », lâche-t-elle. Aujourd'hui, 5 millions de Français ont plus de 75 ans. Ils seront 8 millions en 2030. Face au vieillissement de la population, il semble que nos voisins allemands soient bien plus alertes que nous, avec une moyenne de 1,2 agent par résident, contre 0,6 en France.
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Il y a surtout les résidents personnes âgées voire très âgées a qui ont n’oublie pas de prendre la totalité de leur retraite, avant tout, c’est le cas pour ma mère et ces 2350 €uros et cela ne suffisait pas comme frais de séjour, somme que je devais compléter pour un service lamentable dans un EPAD !

Ma sœur rend visite chaque jour à notre mère de 95 ans pour l’aider, la laver, la changer en fait palier au manque de soins du fait du manque de personnel etc…

Alors dans un pays moderne et riche comme le nôtre, c’est une honte ou on jette par les fenêtres des sommes pharaoniques comme par exemple pour ce scandale depuis 50 ans de cet aéroport de NNDL à fonds perdus et il n’y a pas que ça on peut en citer d’autres de même ordre !

Alors que Mr le président de la république MACRON est la décence de ne pas donner de leçon, et rejeter çà sur ces prédécesseurs, car cela ne date pas d’hier !

Quand en France on n’est plus capable de s’occuper correctement et décemment de nos anciens qui oui vivent plus vieux que dans le passé car l’espérance de vie s’est allongée et mettent plus de temps à mourir, doivent-ils s’en excuser et dont a diminué en passant les retraites qui n’arrivent même pas à compenser leur frais de séjour dans des mouroirs !?

Et bien sûr, on peut comprendre le personnel qui ne peut plus fournir par la diminution de leurs effectifs un service correct !

Mais çà nos autorités de gouvernants de bien-pensant hypocrites donneurs de leçons cela ne les empêche pas de dormir et de bien vivre, car ils sont loin du peuple lambda sauf pour les pressurer depuis des décennies !

On régresse en France et on revient à notre système monarchique ou bourgeoisie du début du 19 eme siècle et comme nous vivons dans un système ou le chacun pour soi fait loi, je sais que moi qui ait 71 ans je n’attendrais pas d’être à la charge de ma famille pour quitter ce monde, car j’en ai honte !


Jdeclef 30/01/2018 14h19 LP

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