Attentat de la rue Copernic : non-lieu prononcé en
faveur du principal suspect
Vendredi, les juges ont ordonné la remise en liberté de
Hassan Diab, unique suspect de l'attentat à la bombe du 3 octobre
1980. Le parquet a fait appel.
Selon une source proche du dossier, les juges d'instruction en charge de l'affaire ont assorti leur verdict de non-lieu d'une « mise en liberté immédiate » de l'unique suspect de cet attentat, qui a déjà passé plus de trois ans en détention provisoire. Dans leur ordonnance rendue contre l'avis du parquet qui avait requis fin novembre le renvoi d'Hassan Diab devant les assises, les magistrats estiment que « les charges pouvant être retenues contre lui ne sont pas suffisamment probantes » et « se heurtent à trop d'éléments à décharge », d'après cette source.
Le
Crif « consterné »
Les
magistrats relèvent que les investigations ont mis en lumière « un certain
nombre d'éléments (...) qui permettent d'estimer qu'Hassan Diab se trouvait
vraisemblablement au Liban pendant
cette période » et ne pouvait donc ni avoir confectionné ni posé l'engin
explosif, caché sur une moto. Hassan Diab a toujours affirmé qu'il était à Beyrouth au moment des faits
pour passer ses examens à la faculté. « Les documents de l'université
libanaise » et « les témoignages de plusieurs étudiants » ont
corroboré sa version, soulignent les juges. L'enquête, l'une des plus anciennes
à Paris, avait attribué l'attentat, non revendiqué, au Front populaire de
libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), groupe né d'une
scission du FPLP, et les renseignements français avaient identifié Hassan Diab
en 1999.« Cette décision de non-lieu dans une affaire de terrorisme d'une extrême gravité est exceptionnelle. Elle consacre la rigueur et l'indépendance des juges d'instruction face à toutes les pressions », se sont félicités ses avocats William Bourdon, Apolline Cagnat et Amélie Lefebvre. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a, en revanche, exprimé sa « consternation », son président, Francis Kalifat, estimant que « cette libération sans procès du principal suspect est une injure à la mémoire des victimes et une douleur supplémentaire pour leurs familles ». La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) considère de son côté que « les réquisitions du parquet étaient suffisamment solides pour justifier la tenue d'un procès », a déclaré son président, Mario Stasi.
Bataille
judiciaire
Extradé
en novembre 2014 du Canada, ce professeur d'université en sociologie
avait été mis en examen et placé en détention provisoire. Depuis plusieurs
mois, son cas est au cœur d'une bataille judiciaire entre le parquet et les
juges. Ces derniers, faisant déjà part de leurs doutes quant à sa présence en
France à l'époque, avaient demandé à plusieurs reprises sa remise en liberté,
avec assignation à résidence et port d'un bracelet électronique. Mais à chaque
fois, le ministère public avait fait appel et la cour d'appel avait décidé de
prolonger sa détention. Le 29 novembre, le parquet de Paris avait requis son renvoi devant la cour d'assises
spéciale de Paris, seule habilitée à juger les crimes terroristes. Il
s'appuyait notamment sur des notes des renseignements, des expertises
graphologiques et la ressemblance de Diab avec des portraits-robots réalisés à
l'époque, estimant que les « éléments à charge et à décharge »
devaient être débattus lors d'un procès.
Les juges d'instruction se
montrent, eux, particulièrement critiques quant à la fiabilité des
renseignements fournis par les services français et israéliens. Ils sont
« très riches (mais) fourmillent de contradictions et
d'inexactitudes », observent-ils. Plusieurs parties civiles ont annoncé
qu'elles allaient également faire appel de ce non-lieu. « Vu les
nombreuses divergences qui existent dans ce dossier, ce sera une bonne chose
que la cour d'appel tranche », a relevé l'un de leurs avocats, Éric
Morain.
Et
ce même si les éléments et systèmes d’enquêtes étaient moins fiables en
1980 !
Une
lenteur lamentable inqualifiable pour encore une fois pour oublier les victimes
car qui protège mieux les supposés coupables !
De
plus avec cette montée insidieuse de l’antisémitisme dans notre pays ne nous
voilons pas la face, ce n’est pas forcément une bonne décision ?!
On
constate hélas que les criminels ou même délinquants de tous poils préfèrent
peut être agir en France, ça ce comprend, car ils sont mieux traités et moins
condamnés qu’ailleurs !?
(Exemple
récent : ce détenu terroriste islamique condamné à 18 ans de réclusion sous
la menace d’une extradition vers les USA a voulu éviter cela et n’a rien trouvé
mieux que de faire un acte dangereux en poignardant trois surveillants de la
prison du nord de haute sécurité ou il était incarcéré alors qu’il était
libérable ?!)
Bien
sur le parquet de Paris dans cette affaire ancienne de 1980, pour Hassan DIAB
qui avait requis le renvoi du suspect aux assises, a fait appel
vendredi. Cet appel n'étant pas suspensif, le prévenu peut s’en aller
au diable vauvert d’ailleurs il était déjà au Canada avant son extradition
vers la France !
Encore
un épisode déplorable de notre justice et notre code pénal qui a besoin
vraiment d’être réformé de fond en comble n’en déplaise aux bien-pensants
hypocrites et surtout en matière de terrorisme !
Jdeclef
13/01/2018 10h07LP
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