dimanche 28 janvier 2018

TRUMP TRUMP ! Mais va-t-on nous fichent la paix avec ce dirigeant mal élevé ?!

« Les mots de Donald Trump sont une matière historique fascinante »

ENTRETIEN. Le journaliste Philippe Corbé analyse la première année de mandat de Donald Trump en se basant sur ses mots. Des armes à double tranchant.


Quand il a débarqué à New York à l'été 2015, Philippe Corbé pensait suivre pour sa radio RTL les aventures « pépères » de Jeff Bush, candidat à l'investiture républicaine, avant d'assister à l'élection logique d'une Hillary Clinton déjà désignée comme première présidente des États-Unis. Le phénomène Donald Trump a bouleversé tous les plans et rendu la couverture de la présidentielle complètement folle. Jeff Bush et Hillary Clinton ont été balayés par la tempête Trump qui, même à la Maison-Blanche, continue de déferler. Le journaliste revient, dans un livre, sur la première année dans le Bureau ovale de l'homme d'affaires. Et s'intéresse d'abord à ses mots. Souvent violents, parfois drôles, toujours surprenants. Ils sont sa force et expliquent, en partie, sa victoire de novembre 2016. Tweets ravageurs, discours destructeurs et esprit moqueur, Donald Trump possède dans son arsenal sémantique autant d'armes qui peuvent faire mal... ou bien se retourner contre lui. Pour preuve, le terme de « fake news » qui lui est souvent accolé a été popularisé par... Donald Trump lui-même, « capable, analyse Philippe Corbé, de résumer un débat qui agite le monde entier, la question de la vérité, en deux mots simples ». Entretien.
Philippe Corbé : C'est un personnage extraordinaire. Le livre fait 350 pages, mais au départ il y avait 850 pages. Pour être honnête, après son élection, je pensais qu'il se normaliserait. Donald Trump avait mené une campagne sur une stratégie du chaos. Je me disais qu'au moment de gouverner, il serait plus modéré. Et dès son premier discours en tant que président investi, à Washington, j'ai été estomaqué par le ton extrêmement sombre employé : « Ce carnage américain prend fin ici et maintenant. » Normalement, l'investiture au Capitole est un moment de rassemblement, d'ouverture et d'espoir. C'était tout le contraire. Le discours était violent. Puis, il y a eu les premiers tweets. Je me suis dit : « Il faut enregistrer cette matière et en faire quelque chose. » Dans trois siècles, quand on analysera notre époque, on se rendra compte que le président de la nation la plus puissante du monde nous a livré quotidiennement ses émotions, ses colères, ses commentaires. C'est une matière historique fascinante. Et ce qui est le plus intéressant, ce sont ses mots, qui sont de véritables répliques de cinéma.
Justement, comment qualifieriez-vous ses mots que vous nommez les « trumpitudes » ?
Exagérés. Enfantins. Percutants. Originaux. Drôles. Créatifs. Il crée des slogans pour tout le monde. Il y a « Rocket Man » pour Kim Jong-un, « Crying Chuck » pour le chef démocrate au Sénat (Chuck Schumer), « Crooked Hillary ». Il crée un monde à part, dont il est le héros, et avec des personnages qu'il combat. Lui est dans le camp des gentils, des gagnants (« winners »). C'est un personnage plus attachant que l'image de « dictateur », plutôt fausse, qu'on veut lui coller. Finalement, il vit encore comme un adolescent, hyperactif, qui voudrait être aimé. Il surjoue le caïd.
Vous citez en ouverture de votre ouvrage cette phrase de l'Ecclésiaste : « Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant. » Est-il un vrai enfant ou est-ce plutôt le rôle qu'il s'est choisi ?
Il en joue, c'est certain. Mais ce n'est pas un stratège politique. Il connaît l'efficacité de son personnage, de ses mots, de ses intuitions. Il les utilise en partie pour détourner l'attention. Il sait que, lorsqu'il est en défense, il doit attaquer. Au début du mois de janvier, il a publié 16 tweets en quelques heures. Il y a le fameux tweet sur le « bouton nucléaire », une attaque contre Hillary Clinton et une autre sur l'ex-patron du FBI. Ses mots sont des armes, il sait que ça va nous occuper. La Maison-Blanche a raison de répéter qu'il a été élu pour être ce genre de président et qu'il se doit de secouer le cocotier. Quelquefois, il lit son discours, écrit par un conseiller, et va improviser une formule, plus conforme à sa pensée. C'était le cas lors des événements de Charlottesville. Son discours était équilibré. Puis la presse affirme qu'il ne l'a pas écrit, que c'est l'œuvre d'un conseiller. Ça l'énerve, il improvise et met de l'huile sur le feu. C'est spontané. On peut détester Donald Trump, avoir peur de lui, penser qu'il salit la réputation des États-Unis, mais lui n'est pas corseté par la langue de bois. Sa communication n'est pas testée par des panels... Et puis, nous aurions tort de ne pas l'écouter. Il nous offre sa vérité en permanence. J'aurais adoré savoir ce que Kennedy pensait, au jour le jour, lors de la crise des missiles, ce que Reagan a ressenti quand il a rencontré Gorbatchev ou connaître les pensées de Lincoln lors de la guerre de Sécession. Et là, Donald Trump nous offre, heure par heure, ses émotions à travers ses tweets, ses discours ou ses interventions publiques.
Pour lui, contrairement à ce que disait Talleyrand, le langage n'a pas été inventé pour déguiser sa pensée...
Il s'est créé un monde mental. Quand il dit « fake news » ou « c'est faux, c'est faux », il pense que ce qu'il a dit est vrai. Une interview dans The Wall Street Journal m'a marqué. Il évoque le Brexit, puis glisse sur le référendum pour l'indépendance de l'Écosse, pays de sa mère. Et là, il a cette question : « Qu'est-ce qu'ils feraient avec le British Open s'ils sortent ? Il n'y aurait plus de British Open [un tournoi de golf, NDLR] ? » C'est fascinant…
Le 29 mars, Donald Trump déclare dans un dîner avec des sénateurs : « Personne ne m'a jamais dit que la politique, ce serait aussi amusant. » N'est-ce finalement qu'un jeu pour lui ?
Je pense qu'il ne s'attendait pas à être président et qu'il préférerait être à la Trump Tower et rester le patron. Malgré tout, il a mis un costume de président et il y a des jours où il est content. D'ailleurs, Emmanuel Macron a compris qu'il était fasciné par les attributs du pouvoir : l'invitation du chef de l'État français le 14 juillet sur les Champs-Élysées pour le défilé militaire, il a adoré. Donald Trump l'a dit : il a trouvé un copain. Je pense que c'est une erreur de le traiter comme un personnage politique classique. C'est un personnage extraordinaire et fascinant. Emmanuel Macron et le Premier ministre du Japon l'ont bien compris.
Vous êtes correspondant pour RTL à New York et vous vous déplacez à Washington. Allez-vous à la rencontre de l'Amérique profonde, celle qui a voté Donald Trump ? Comment réagit-elle à ses mots ?
J'étais, il y a 15 jours, en Virginie-Occidentale dans un comté rural, où l'industrie a disparu, la première autoroute est à une heure et demie. Il y a fait 74 % lors de la présidentielle. J'ai rencontré des personnes qui n'ont pas de travail régulier, qui vivent avec de maigres aides sociales, et une dame m'a dit : « On est contents d'avoir voté pour lui. Pour une fois que quelqu'un nous parle. » Donald Trump a su leur parler et donner l'impression à ces gens d'être enfin entendus. Il n'a pas changé la vie de cette dame, mais, pour la première fois depuis trente ans, il y a des postes de mineurs de charbon qui ont été créés. Certes, pas beaucoup (1 200), mais ces emplois existent. Barack Obama parlait très bien, comme un professeur de la côte est. Mais ses mots n'arrivaient pas aux oreilles de cette Amérique blanche oubliée. Ceux de Trump permettent de passer outre les journaux de la côte est. C'est pour eux qu'il gouverne. Il a été élu en étant impopulaire. Je ne vois pas en quoi cet électorat le lâcherait, sauf si la réforme fiscale ne bénéficie pas, un peu, aux classes populaires. Et puis, en face, les démocrates sont perdus et sont encore à contester la légitimité de son élection.
Dans votre ouvrage, vous mettez souvent en avant des phrases de Richard Nixon. Il y a de nombreux points communs entre ces deux hommes : la volonté de parler à « une majorité silencieuse qui ne vocifère pas » (campagne de Nixon en 1968), leur détestation de l'establishment, leur isolement dans le parti et leur haine de la presse (« N'oubliez jamais, la presse est l'ennemie, la presse est l'ennemie », disait Nixon)...
Ils sont presque radicalement opposés. Nixon est un juriste, une carrière politique très longue. Ce n'est pas un néophyte. Dans les mots, c'est quelqu'un qui maniait le verbe de manière efficace. Mais il est vrai que l'on peut effectuer des rapprochements : sur la haine de la presse, des élites, des professeurs et du système politique. Ils ont tous les deux une méfiance de la presse comme contre-pouvoir. Lors de la campagne de 1968, Nixon a choisi des thèmes très sombres et monté les Américains les uns contre les autres. Comme Trump, Nixon nous a offert un accès direct à sa pensée grâce à ses enregistrements. Dernier point commun : les accommodements avec la vérité. Donald Trump a bâti sa fortune et sa réputation dans l'immobilier à New York où, quelquefois, on devait contourner les règles. Il ne comprend pas pourquoi à la Maison-Blanche, il faut suivre des règles. Nixon était un peu comme ça et disait après le Watergate : « Quand le président le fait, cela veut dire que ce n'est pas illégal. »
Ses mots, excessifs parfois, ne servent-ils pas tout le monde ? Lui d'abord, car ils permettent de montrer à ses électeurs qu'il affronte ce qu'il appelle le « deep state », le pays occulte (bureaucratie, FBI, CIA, etc.) et la presse qui, en le combattant, ne s'est jamais aussi bien portée ?
La presse est ravie, car c'est un spectacle permanent gratuit. Donald Trump dit devant ses interlocuteurs que la presse le laissera gagner en 2020, car elle ne voudra pas se passer de lui. « Le magazine Time, qui me traite horriblement, mais évidemment, je fais vendre », a-t-il déclaré justement dans un entretien au Time. Il oblige la presse à se poser des questions sur son travail. Je pense qu'elle est de meilleure qualité aujourd'hui qu'il y a dix ans. On remarque une compétition entre les journalistes, pour savoir qui marquera l'époque Trump. La presse avait du mal à attraper Obama, car il n'y avait pas de scandale, pas d'écart. Elle était frustrée. Les mots de Trump servent à faire tourner tout le monde. Nous, journalistes, traitons essentiellement Trump plutôt que l'Amérique. Un dernier exemple en date : quand a été révélée l'affaire de la « maison de l'horreur », ce fait divers glaçant n'a été traité qu'à la 18e minute sur NBC ! Même un événement aussi incroyable, il arrive à l'occulter.
Lire aussi Trump, une bonne affaire pour la presse américaine
Attention à la lassitude...
C'est l'un des risques. Trump est un tourbillon depuis 2015. Les Américains ne vont-ils pas se lasser de ce coup d'éclat permanent ? Ne vont-ils pas s'épuiser. Et ces « trumpitudes » vont-elles continuer à être si efficaces ?
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Ce personnage hélas dirigeant d’une des plus grandes puissances du monde par la volonté des américains qui l’ont élu !

N’est qu’un aboyeur de foire qui dit tout et son contraire et est comme une girouette au gré du vent politique mondial !

Qui change d’avis comme de chemise, mais qu’il faudra supporter pendant la durée de son mandat !

On n’a pu noter que sa parole n’a pas beaucoup de valeur, depuis qu’il est au pouvoir gonflé d’orgueil comme une baudruche qu’il ne serait pas dure de percer !

C’est un jouisseur qui prend son plaisir dans ses diatribes sur TWITTER !

Mais cela représente bien les USA et son peuple par leurs choix hasardeux de leurs présidents durant ces dernières décennies, ce sont des joueurs invétérés dignes de leur LAS VEGAS capitale du jeu aux USA !

Un pays de risques tout ou l’argent est roi et pourtant ils ont subi la crise de 1929 mais ils oublient vite !


Jdeclef 28/01/2018 10h33 LP

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