samedi 27 janvier 2018

Quand des institutions régaliennes et ses fonctionnaires comme l'armée, la police ou la pénitentiaire, du fait de leur statut n'ont pas le droit de faire grève, mais passe outre pour essayer de se faire entendre d'un état français aveugle et sourd, c’est que le pays va mal !

Gardiens de prison : « Il faut être fou pour faire ce métier aujourd'hui »

Le mouvement des surveillants se poursuit. Retour sur les raisons de la colère avec Stéphanie, surveillante à Fleury-Mérogis, et Rudy, à Vendin-le-Vieil.


Les blocages dans les prisons ont repris, dans une moindre mesure, ce vendredi matin, au lendemain du rejet d'un projet d'accord par deux des trois syndicats des surveillants, pendant que le syndicat majoritaire consultait sa base. Une soixantaine d'établissements (sur 188) sont touchés, selon la Direction de l'administration pénitentiaire, dont 40 où les gardiens refusent de prendre leur service, en totalité ou en partie.
Dans les rangs des contestataires, la colère et le sentiment de ne pas « être entendus » par les politiques sont largement répandus.
Deux surveillants de prison ont accepté de se confier au Point. Un est en poste à Fleury-Mérogis (Essonne) – la plus grande prison d'Europe avec 4 500 détenus pour 1 200 membres du personnel – et l'autre, à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), un établissement réservé aux longues peines au sein duquel l'agression de trois gardiens par un détenu radicalisé, le 11 janvier dernier, a déclenché ce mouvement de protestation.

« On n'a plus le temps de parler avec les détenus. (...) On gère pourtant de l'humain, on est pas là juste pour ouvrir ou fermer des portes. »

À 32 ans, Stéphanie* a déjà sept ans de carrière dans la « pénitentiaire » derrière elle. Cette ancienne gendarme a décidé d'embrasser la carrière de surveillante pour la « sécurité de l'emploi », admet-elle sans ambages. Elle n'a connu qu'une seule prison : Fleury-Mérogis. « Je suis passée par la détention, la maison d'arrêt pour femmes (MAF), le greffe », raconte-t-elle. Et, malgré ces différentes affectations, Stéphanie ne retient que « cette course et cette tension permanentes ».
« On court toute la journée. On n'a plus le temps de rien ! On n'a plus le temps de parler avec les détenus, d'échanger sur leur projet de réinsertion, par exemple. On gère pourtant de l'humain, on n'est pas là juste pour ouvrir ou fermer des portes. »
Désormais affectée dans une aile d'un des bâtiments de Fleury, elle assure, seule, la surveillance et la sécurité d'une centaine de détenus. « Tout est sujet à dérapage, souffle-t-elle. Dès que le détenu est contraint, ça part en intimidations, en insultes, en crachats. Nous sommes dans une relation dominé-dominant. C'est le bras de fer permanent. Attention, tous les détenus ne sont pas à mettre dans le même sac. Il y a des gens très corrects et tranquilles. »

« Nos décideurs doivent comprendre qu'il faut avant tout assurer notre sécurité. »

Stéphanie considère aussi que la prison propose aujourd'hui « trop d'activités » au quotidien. « C'est simple, pour beaucoup de détenus, la prison, c'est le Club Med ! soutient-elle. Pour que la détention ait encore un sens, il faudrait moins d'activités. »
Avec son salaire net de 1 658 euros – elle peut « monter jusqu'à 2 000 euros en cumulant les heures supplémentaires », détaille-t-elle encore –, cette jeune mère de famille estime qu'il faut « être fou aujourd'hui pour vouloir faire ce métier ». « Notre profession à une image très dégradée et, vu ce qu'on gagne et les risques d'agression auxquels nous sommes exposés en permanence, ça n'a plus de sens, assène-t-elle. Nos décideurs doivent comprendre qu'il faut avant tout assurer notre sécurité. Malheureusement, quand je vois ce que l'on nous enseigne à l'école de l'administration pénitentiaire, ce n'est pas gagné... »
Stéphanie déplore encore que « les cours de défense » ne représentent que très peu de temps d'enseignement. « À côté de ça, on nous demande de connaître l'histoire de la pénitentiaire ou le code de déontologie, indique-t-elle. Mais on a avant tout besoin d'apprendre à se défendre ! »

« Maintenant, le moindre abus de notre côté est durement sanctionné. »

Nicole Belloubet, la garde des Sceaux, a proposé, ce jeudi, un projet d'accord censé répondre à la colère des 28 000 surveillants. Il comprend notamment des mesures pour améliorer la gestion des détenus radicalisés, renforcer la sécurité des agents, la création de 1 100 emplois supplémentaires et une enveloppe de plus de 30 millions d'euros pour des indemnités. Pas sûr que cela soit suffisant pour calmer le mécontentement de nombreux surveillants. « Nous sommes obligés de foutre le bordel pour nous faire entendre, c'est notre seule solution ! » clame Rudy*, 35 ans, en poste à Vendin-le-Vieil. « Et les syndicats n'ont plus la même niaque qu'avant pour défendre nos intérêts. »
« Notre établissement fait partie de ceux disposant du niveau de sécurité 1, soit le plus élevé, poursuit ce surveillant entré dans la profession à l'âge de 22 ans. On gère actuellement une centaine de détenus, dont une petite dizaine a pris perpétuité et une quarantaine a encore vingt ans à purger. »
Dans cette maison centrale, où les détenus sont seuls en cellule comme la règle l'exige dans ce type d'établissement réservé aux longues peines, le quotidien demeure « tendu ». « Il y a une dizaine de parasites ici, lâche Rudy. On a déjà eu deux prises d'otages, une tentative d'évasion et un meurtre. Au début de ma carrière, j'étais le patron, les mecs ne bougeaient pas. Maintenant, le moindre abus de notre côté est durement sanctionné. »

« Ici, on finit par devenir parano. »

Pour parvenir à mieux gérer les « cas à problèmes », Rudy et ses collègues vont soumettre à leur hiérarchie l'idée de mettre en place ce qu'ils appellent « un étage de confinement probatoire ». « Ceux qui posent problème y seront affectés avec un régime de maison d'arrêt, plus contraignant, suggère-t-il. Une fois calmés, ils pourront réintégrer leur cellule. On se doit de trouver nous-mêmes des solutions pour renforcer notre sécurité. »
Le même rappelle que la règle est de fermer la porte des cellules si un surveillant s'absente. « Mais il y a un fossé entre l'application stricte du règlement et la réalité du quotidien, reconnaît-il. Ici, c'est devenu une coutume de laisser la porte ouverte, car on fait confiance aux détenus, mais on ne peut pas le faire avec tous. »
Pour lui, qui estime « quand même bien gagner (s)a vie » avec ses « 2 000 euros net par mois », le « renforcement de la sécurité » passe avant tout. Rudy déplore aussi le « déficit d'image » de sa profession. « Nous sommes pourtant la troisième force publique de France, mais on nous considère comme l'administration-poubelle de la France ! Si je devais retenir une chose apprise dans mon métier, c'est de ne faire confiance à personne, confie-t-il. Ici, on finit par devenir parano. »
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Car quel mauvais exemple que cette institution mal gérée par son ministère de tutelle qu’est la justice sous tous les gouvernements passés et présent !

Elle devrait être autonome en matière de fonctionnement et de budget géré exclusivement par un secrétaire d’état dédié à cette tache surtout depuis les spécificités nouvelles des individus incarcérés (notamment les terroristes islamiques et ceux radicalisés!)

Parallèlement si l’on améliore les conditions d’emprisonnements des détenus, il faut aussi améliorer les conditions de travail des hommes ou femmes chargés de les garder et notamment la sécurité et leur protection et la possibilité de se défendre efficacement !

Pour ce travail à risque du fait de la diversité des détenus il faut revoir leurs salaires à la hausse et peaufiner leur formation en fonction des cas des détenus !
De plus et cela semble le plus important, il ne faut pas mélanger les terroristes ou radicalisés avec les détenus de droit commun, pour cela il faut que les quartiers de détention soient hermétiquement séparés par catégories (d’ailleurs c’est une mesure de bon sens on se demande d’ailleurs pourquoi cela n’a pas été fait depuis la vague d’attentats dans notre pays pour éviter le prosélytisme ?)

Et il ne faut pas laisser entrer les religions dans les prisons !

Il faut d’autres prisons alors privatisons les et faisons payer le séjour dans celles-ci par les détenus !

Quant aux fameuses peines de substitutions, faisons rénover celles-ci par les détenus ainsi que leur entretien et attention avec le fameux bracelet électronique on a déjà vu le résultat déplorable n’empêchant pas les récidivistes !

Et limitons aussi la détention provisoire avant jugement en améliorant les conditions et en ne les mélangeant pas avec d’autres prévenus déjà jugés et condamnés !

Tout cela semble du bon sens, car pour l’instant on n’a rien trouvé d’efficace pour supprimer la prison mais personne n’en tient compte !

Car hélas la pénitentiaire semble n’intéresser personne pourtant quand on voit le nombre de prisonniers, il y a de quoi arrêter de tergiverser comme on fait déjà trop en France !


Jdeclef 27/01/2018 10h06LP

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