Téléphones en prison : friture sur la ligne
La ministre de la Justice veut permettre aux détenus
d'appeler, depuis leur cellule, des numéros préalablement autorisés. Les
syndicats sont furieux.
Actuellement, des cabines téléphoniques, généralement situées dans les cours de promenade ou sur les coursives, sont déjà à disposition des prisonniers. Mais elles n'offrent souvent aucune intimité. Selon l'Observatoire international des prisons (OIP), leur accès, qui correspond aux heures d'ouverture de la journée de détention (7 heures-18 heures), n'est de surcroît « pas adapté à la vie à l'extérieur ».
Une
expérimentation concluante ?
Le
ministère de la
Justice s'appuie notamment sur une expérimentation menée au centre de
détention de Montmédy, dans la Meuse, qui a, semble-t-il, porté ses fruits. En
août dernier, l'administration pénitentiaire expliquait que « des détenus qui ne téléphonaient pas, ou très peu, le [faisaient]
désormais plus régulièrement ». Et que la gestion de la détention
était facilitée, les détenus se déplaçant moins souvent pour utiliser les
cabines téléphoniques. Un argument qu'entend Maxime, secrétaire du Syndicat
pénitentiaire des surveillants (SPS) de Montmédy : « C'est vrai que
quand cinquante détenus nous demandent le téléphone, c'est pas toujours
évident… », dit-il.L'été dernier, au moment où la chancellerie communiquait les premiers chiffres de son expérimentation, le surveillant appelait toutefois à la vigilance : « Certains détenus l'utilisent (le téléphone en cellule, NDLR). Mais en majorité, ils n'en voient pas l'utilité et préfèrent utiliser leurs téléphones illégaux (…). De nombreux téléphones fixes ont déjà été cassés ou transformés en cachette. Ils s'en servent parfois aussi pour faire des chargeurs artisanaux. »
« Dans
l'incapacité de contrôler les appels passés »
Contacté
par Le Point.fr, Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO Pénitentiaire, est
complètement opposé à la mesure : « Nous sommes déjà dans l'incapacité
de contrôler les appels passés des points phone en détention, alors imaginer
qu'on puisse contrôler tous les appels d'un détenu en cellule est tout
simplement impossible ! Si l'argument est de limiter les trafics de
portables, la ministre va-t-elle aussi proposer de mettre des distributeurs de
drogue dans les détentions pour limiter les trafics ? »« C'est une fausse bonne idée et cela va créer davantage de problèmes qu'en résoudre. Mais tant que la ministre se fera conseiller par l'OIP plutôt que par les représentants du personnel, je crains que des mauvaises idées, il y en ait d'autres », ironise-t-il encore.
Une
« réelle plus-value »
Pour
défendre sa mesure, l'administration pénitentiaire fait valoir que
l'expérimentation de Montmédy est une franche réussite. Le volume et les temps
de communication ont été multipliés par quatre depuis début 2016,
assure-t-elle, permettant à de nombreux détenus d'être moins isolés. À terme,
ce sont 50 000 cellules en France qui doivent être équipées, hors
quartiers disciplinaires et quartiers de semi-liberté. Le déploiement,
entièrement « sécurisé », promet le ministère, devrait s'opérer
sur 30 mois.Sur la question des téléphones portables, l'administration reconnaît que ses brouilleurs d'ondes sont technologiquement dépassés. Et promet, à l'avenir, de « garantir un brouillage effectif sur une détention à un instant T plutôt que d'acquérir sur catalogue des brouilleurs qui deviennent rapidement caduques ». En clair, plutôt que de chercher à brouiller l'intégralité des communications passées en prison – ce qui semble impossible –, elle va se concentrer sur les prisonniers les plus dangereux. À commencer par les hommes et femmes détenus pour des faits de terrorisme...
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Car
des petits malins détourneront cette facilité de téléphoner pour agir
indirectement à l’extérieur, voir continuer leurs délits ou petites affaires à
distance !
Car
tout le monde « n’est pas beau et
gentil » loin de là, en prison, raison en principe pour laquelle ils
sont incarcérés, (les plus grands
criminels en France et à l’étranger ont défrayés la chronique en dirigeant
leurs affaires de leurs prisons on a plein d’histoires de cette sorte et ils
n’avaient pas de téléphone dans leur cellule, ni même de portable dans le
passé !)
Si
on veut transformer nos prisons en hôtels confortables, il faut le dire tout de
suite ?!
On
voit déjà comme sont incarcérés de grands criminels issus du terrorisme comme
Salah Abdeslam par exemple et ce que cela nous coûte !
Notre
justice va à contre-courant des services de polices gendarmeries ou d’enquêtes
diverses qui s’ingénient à arrêter les malfaisants déjà bien lotis pour leur
défense en matière d’avocats quand on les arrête !
Notre
justice va mal, une preuve de plus hélas, fait fausse route, on a eu une
ancienne ministre de la justice plus que médiocre qui l’a à peu près détruite
dans l’ancien gouvernement et bien on continue on espérait du changement avec
le « macronisme », mais
là c’est le contraire, c’est la continuité !
Il
est vrai qu’il faut faire plaisir aux bien-pensants hypocrites bobos qui
pullulent dans notre société, car ils votent, c’est désespérant…
Jdeclef
02/01/2017 14h10
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