vendredi 5 janvier 2018

Si c'est avéré c'est grave et très regrettable !

Saint-Étienne-du-Rouvray : l'enquête qui accuse les renseignements français

Selon Mediapart, Adel Kermiche avait été repéré. Non seulement la note n'est jamais parvenue à la DGSI, mais elle a été caviardée pour masquer la bévue.


Un an et demi après l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray qui a coûté la vie au père Jacques Hamel, assassiné par les deux djihadistes Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, des révélations explosives mettent en cause les services de renseignements français. D'après une enquête de Mediapart, la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris aurait identifié les messages de l'un des assaillants une semaine avant l'attaque. Non seulement des lourdeurs administratives auraient empêché la transmission à temps de sa découverte, mais, découvrant sa bévue, la DRPP aurait surtout tenté de la dissimuler en postdatant la note.
Cinq jours avant l'assassinat du père Hamel dans son église, soit le 21 juillet 2016, un policier de la DRPP chargé de la veille informatique des activités djihadistes, notamment sur les réseaux sociaux, repère sur la messagerie cryptée Telegram une chaîne baptisée « Haqq-Wad-Dalil » (« la vérité et la preuve »), animée par @Jayyed. C'est Adel Kermiche qui se cache derrière ce pseudo. En remontant le fil des publications, le policier découvre un message datant du 17 juillet dans lequel le djihadiste se vante de ne pas être démasqué par les services de renseignements.

Adel Kermiche repéré avant l'attaque

Le contenu de la chaîne Telegram comporte aussi des vidéos. Dans l'une d'elles, Adel Kermiche, qui indique avoir donné des cours à la mosquée de Saint-Étienne-du-Rouvray, appelle à frapper les églises : « Tu vas dans une église où il y a du polythéisme (sic) et tu déglingues tout le monde, je ne sais pas, moi ! Tu fais ce qu'il y a à faire et voilà ! Au jour d'aujourd'hui, les gens qui sont en France, je vous conseille de taper. Voilà ! Je le dis clairement : tapez ! » Le message est suffisamment clair pour que l'agent de la DRPP rédige une note.
C'est le début d'une série de ratés et de cafouillages du renseignement français. La note rédigée par le policier, qui doit être transmise à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), compétente sur l'ensemble du territoire, se perd. « L'information reste coincée, confirme un policier à Mediapart. Parce que ce qu'on écrit est classé secret défense, il y a trop de contrôles, trop de lecture, trop de chefs qui souhaitent corriger les notes, apporter leur grain de sel, se donner l'impression d'y conférer leur valeur ajoutée. Ils retiennent les notes parce qu'une virgule est mal placée… On privilégie la satisfaction du supérieur N + 1, on oublie le caractère opérationnel de la note. »

Une note postdatée pour cacher la bourde

Repérés, mais libres de leurs mouvements, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, qui posent ensemble sur une photo postée par le premier sur le réseau social Snapchat cinq jours avant l'attaque, passent à l'acte le 26 juillet. À 8 h 31, Adel Kermiche demande à ses abonnés sur Telegram de « télécharger ce qui va venir et [de le] partager en masse ». Les deux djihadistes tuent le père Jacques Hamel dans son église, sous les yeux de plusieurs paroissiens.
Prêtre tué à Saint-Étienne-du-Rouvray : la DGSI a-t-elle tout dit ?
Après l'attentat, la DRPP se rend compte de sa bévue. Une hiérarchie trop lourde, un manque de communication entre la division parisienne et la DGSI, et des gradés en vacances ont empêché la découverte d'un renseignement qui aurait peut-être permis d'arrêter Adel Kermiche avant son passage à l'acte. Résultat ? Le policier qui a rédigé la note est convoqué par sa hiérarchie le jour de l'attaque. Selon Mediapart, elle lui demande d'effacer son rapport, de le réécrire et de le postdater pour faire croire à une information identifiée après l'attentat. « Oui, nos supérieurs ont bien essayé d'effacer les traces et ils l'ont mal fait. Il y a eu une tentative de rétropédalage, mais cela n'a pas marché comme prévu », confirme un agent au site d'information.

La préfecture rejette ces accusations

Dans un communiqué publié à la suite de l'enquête de Mediapart, la préfecture de police (PP), dont dépend la DRRP, assure que la note datée du 22 juillet n'évoque « en aucun cas [...] l'imminence d'un passage à l'acte, et encore moins le ciblage d'un lieu précis. Cette note, qui ne comportait pas de caractère d'urgence et s'inscrivait dans le travail de détection quotidien du service, a suivi le circuit habituel de validation ». Selon la préfecture, cette note identifiait simplement un individu donnant des cours à la mosquée de Saint-Étienne-du-Rouvray, appelant « sur les réseaux sociaux les fidèles à le rejoindre dans le but de former un groupe à vocation terroriste » et faisant part de « sa volonté de se rendre en Syrie pour rejoindre les rangs de Jabbat-al-Nosra ».
Lorsque l'attentat a lieu le 26 juillet, « le rédacteur de la note a immédiatement fait le lien avec l'individu qu'il avait identifié », indique le communiqué. « Sans délai, la DRPP a informé oralement les services enquêteurs et a rédigé une nouvelle note datée du 26 juillet », affirme la préfecture. « Les deux documents originaux, enregistrés et traçables dans les serveurs de la DRPP, sont à disposition de toutes les autorités administratives et judiciaires », ajoute-t-elle.
Par ailleurs, Me Mehana Mouhou, avocat de deux victimes de l'attentat, a annoncé qu'il allait « solliciter du juge d'instruction la déclassification totale des documents classés secret défense afin que toutes les pièces soient versées au dossier ». « La vérité est due aux victimes. Le but du renseignement est de prévenir le terrorisme mais pas de laisser filer et ensuite d'étouffer un raté gravissime », a-t-il estimé.

Mais attention aux infos de MEDIAPART il faut souvent en prendre et en laisser ?!

Si c’est une erreur ou un raté comme il est dit c’est une faute, loin de penser que cela ne soit pas répréhensible bien sur !

Mais en matière de justice ou d’enquête judiciaire surtout à l’époque où les affaires d’attentats étaient plus nombreuses et nécessitant multiples enquêtes tout azimut difficiles des erreurs et cafouillages ont eu lieu dans notre renseignement pas encore au point sur cette lutte anti-terroriste qui semble-t-il s’est amélioré depuis au vue d’attentats déjoués ou évités !

Cette faute doit être sanctionnée et plus important, surtout si on a voulu la cacher, car ça n’est pas pardonnable !

Le circuit de validation des faits à l’époque et les procédures semblaient bien lentes ou plus compliquées pour agir rapidement, un défaut souvent reproché qui a été constaté et pas assez efficaces, car on hésitait trop à agir plutôt que quelque fois se tromper, mais sans moins de conséquences, là, cela s’est hélas trouvé préjudiciable pour la victime hélas !

Souhaitons que l’on n’enterrera pas la vérité quel qu’elle soit, c’est tout ce que l’on peut espérer ?!


Jdeclef 05/01/2017 15h03

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